J'ai toujours trouvé que les journaux intimes étaient des "trucs de filles". Il faut croire que j'étais bien idiot, puisque je me retrouve à en écrire un.
Puisque cette première page s'intitule "présentåtion", il faut donc que je me présente. J'imagine. Vous pouvez remarquer mon nom, subtilement inséré dans ce titre. J'adore mon prénom. Une simple lettre qui n'existe même pas dans votre alphabet. L'alphabet français j'entends. Il s'agit de la vingt-septième lettre de l'alphabet suédois, et qui est également un mot à part entière.
C'est assez drôle, parce que la quasi totalité des français ne savent pas le prononcer correctement. Je me souviens de ma prof d'anglais de seconde, qui était persuadée d'avoir trouvé LA prononciation. Au final, c'était encore pire que les autres. Un "ei" immonde, l'équivalent du a français. Affreux. Pourtant, je n'ai jamais rien dit. Elle semblait si sûre d'elle. Mes parents ont failli avoir une crise cardiaque en l'entendant, lors de la réunion parents/profs.
J'aurais peut-être dû commencer par là: mes parents, la raison pour laquelle je suis au monde.
Mes parents se sont rencontrés au lycée. Ils sont sortis ensembles, blablabla, ils se sont mariés à vingt ans pour mon père, et dix-huit pour ma mère. Je trouve ça extrêmement jeune mais passons. Ils s'aiment encore aujourd'hui, et c'est le principal. Deux ans plus tard, pouf! Le petit Å est né, prêt à faire chier ses géniteurs pour les années à venir. S'ils l'avaient su, je ne serais sûrement pas là.
J'ai passé les deux premières années de ma vie en Suède, ce qui fait que je n'en garde aucun souvenir. Seules les photos conservées dans une boîte à chaussures bleue, prouvent que j'ai un jour vécu dans ce pays. Nous avons ensuite déménagé en France. En Auvergne plus précisément. En Haute-Loire pour être encore plus précis. Eh! Je vous vois déjà venir ! Sachez que nous avons un patrimoine tout à fait intéressant. Et les blagues du style: "vous avez l'eau chaude?" ne comptent pas. Parce que de un oui, et de deux, on a même Internet. Si j'avais su que les français se faisaient la guerre en ce qui concerne les régions, je serais allé directement en Rhône-Alpes. Parce que tout le monde s'en fout, et qu'il n'y a aucune blague à faire.
Heureusement que je n'habite pas dans la Creuse.
Cela me fait penser que j'ignore la raison de ce changement de pays, assez brutal je dois bien l'admettre.
J'y reviendrai.
Mais je divague. Peu importe, puisqu'il s'agit de MON Carnet. N'étais-je pas parti pour parler de ma personne à la base ? Je pense qu'une photo vaut bien mieux que de longs discours.
Å (moi-même donc) dans toute sa splendeur. Je ne me souviens plus de l'identité du photographe, mais une chose est sûre: j'ai refait ma couleur depuis le temps. En vérité, il s'agit d'une des rares photos que j'aime.Car je déteste me mettre en avant. Parler de moi, subir les questions du style: "que fais-tu dans la vie ?" me mettent mal à l'aise. Parce que je ne fais rien. Et si j'ai le malheur de répondre : "je suis actuellement en recherche d'emploi" (ce qui est au final pas si rien que ça) va généralement déclencher cette réaction: "ah d'accord". Dans la société dans laquelle nous vivons, ne pas travailler est considéré comme néfaste. Puisque je n'apporte rien à personne. Mais toujours pointer la société du doigt n'est pas la (bonne) solution. J'ai également ma part de responsabilité.
J'y reviendrai.
Réflexion: je crois bien que cette présentation est terminée, puisque je n'ai plus rien à ajouter.
Alors je vais tout simplement dire adjö.
Å
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Le Carnet de Å [EN PAUSE]
General FictionAu départ, je voulais appeler ce Carnet "Journal de Bord de Å". Mais c'était trop long et un peu chiant. Å c'est moi. Jeune homme de vingt-sept ans aux cheveux roses, et également chômeur professionnel. Auvergnat d'adoption, mon confident est un co...