Après une dure journée de baby-sitting (où ma voisine m'a jeté en pâture à ses horribles enfants), je suis allé me promener dans mon village.
Sandwich à la main, j'ai traversé le pont qui sépare mon village en deux, puis j'ai longé le bord de la rivière. La fraîcheur du cours d'eau remplaçait la chaleur des journées d'été. Il fit bientôt nuit.
De là où j'étais, je pouvais entendre les cris prétendus chanteurs du restaurant en extérieur. Ce n'était pas très agréable à l'oreille. Au fur et à mesure que je m'éloignais, la musique avait finit par se dissiper.
Au bord du cours d'eau, il y avait quelques couples qui s'embrassaient goulûment. Ne voulant pas paraître gênant (alors que c'était clairement eux qui l'étaient) , je me suis vivement éloigné.
Bien contre mon grè, je suis rapidement arrivé à la fin de la rivière. Enfin, elle continuait, mais j'étais stoppé. L'absence de berge avait bloqué mon chemin.
Je me suis installé sur un banc de bois, les fesses sur le dossier. J'ai terminé mon sandwich en observant le cours d'eau. La surface miroitait à la lueur des maisons éclairées sur la berge d'en face. C'était vraiment beau. J'étais tenté d'immortaliser ce moment par un dessin. Je me suis alors souvenu que je n'avais pas mon carnet de croquis sur moi, et que je n'avais pas touché à un crayon depuis des années.
Je suis resté ainsi une vingtaine de minutes, à contempler la rivière, jusqu'à ce que mes fesses me fassent mal. Je me suis installé convenablement, comme j'aurais dû le faire dès le départ. Ça m'aurait évité cette douleur à mon divin postérieur. Car oui, sans vouloir me vanter (alors que c'est clairement ce que je suis en train de faire) je suis pas mal foutu de ce côté-là. Traduction: j'ai un bon cul et je souhaite le partager au monde entier.
Je ne vais pas m'étaler sur le sujet, bien que j'en ai extrêmement envie.
En m'installant comme il le faut, mes pieds ont frappé un objet métallique. Caché dans la pénombre, je ne l'avais pas remarqué.
Curieux, je me suis penché en avant, et j'ai ramassé l'objet en question. Malgré la faible lumière (celle des lampadaires tout autour était suffisante) je réussi à l'identifier.
C'est une boite de crayons. De bonne qualité sans aucun doute. Je pouvais l'assurer, car il s'agissait des mêmes que j'utilisais. Avant. J'ignorais qu'ils étaient encore en vente.
Je me suis demandé à quel genre de personne ces crayons pouvaient appartenir. Une multitude de scénarios se sont formés dans ma tête, mais aucun ne semblait réaliste.
J'ai décidé de garder la boîte en attendant de pouvoir (peut-être) rencontrer son propriétaire.
Å
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Le Carnet de Å [EN PAUSE]
General FictionAu départ, je voulais appeler ce Carnet "Journal de Bord de Å". Mais c'était trop long et un peu chiant. Å c'est moi. Jeune homme de vingt-sept ans aux cheveux roses, et également chômeur professionnel. Auvergnat d'adoption, mon confident est un co...