Chapitre 1

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  Maély regarda l'heure et soupira. Elle n'avait rien dormi de la nuit, son stress avait été plus fort que sa fatigue. Pourtant, son épuisement ne se voyait pas sur son jolie visage. Elle avait son tint habituel d'un blanc fantomatique et laiteux, ses lèvres bien rose et ses yeux d'or. Physiquement non plus elle ne ressentait pas son manque de sommeil car ses muscles étaient en pleine forme et sur le qui-vive. Mais psychologiquement elle savait qu'elle manquait de sommeil, elle était sur les nerfs et elle manquait de réflexion.
Sa mère, Samantha, entra dans sa chambre avec un grand sourire. Elle était de bonne humeur, comme toujours et la joie de vivre qu'elle dégageait fit sourire Maély.
- Lève-toi chérie, c'est le premier jour de ta nouvelle vie aujourd'hui, c'est une journée très importante !
- Je sais maman. » Répondit simplement Maély d'une voix douce. Elle savait que ce nouveau départ était très important pour sa mère et, par conséquent, elle essayait de paraître enthousiasme à ses yeux. Elle jeta sa couette sur le côté et quitta son lit puis fit un dernier sourire à sa mère avant qu'elle ne quitte sa chambre.

Une heure plus tard Maély garait sa voiture devant le lycée de la ville. Elle arrivait en plein milieu du deuxième trimestre et elle savait que ça n'allait pas être simple pour s'intégrer. En même temps, se faire des amis, ce n'était pas vraiment son truc. Elle choisissait toujours les mauvais et elle finissait toujours par avoir des histoires pas possible. Sa mère pensait que c'était une nouvelle chance pour elle de se faire de meilleurs amis. Maély elle, pensait plutôt que c'était une chance pour elle de passer inaperçue.
Elle attrapa son sac sur le siège arrière de la voiture et le serra contre elle. Elle regarda pendant un instant le bâtiment et tous les élèves qui s'y rendaient en riant et en se bousculant. A regret, elle finit par quitter sa voiture et commença a avancer en soupirant.

Elle avait espéré faire une rentrée discrète mais son espoir fut vite réduit à néant. Dans les couloirs, tout le monde la regardait et chuchotait sur son passage. Et quand elle entra dans son premier cours elle rentra dans un bureau et fit rire tous les élèves présents. Déstabilisée, elle se précipita vers une chaise et s'y installa rapidement.

A la fin des cours de la matinée elle quitta le lycée, monta dans sa voiture et s'éloigna de la petite ville. Elle avait quelques heures devant elle avant de reprendre les cours et elle avait vraiment besoin de se changer les idées. Elle roula pendant plus d'une demie-heure, admirant le paysage escarpé que lui offrait les montagnes. Ensuite elle s'arrêta au bord d'un lac, sortit son téléphone et composa en vitesse le numéro du seul ami qui lui restait : Tristan. C'était son meilleur ami et son seul ami depuis l'enfance.

- Maély ! Qu'est-ce que je suis content de ton appel ! » S'exclama t-il dès qu'il eut décrocher. Un grand sourire se dessina sur le visage de la jeune fille.
- Salut Tristan. » Répondit-elle simplement. Il y eut un petit moment de silence puis Tristan prit sa voix la plus douce pour la questionner.
- Est-ce que tout va bien Maély ?
- Non pas vraiment ... tu me manque Tristan ... Et en plus ma rentrée à été catastrophique ! » Se plaignit-elle en soupirant.
- Tu veux dire que tous les élèves t'ont regardé quand tu es entrée dans le lycée, n'est-ce pas ?
- Oui mais ... Tu étais là ou quoi ?!
- Non, mais je te connais et surtout je sais à quoi tu ressemble. Maély tu es magnifique OK ?! C'est normal que tout le monde te regarde, tu es éblouissante et ça tous les jours ! Et tu as vu tes yeux ?!
- Ouais, des yeux de loup-garou, génial ! » S'exclama t-elle faussement heureuse.
- Pour que tu sorte ça comme ça j'en conclus que tu n'es pas à ton lycée.
- Oui, j'ai pas cours avant 14 heures alors je me suis un peu éloignée du lycée. Tu me manque vraiment Tristan, je suis seule ici, seule pour affronter mes différences avec les autres, j'ai besoin de toi ... » Maély se mit à pleurer, c'était plus fort qu'elle. Elle se sentait abandonner, loin de son ami, et elle était si différente. Tristan disait qu'elle était extraordinaire, elle, elle se voyait plutôt comme un monstre. Elle était un loup-garou, comme sa mère, et ce n'était pas facile à vivre tous les jours et encore moins les jours et les nuits de pleine lune. Elle avait du mal à contrôler sa seconde nature ces jours là. Quand elle vivait en ville, il lui était arrivé de tuer un homme sous sa forme de louve, parce qu'elle avait perdu le contrôle. C'est pour cela qu'elle et sa mère avait déménagé. Ici, il y avait de vastes forêts où Maély pourrait se cacher lors de ses mutations. Et il serait aussi plus facile pour la mère d'aider sa fille sans des regards indiscret sur leur vie.
- Maély, je t'en pris ne pleure pas. Tu sais que je rêve de te rejoindre ,mais c'est impossible. Et puis, ta mère à peur que tu ...
- Que je te fasse du mal, je sais ...
- Écoute, personnellement, je n'ai pas peur de toi, par peur de ce que tu es, au contraire je suis fière de toi et ,si je le pouvais, je te jure que je serais là, auprès de toi en ce moment, et, même si je ne suis qu'un humain, je ferais tout pour te protéger des autres Maély.
- Je sais tout ça Tristan et le fait que tu es confiance en moi comme ça m'aide beaucoup mais, au final, tu n'es quand même pas là, je suis quand même seule et j'ai peur ...
- Maély, la voix de Tristan avait changé. Il semblait très heureux d'un coup et même près à hurler de joie, Maély j'ai une idée !
- Tristan ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu m'inquiète ! » Paniqua immédiatement la jeune fille. Elle sécha ses larmes, se releva, attrapa son sac et courut jusqu'à sa voiture.
- Tristan, bon sang, répond-moi ! » Hurla t-elle, au bord de la crise de nerfs.
- Ne t'inquiète surtout pas Maély ! » Finit-il par répondre de cette voix toujours si enjouée.
- Merci mais c'est trop tard ! » Répliqua t-elle, agacée.
- Tu pense que tu supporteras de rester seule encore jusqu'à la fin de la semaine ? » La questionna t-il.
- Mais à quoi tu pense à la fin Tristan ?!! » S'impatienta Maély tout en claquant la portière de sa voiture. Elle démarra mais ne commença pas à avancer au cas où son ami lui sortirait la plus grosse connerie du monde dans les minutes qui allaient suivre.
- Ce week-end je suis chez toi et inscrit dans ton lycée. Tu as juste à tenir la semaine et ensuite je ne te lâcherais plus. Attend que je t'explique mon plan ! Je vais me faire renvoyer du lycée !
- Génial ! Brillant ! T'es idiot ou quoi ?! Ton père va te tuer si tu fais ça ! » S'exclama Maély au comble de l'agacement.
- Non, il ne va pas me tuer, je le connais, mais, il va me renvoyer de la maison, et, à moi d'aller où je veux ! Il y a bien une chambre d'ami dans ta nouvelle maison ? » Tristan était si fière de son idée que la lui refuser fit mal à Maély. Mais elle n'avait pas le choix.
- Écoute Tristan, ce serait vraiment génial mais je ne peux pas te laisser faire ça. Mon nouveau lycée n'est vraiment pas top comparer au tient, tu vas foutre ta vie en l'air en faisant ça et tu vas te brouiller avec ta famille. Je refuse que tu fasse ça et encore moins pour moi ! » Tristan soupira, il semblait redescendre de son petit nuage.
- Tu as raison ... mais je vais quand même garder ce plan, en cas d'urgence !
- Si tu veux. » Accepta Maély avec un sourire. Elle regarda le lac par la fenêtre et soupira un bon coup. Elle aimait vraiment son meilleur ami, il était génial et elle sentait qu'elle allait exploser son forfait !

Parler avec Tristan lui avait fait un si grand bien que Maély en avait presque oublié la réalité. Le retour au lycée fut brutal mais elle se rendit tout de même à chacun de ses cours. Le cours qu'elle trouva le plus intéressant fut celui d'Histoire car elle passa l'heure a dévisager un garçon qui la regardait sans cesse du coin de l'œil. En tant normal, elle aurait été gêné par cette situation, mais étrangement elle se sentait à l'aise avec le regard de ce garçon en particulier. La question était : Pourquoi ? Et Maély était bien décidé à y répondre !  

Les esclaves de la luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant