Les esclaves de la lune

Chapitre 21

  Les jours s'enchaînèrent à une vitesse fulgurante. Maély apprenait et devenait plus forte de jours en jours. Jules s'était aussi occupé de Alexandre et lui avait consacré plusieurs jours afin de le préparer à son futur rôle d'alpha. Jade, Benjamin et Éden avaient été choisis pour préparer au mieux la meute au combat qui les attendait et ils passaient l'intégralité de leurs journées à cela. Samantha elle, était retournée au près de Ed et de Tristan pour les informer du plan et de leur mission. Elle les avait aussi entraîné et conseillé comme elle avait pu. De toute façon elle avait décidé de rester à la meute, au près de sa fille et de l'homme qu'elle aimait pour les protéger lors du combat. D'ailleurs, ce point là restait le plus grand problème. Alexandre n'avait pas eu le courage ni le temps de parler à Maély de cet aspect là du plan et ils étaient déjà à la veille de la pleine lune. Pour y remédier, Jules décida de réunir la meute dans une grande assemblée pour discuter du plan et par la même occasion, mettre Maély au courant de son rôle dans cette guerre et tout le monde savait qu'elle n'allait pas aimer.

A dix heures, Alexandre retrouva Maély dans le chalet qu'elle partageait avec Jade. Cette dernière était déjà au près de Jules, en train de l'aider à rassembler tous les loups. Dès qu'il entra dans le chalet, Maély lui sauta au cou, un grand sourire sur le visage.
- Chéri ! » S'exclama t-elle en l'embrassant avec passion. Il la regarda, un peu étourdi puis finit par lui sourire lui aussi et par lui rendre son baiser. Une fois remis de leurs émotions ils s'assirent sur le lit de la jeune fille qui s'était mise à parler de ce qu'elle avait apprit les derniers jours, avec Benjamin, sur les armes. Tout cela semblait la passionner et Alexandre eu du mal à l'arrêter.
- C'est l'heure ma belle. » Finit par murmurer timidement le jeune homme. Maély arrêta de parler mais garda la bouche grande ouverte un instant. Puis elle se frappa vivement le front et soupira.
- J'avais oublié, comment j'ai pu oublier ça ?! » Se plaignit-elle en se levant d'un bond. Elle était maintenant paniquée et cherchait ses chaussures de partout.
- Calme-toi Maély, on est pas en retard, on est juste à l'heure OK ? Et tes chaussures sont à côté de la porte de la salle de bain. » Maély releva la tête et lança un regard mauvais aux chaussures avant de les prendre et de les enfiler.

A peine deux minutes plus tard, Alexandre et Maély se frayaient un chemin dans la foule qui se tenait devant le chalet de l'alpha. Ils rejoignirent le premier rang et croisèrent le regard de Jules qui put enfin commencer.
- Comme vous le savez, demain soir c'est une pleine lune qui se lèvera. Mais ce ne sera pas une pleine lune comme les autres. Demain soir, nous allons enfin combattre la meute de Calvin et Alison et je peux même vous dire que demain soir nous les vaincrons ! » Déclara Jules d'une voix théâtrale. Maély le regarda faire avec sérieux et ne prit pas part aux hurlements des loups derrière elle. Alexandre souriait légèrement en regardant les autres loups mais il ne hurla pas non plus.
- J'espère que tout le monde se souvient du plan. » Continua t-il sous les hurlements des loups. Maély fronça les sourcils et se tourna sévèrement vers Alexandre. Ce dernier essaya tout d'abord d'éviter son regard mais Maély insista et il fut obligé de lui faire face.
- C'est quoi cette histoire ? Vous avez un plan et je suis la seule à ne pas le savoir ? » S'écria t-elle pour couvrir le vacarme alentour. Le fait de crier la rendait encore plus terrifiante mais Alexandre ne se laissa pas démonter.
- Oui. » Confirma t-il simplement sans chercher à s'excuser ou à atténuer la cachotterie.
- Mais bordel ça me concerne aussi ! Je suis même la première visée ! J'avais bien compris que vous aviez un plan mais je pensais qu'il y avait simplement Jules, Jade, Benjamin, Éden, toi bien sûr et ma mère qui étaient au courant. Je ne me doutais pas que j'étais la seule idiote de toute la meute à être ignorante ! Je trouve ça dégueulasse ! » S'écria t-elle de nouveau avec colère. Alexandre lui, resta totalement calme.
- Écoute, tu vas comprendre. » Répondit-il simplement. Maély soupira et se détourna du jeune homme pour fixer Jules avec un regard mauvais. Bien sûr, lui non plus ne se démonta pas, il osa même lui lancer un petit sourire fier avant de s'adresser de nouveau à toute la foule.
- La plupart d'entre vous devront combattre les nombreux loups de la meute ennemie en les blessants, certes, mais en en tuant le moins possible et en éloignant, si possible, le combat des combats qui opposeront, Calvin et moi même et Alison à Alexandre, Jade, Benjamin et Éden. » Jules s'arrêta un instant et regarda vers l'horizon. Maély suivit son regard comme la plupart des loups présents et un silence de mort s'abattit sur la meute. Samantha arrivait, accompagnée de deux humains, Tristan et Ed. Jules ne semblait pas étonné de leur présence mais ce n'était pas le cas des autres loups et pour cause, aucun humain n'était jamais entré dans la meute, l'endroit leur était interdit.
- Qu'est-ce qu'ils font là ? » Demanda Alexandre en serrant la mâchoire à la vue de Tristan. Dès leur première rencontre, Alexandre avait compris que Tristan était fou amoureux de Maély et il avait immédiatement cataloguer Tristan comme un ennemi.
- Ils sont là pour nous aider, ça paraît évident et c'est sûrement pour ça que Jules accepte leur présence. » Lui murmura Maély à ses côtés. En la sentant calme de nouveau il se détendit et lui prit la main avec tendresse. Maély entrelaça immédiatement leurs doigts et vint poser sa tête contre l'épaule du jeune homme.
- Oui, j'ai autorisé des humains à pénétrer dans la meute car, demain soir, ils vont rester ici en compagnie de Samantha pour protéger Maély qui va, elle aussi, rester à la meute, à l'écart des combats et ce n'est pas discutable Maély ! » Ajouta t-il sévèrement pendant que Maély se redressait, le regard noir et les poings serrés.
- Tu ne peux pas me faire ça ! Pourquoi m'as tu entraîné à me battre si c'est pour que je me cache ?! » Hurla t-elle en écartant les gens qui la gênait pour rejoindre Jules devant son chalet.
- Je t'ai appris à te défendre, jamais à te battre et je l'ai toujours dis. Chaque personne qui t'as entraîné ici ne t'as appris que des manières de te défendre. Tu es la personne que Calvin et Alison cherche et donc pas conséquent la personne à éloigner de Calvin et Alison. Tu ne peux pas te joindre au combat, tu devras rester à la meute avec Tristan, Ed et ta mère. Des loups de la meute ennemie arriveront à venir jusqu'à toi et c'est là que tu devras te défendre. Maély, si tu te joins au combat, tous les loups ennemis seront sur toi et les loups de notre meute n'arriveront pas à t'aider, beaucoup mourront, tes amis y compris car te savoir en danger les déconcentrera et Alison le tuera sans pitié. Si tu tiens à la vie de tes amis, si tu tiens à la vie des loups ici présent alors tu feras ce qu'on te demande, tu resteras à la meute. »
Petit à petit, le visage de Maély se décomposait. Elle détourna son regard de Jules pour regarder Alexandre, maintenant au près de Jade, Benjamin et Éden. Tous lui lançaient un regard ou un sourire d'excuse mais sur le moment, Maély n'avait aucune envie de leur pardonner cette tromperie. Lorsqu'elle se tourna de nouveau vers Jules elle croisa un regard sévère. Lui ne comptait pas s'excuser, elle le voyait bien et quelque part elle savait qu'il avait raison. Il faisait tout ça pour son bien à elle et pour le bien de la meute et c'était tout à son honneur même si, sur le moment, ça exaspérait légèrement Maély.
Tristan, qui la fixait depuis le début sans bouger, finit par se décider à la rejoindre. Elle l'avait oublié, abandonné, blessé mais malgré tout il n'avait pas cesser de l'aimer et la voir dans cet état lui faisait de la peine. Il la rejoignit rapidement et l'entraîna avec lui loin de la foule. Maély se laissa faire, elle ne dit rien mais lança un regard reconnaissant à Tristan qui suffit à faire sourire ce dernier.

Une fois à l'écart, Maély réussit de nouveau à respirer, à se calmer et petit petit à parler. Assise dans l'herbe, dans les bras de Tristan, elle cessa de refouler ses larmes et les laissa couler librement.
- Je n'aurai jamais dus accepter de déménager, pleurnicha t-elle, ou alors accepter de rentrer auprès de toi quand ma mère l'avait décidé. Au lieu de ça je n'en ai fais qu'à ma tête, comme toujours, et les événement ont finis par me dépasser. Mon dieu Tristan, des gens vont mourir pour moi pendant que je me cacherai comme une lâche, pas assez courageuse pour combattre moi même, préférant laisser les autres mourir pour sauver ma peau, c'est immonde ! Je préfère encore mourir plutôt que de voir mourir ces gens pour moi !
- Calme-toi Maély, calme-toi ... Je vais te parler franchement, je ne sais pas quoi te dire parce que oui, c'est horrible comme situation et que, moi aussi, je suis dépassé par les événements. Seulement c'est peut-être plus simple pour moi car j'ai moins de mal à être égoïste que toi face à cette histoire. Je préfère de loin que certains des loups de la meute meurt pour que tu vive. Ces gens je ne les connais pas, toi je te connais, je t'aime et je ne veux pas te perdre. » Déclara t-il d'une voix calme mais presque autoritaire. Maély le regarda un instant dans les yeux, elle arrêta de pleurer et réussit même à sourire.
- C'est très égoïste, effectivement. » Murmura t-elle avec un sourire en coin malgré la tristesse que l'on pouvait encore lire dans ses yeux.
- Oui. » Confirma Tristan sans mal. Il caressa la joue humide de Maély, tout en l'essuyant en même temps puis une idée lui traversa l'esprit. Il pourrait l'embrasser, là, maintenant, avant qu'il ne soit trop tard, malgré le fait qu'elle ait déjà un petit-copain. Il continua de la regarder fixement, avec envie, pendant qu'elle lui souriant, inconsciente de ses pensées. Ils restèrent là, l'un contre l'autre, assis dans l'herbe à se regarder les yeux dans les yeux et finalement, Tristan décida de ne pas la tourmenter davantage. Elle en avait déjà assez sur la conscience pour qu'il en rajoute avec un baiser qui la ferait trahir son amour pour Alexandre. Il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il ne mourrait pas le lendemain soir ...