Chapitre 18

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  Maély se promenait seule dans la meute depuis presque une heure déjà. Elle avait besoin de temps pour se faire à l'idée qu'elle allait peut-être mourir et que beaucoup de loups allaient mourir à sa place. Elle trouvait cela injuste, elle voulait se sacrifier pour les sauver mais elle n'en avait pas le courage. Elle n'était pas une héroïne de film, elle n'était pas le personnage d'une fiction, elle était simplement humaine et elle avait peur, comme tous les humains.
De plus, elle n'arrêtait pas de penser à Alexandre. Il ne lui avait pas dit un mot, il ne lui avait accordé aucun regard, elle ne comprenait pas son comportement, elle était perdue. Après la petite réunion avec l'alpha, il s'était éclipsé sans rien dire à personne et même Jade avait eu l'air étonné.
Le portable de Maély sonna et la sortit de ses pensées. C'était Tristan qui essayait de la joindre. Elle ne décrocha pas, elle avait besoin d'être seule mais elle se mit à penser à lui. Elle devrait peut-être lui demander de partir, se serait plus sûr pour lui. Tristan était courageux et protecteur mais contre une meute de loup-garous il ne pouvait rien. Cette situation était dangereuse pour lui et elle lui coûterait sûrement la vie, il n'en était pas question.
Lorsque Tristan l'appela une seconde fois elle décrocha.
- Bon sang Maély pourquoi tu ne répondais pas ?! » S'écria t-il immédiatement.
- Désolée, j'avais besoin d'être seule, je réfléchissais. D'ailleurs j'ai pensé à toi aussi ... » Commença t-elle. Mais Tristan la connaissait par cœur, il savait ce qu'elle allait lui demander et il l'arrêta tout de suite.
- Je ne partirai pas Maély, il n'en ai pas question. Je ne suis peut-être qu'un humain mais je te l'ai déjà dis : je me battrais toujours pour toi.
- Je sais mais cette fois c'est différent Tristan, c'est sérieux et vraiment dangereux.
- Maély, rentre toi ça dans le crâne : Jamais je ne partirai loin de toi, jamais, je t'aime trop pour ça. Écoute, on se connaît depuis que l'on a trois ans, tu as toujours fais partie de ma vie, j'ai toujours vécu avec toi à mes côtés et je ne peux tout simplement pas vivre sans toi. Même si je dois me battre pour rester avec toi ou même si je dois souffrir, je le ferais.
- Et si tu meurs hein ?! Tu y as pensé ?!
- Écoute Maély, je sais ce que je risque en restant ici près de toi et ma décision est prise. Oui, je vais peut-être mourir mais je ne le regretterais pas parce que ça sera pour te sauver !
- Mais si tu meurs pour me sauver ça ne servira à rien parce que si tu meurs je mourrais moi aussi ! » Cette déclaration fut suivit d'un lourd silence que ni Tristan ni Maély ne réussit à briser et ils finirent par raccrocher.
Les larmes coulèrent sur les joues de Maély. Elle avait essayé de garder son calme mais elle en était incapable. Ses sanglots devinrent de plus en plus fort et de plus en plus bruyant mais elle n'y fit pas attention. Elle avait peur, peur de mourir et peur de voir ceux qu'elle aimait mourir, peur de vivre cette guerre entre clans, peur de devoir se battre, elle avait peur de tout tout d'un coup et elle était perdue, noyée par cette peur envahissante. Alors qu'elle commençait à tanguer, deux bras forts l'attrapèrent fermement.
- Calme-toi Maély. » Murmura la voix de Benjamin dans son dos. Maély se concentra pour calmer sa respiration et ses pleurs, obéissante. Elle réussit à se calmer petit à petit puis, une fois remise du choc, elle se tourna vers son ami et le serra contre elle.
- J'ai peur Benjamin... » Murmura t-elle d'une voix d'enfant. Benjamin la serra contre lui puis lui caressa tendrement les cheveux.
- Pas moi, parce que je sais que l'on va gagner. » Répondit-il avec conviction. Maély releva la tête pour lui sourire faiblement.
- Si tu le dis.
- Tu te sens mieux ? » S'inquiéta t-il soudainement. Maély secoua la tête.
- J'en sais rien ... Je n'ai plus de vertige mais j'ai l'estomac tout serrer et j'ai envie de vomir ... » Se plaignit-elle en massant son ventre. Benjamin lui sourit.
- C'est normal, ne t'inquiète pas pour ça. Par contre, tu devrais aller voir Alexandre. Il est allé se défouler dans la salle d'entraînement tout en imaginant mille plans à la fois pour te sauver. Il n'ose pas venir vers toi parce qu'il ne sait pas faire face à se genre de situation mais si toi tu vas vers lui je te promet qu'il ne te repoussera pas.
- Je vais y aller, merci Ben, pour tout. » Maély le serra une nouvelle fois contre elle puis s'éclipsa.

Alexandre frappait avec une telle force sur le punching-ball que ses phalanges étaient en sang. Il n'y faisait même pas attention, la douleur ne lui faisait rien, la vue du sang non plus et les plaies finissaient toujours par se refermer au bout de quelques minutes grâce à son métabolisme de loup-garou. A chaque coups il inventait une nouvelle tactique, il élaborait un nouveau plan mais a chaque fois son plan avait des failles bien trop importantes et Alexandre n'arrivait pas à les régler. Malgré cela, il ne se décourageait pas et continuait de frapper sans relâche et de se creuser les méninges.

Lorsque Maély entra dans la salle d'entraînement, Alexandre ne l'entendit même pas. Il était bien trop plongé dans ses pensées pour cela. Maély en profita. Elle entra discrètement et se posa dans un coin de la salle pour le regarder. Elle le trouvait beau, même énervé et en sueur. Tous ses muscles étaient tendus et Alexandre semblait encore plus musclé qu'avant. Elle était en train de rajouter l'adjectif sexy dans sa description de Alexandre lorsqu'il la vit enfin.
- Maély ... » Murmura t-il essoufflé. La jeune fille lui sourit et s'approcha doucement.
- Tu sais que tu es très sexy comme ça ! » S'exclama t-elle avec un regard joueur.
- « Comme ça » comment ? Inquiet et en sueur ? » Ria t-il au plus grand plaisir de la jeune fille.
- Oui, et en colère aussi ! » Ajouta t-elle d'une voix séductrice.
- Tu veux me voir en colère ? » Répliqua t-il d'une voix amusée. Maély hocha simplement la tête avec un grand sourire. Alexandre la fixa alors un instant puis, sans prévenir, lui fonça dessus, l'attrapa par les hanches, la souleva et la jeta sur son épaules. Elle hurla et ria au éclat pendant qu'il courrait de partout dans la salle d'entraînement en grognant. Lorsqu'il la reposa au sol Maély se colla immédiatement contre lui.
- Tu étais terrifiant ! » Murmura t-elle les yeux brillants de bonheur.
- Je sais Maé. » Répliqua t-il d'une voix douce. Il la regardait avec des yeux amoureux et Maély craqua. Elle s'accrocha à son cou et l'embrassa d'abord tendrement puis avec plus de fougue. Ces baisers les détendirent tous les deux et ils eurent la sensation que, ensemble, rien ne pourrait leur arrivé de mal.

Jade frappa à la porte de son alpha puis entra lorsqu'elle en eut la permission. Jules était appuyé contre le mur à côté de la fenêtre et regardait la meute s'étendre au loin. Il semblait perdu dans ses pensées mais dès que Jade se rapprocha de lui il décolla les yeux de la fenêtre pour la regarder.
- Oui ? » Commença t-il simplement. Jade fronça les sourcils puis parla sans réfléchir.
- Tout va bien Jules ? » Murmura t-elle avec une réelle inquiétude dans la voix. Ce dernier la regarda avec étonnement et fronça sévèrement les sourcils. Jade se mordit la lèvre, plus inquiète tout d'un coup pour elle que pour son alpha, mais ce dernier se radoucit et lui sourit.
- J'ai connu des jours meilleurs, avoua t-il au plus grand étonnement de Jade, mais ça va. Je suis surtout inquiet pour vous tous.
- Tu sais, j'ai fais un peu le tour des loups de la meute. Ils sont tous prêt à se battre, tout le monde ici adore Maély, elle fait partie de la meute maintenant et la meute on la défend. » Déclara Jade avec conviction. Jules la fixa un instant ,ce qui déstabilisa et fit rougir Jade, puis il se détourna d'elle.
- Je sais, vous êtes tous très courageux mais il y aura des morts et c'est cela que je crains.
- On connaît tous les risques. » Répliqua Jade avec courage. Jules se tourna vers elle et lui sourit un instant puis reprit son sérieux habituel.
- Pourquoi est-ce que tu étais venue ?
- Et bien ... j'ai un plan ! » Annonça t-elle avec fierté. Jules la regarda avec intérêt puis lui proposa de s'asseoir près de la cheminée. Une fois qu'ils furent installés Jade lui décrivit son plan et Jules le trouva absolument parfait. Dans peu de temps ils seraient prêt à se battre contre la meute ennemie et même mieux, ils seraient prêt à gagner !  

Les esclaves de la luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant