Chapitre 29

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« Je commence à pleurer sous ses mots, je suis émotive d'habitude mais là les larmes coulent toute seule. Il me manque aussi Bastian, et le fait de le savoir entre la vie et la mort m'attriste énormément et son conseil ne me décourage pas une seule seconde. Je vais aller le sauver et rien ni personne ne pourra m'empêcher de le revoir. »

Le lendemain, je me réveille anxieuse et tremblante, je ne sais pas ce qu'il m'attend avec ce dealer, je sais que ma vie est en danger. Jake a essayé de me persuader toute la nuit de ne pas y aller mais je vais le faire pour Bastian, pour le sauver à mon tour. Je me lave et m'habille simplement. Je stresse de plus en plus quand le jour se lève, il n'a pas donné d'horaires précises, il peut donc venir me chercher à n'importe quel moment dans la journée. Celle-ci fut extrêmement longue puisqu'aucun véhicule s'est approché de toute la matinée et encore moins de l'après midi. J'aurais pu me douter qu'un kidnapping ne se faisait pas en pleine journée aux yeux de la terre entière. Ce serait encore plus flippant dans le noir total ou à la nuit tombée. Cette simple pensée me fit froid dans le dos.

Mon frère allait se charger de recontacter par tous les moyens possibles, le gars qui devait le remplacer auprès de son dealer. Il allait aussi prévenir mon lycée pour ma semaine voir plus d'absence pour pas que mes parents ne s'inquiètent. Heureusement ils doivent être entre Berlin et Stock Holm pour leur boulot en ce moment donc tout va bien.

Il est 20h précise et on toque à la porte, une vague de stresse et de panique m'envahit et je réalise, je réalise que ces hommes derrière la porte viennent pour moi, viennent pour m'enfermer, me faire parler, me torturer, voir plus... Je m'égare un instant dans mes pensées sombres, mais je me reprends très vite et pense de tout cœur à Bastian.

Je vais ouvrir la porte, Jake est avec moi, il me tient fermement la main, un homme entièrement vêtu de noir me tire avec lui. Il ne dit pas un mot, il est froid et me tire dans le coffre de sa voiture, il me lie les mains, les pieds et me bande les yeux avant de me jeter dans le coffre de sa fourgonnette.

Un dernier regard pour mon frère avant d'être complétement aveugle et la voiture démarre. J'ai l'impression que le trajet a duré une éternité. J'étais à l'étroit, j'avais du mal à respirer avec le stress et l'ignoble odeur de ce coffre.

Soudain, tout s'arrêta, on me porta comme un vulgaire objet et quelques mètres plus on me jeta sur une sorte de matelas en paille moisie. L'odeur était encore pire que celle du coffre. On me détacha les mains et les pieds et puis, plus aucun bruit. J'enlève donc le bâillon autour de mes yeux, l'obscurité de la pièce est presque effrayante. Mes yeux, presque habitués à ce noir quasi-total, discerne de vagues détails dans la pièce. Je suis dans un cachot minuscule, avec un évier et un matelas, maigre précarité si j'ose dire.

Je tends l'oreille et perçois une sorte de frottement, juste à côté de moi. Je ne peux pas savoir d'où cela provient. Il y a vraiment quelqu'un par ici. Je décide de tenter un appel vocal assez fort.

Moi : Il y a quequ'un ?

Aucune réponse, sauf un petit chuchotement.

?: Pas si fort ...

Sur la même intonation je réponds :

Moi : Qui êtes vous ?

?: Vous, qui êtes vous ?

Moi : Je m'appelle Victoria Stewart, vous êtes détenu aussi ?

Plus aucune réponse de la part de cet inconnu, aucun moyen de savoir s'il s'agit de Bastian ou d'un autre fugitif. Des gros bruits se rapprochent de ma cellule. Surement une sorte de contrôle de sécurité après mon appel de tout à l'heure.

J'ai du passer des heures dans la même position, assise, les genoux pliés vers le torse, contre un mur. Je commençais à m'endormir quand j'entends une petite voix.

?: Que fais tu ici Victoria ?

Moi : Bastian c'est toi ?? dis je peu fort

?: Oui mais parle moins fort on va se faire repérer !

Moi : Oh mon Dieu, comme je suis contente Bastian.

Bastian : Moi aussi... Mais tu n'aurais jamais du venir ici, ils vont nous tuer tous les deux Victoria...

Moi : Mais non Jake a une solution, il va nous sortir d'ici je te le promets, il avait juste besoin d'un peu plus de temps, je suis le temps additionnel si tu veux.

Bastian : J'espère que tu as raison ....

Moi : J'ai toujours raison tu le sais bien. Dis je en essayant de calmer les tensions et le stress.

Bastian : Je suis content que tu sois venu Victoria, vraiment

Moi : Je suis contente de t'avoir enfin retrouvé, et même si je ne peux pas te voir, ta présence me fait du bien Bastian

On a continué à discuter pendant, ce qu'il m'a semblé des heures. J'ai un peu dormi aussi ; mais le matelas était tellement sale et peu confortable que j'ai préféré parler avec Bastian presque toute la nuit. Il m'a raconté les conditions de vie ici. Espérons que l'on survive une semaine.

Le matin, le cachot était à peine plus éclairée, on m'a sorti de mon cachot pour que j'aille prendre une douche, j'avais le droit à 5 minutes d'eau, glacée de surcroit. En guise de petit déjeuner un vieux bout de pain de la vieille ou même de l'avant vieille. De quoi se casser toutes les dents en une seule bouchée. J'ai vu les fameux rats dont parler Bastian dans sa lettre, on s'est même amusé à les compter.

Cela ne faisait qu'une nuit que j'étais là et j'en avais déjà marre, je voulais rentrer à la maison et que tout rentre dans l'ordre, comme avant. J'espère que Jake fait au plus vite, vraiment. 


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