42 - Lágrimas y gozos

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ME REVOILÀ ENFIN LES AMIS ! Et sinon bonjour, bonsoir, pardon pour l'agression gratuite mais JE SUIS TELLEMENT CONTENTE D'ÊTRE LÀ.
(Celui qui a lu ma dernière phrase avec un accent québécois est privé de dessert.)

Bref, hem, pardon. Venons-en au fait. Je vous présente aujourd'hui une sorte de pendant à Crimen Sollicitationis (mais vraiment une sorte de), d'où le titre encore emprunté à l'œuvre du groupe Ska-P. Mais ce texte-ci est spécial : il est le procédé inverse d'une illustration, dans la mesure où il traduit au format texte la splendide BD « Le Traitre », d'EilemaEssuac, que vous pouvez trouver sur DeviantART. L'en-tête du texte est d'ailleurs l'illustration principale de sa BD, donc c'est elle qui l'a fait et pas moi ou quelqu'un d'autre. Son œuvre se suffit en elle-même et je n'ai pas la prétention de faire mieux qu'elle, j'ai seulement été touchée en plein coeur par ce qui ressortait de ses dessins et de sa narration et j'avais envie de lui rendre hommage. Son travail résonne beaucoup avec le mien, alors je ne peux que prendre un plaisir fou à explorer son univers. Puis je trouve cet exercice d'inversion des supports traditionnels (le fait d'illustrer un dessin par un texte et non l'inverse) amusant et ludique. Allez voir sa BD ! S'il vous plaît ! Certaines des répliques de mon texte sont d'ailleurs calquées sur les siennes.

Sur ce, cessons les grands discours là et lançons l'OS !

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Informations :

Titre : Lágrimas y gozos (je traduirai le titre à la fin, pour ceux qui l'ont déjà compris tant mieux ça va vous servir)
Rating : T
Genres : Angst, drama
Personnages : Saga, Shura, plus ou moins quelqu'un d'autre

Bonne lecture !

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Le beau jour était désormais la proie du crépuscule, terrible prédateur qui rongeait avidement chaque parcelle du ciel pour la rendre noire et qui étouffait la chaleur du soleil et le cri des oiseaux sous l'épais manteau de la nuit. On voulait remplacer l'astre des rois et sa lumière radieuse par la blafarde lune, mais rien ne pouvait empêcher le froid de mordre la terre et la mer, rien ne pouvait empêcher le monde de comprendre la supercherie. Il avait encore perdu le jour.

Le Sanctuaire à cette heure-là ne savait pas qu'hélas il ne le retrouverait probablement jamais.

Bien sûr que le soleil reviendrait, mais les beaux jours de paix qu'éclairait la lumière de la vérité et de la justice, le Domaine Sacré d'Athéna ne les reverrait ô jamais plus, parce que quelqu'un les avait volés.

– Qui ?
– Aiolos du Sagittaire, Votre Sainteté. Nous avons accompli notre mission, pourchassé et tué le Traître.

Le Grand Pope se redressa sur son trône de bois et bronze doré. Nul ne savait ce que ses pensées dessinaient sur son visage que l'on disait parcheminé par des siècles de paix et de guerres. Seuls étaient renvoyés les reflets des deux gardes sur le métal brillant de son masque.

– Je vous félicite, messieurs. Disposez.

Les deux cuirassés quittèrent ainsi la vaste pièce tapissée de pierre grise, laissant derrière eux une forme indécise et rouge, rouge comme la coupe de fruits sur l'accoudoir du Trône, rouge comme le riche revêtement de sol sur lequel le grand prêtre d'Athéna avait les yeux rivés - jusqu'à ce qu'il remarquât quelque chose. Il releva la tête, le regard captivé par un éclat doré. Tout près d'une colonne se tenait, en retrait, la petite silhouette du Chevalier du Capricorne, au maintien raide comme l'avant-bras qu'il gardait tendu devant ses yeux sans éclat, privés de leur lumière habituelle, comme aveuglés par le sang qui avait investi tous les pores de sa peau et qui avait tout taché autour de lui. Le Pope s'avança d'un pas, d'un pas seulement, pour ne pas entrer en contact avec le rouge qui lui faisait un odieux affront par sa seule présence. L'enfant ne sembla pas surpris, pourtant, une sorte de peur pouvait se lire sur son visage rond et pâle comme une pleine lune. La voix du plus âgé s'éleva un bref instant, comme un hoquet :

Saladier d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant