Mardi 16 février
« - Les gars ça devient inquiétant là..
- Il faut faire quelque chose, ajoute Rachel tremblante.
- Ah oui, et quoi donc ? Demande Émilie vivement.
Ils sont tous rassemblés autour du corps inerte de Guillaume depuis bientôt une demie-heure et le garçon ne donne aucun signe de vie.
- On devrait regarder son pouls déjà, propose Grégoire en s'accroupissant aux côtés de son ami. La tension autour de lui est palpable.
- Attends ! Le stoppe Thibault. Ça ne risque pas de provoquer quelque chose de grave, comme quand on réveille un somnambule ?
Le brun se fige en plein geste.
Ils ne connaissent pas suffisamment de choses sur la transe provoquée par le totem pour se risquer à de nouvelles expériences sans la présence de leur mentor.
- Ok, je ne le touche pas alors, mieux vaut être prudents.
Le jeune homme positionne prudemment sa main ouverte à quelques centimètres du nez de son ami inconscient. Après quelques secondes de flottement il émet un petit soupir de soulagement.
- Il respire !
Ses camarades soufflent enfin, apaisés.
- Comment on va faire pour le réveiller ?
La petite voix terrifiée d'Arnaud fait disparaître tous les sourires.
Sa sœur l'attrape par les épaules pour l'attirer à l'écart. Il est bien trop jeune pour assister à une telle scène. Et Agathe est soulagée de ne pas avoir à trembler de peur devant les autres.
Pendant ce temps autour de Guillaume, les adolescents n'arrivent pas à trouver une solution à la situation qui devient pesante pour tout le monde.
Émilie, au bord de l'hystérie, propose des idées plus farfelues les unes que les autres :
- Si on cachait son corps dans les toilettes et qu'on disait à Bob qu'il est malade ?
- Émilie ça suffit ! Tu ne nous aide pas du tout là !
La bimbo réplique par une grimace avant de se mettre à bouder.
- J'en peux plus les gars, faut que j'aille pisser là ! S'exclame Maxime à bout.
Il s'exécute et se met à courir vers les buissons les plus proches d'une démarche comique, sous les rires des garçons qui l'encouragent.
Cela a le mérite d'alléger l'atmosphère pour quelques minutes, puis la tension se remet à planer au-dessus d'eux. Lou ronge ses ongles, stressée.
Le visage de Guillaume semble les narguer tant il est impassible.
- Ça fait au moins trois quart d'heure qu'on est là, déclare Rachel pour elle-même.
Thibault shoote dans un caillou, sans doute pour se défouler, mais rien n'y fait.
- Vous pensez qu'il est dans une sorte de coma ?
Grégoire part d'un petit rire. Ils ont imaginé toutes les situations possibles mais aucune ne les rassure.
- J'ai peur, murmure Lou en se serrant contre son jumeau. Qu'est-ce qu'on va faire s'il ne se réveille pas ?
- Attendez !
Ils lèvent simultanément les yeux vers Rachel. La jeune fille rejette une mèche de cheveux rouges en arrière en leur désignant Guillaume du menton.