Chapitre 60

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Mardi 23 février

Une sirène se fait entendre au loin, puis devient de plus en plus forte. Des reflets bleus viennent s'échouer sur les portes en verre de l'entrée des visiteurs. Puis un brancard apparaît dans son champ de vision, poussé par deux pompiers visiblement pressés.

Agathe les regarde s'éloigner puis reprend une gorgée de soda.

Cela fait plus de trois heures qu'elle patiente dans la salle d'attente de l'hôpital en guettant l'arrivée de son ami. Si Grégoire a été admis rapidement aux urgences, il n'a pas donné de nouvelles depuis et elle s'inquiète de la gravité de sa blessure.

Une jeune maman pousse la porte des urgences, son bébé hurlant dans ses bras. Agathe la fusille du regard, furieuse d'être interrompue dans ses réflexions silencieuses par une machine à pleurs. Malheureusement pour elle, le nourrisson ne semble pas prêt de s'arrêter.

La brune détourne le regard pour se plonger dans la contemplation des affiches d'information plaquées sur le mur. Soudain, une voix l'interpelle :

« - Agathe !

Une bouffée de bonne humeur saisie la jeune fille. Enfin !

Elle se retourne en direction de son interlocuteur et aperçoit Grégoire qui s'élance vers elle, le bras en écharpe mais le sourire jusqu'aux oreilles.

- Enfin te voilà ! Alors racontes, qu'est-ce que tu as ?

Avant de lui expliquer son périple, le jeune homme la serre brièvement dans ses bras.

- J'ai dû passer une radio et attendre les résultats et puis encore attendre pour qu'on m'emmène dans une autre salle pour me plâtrer le poignet. Donc on m'a appris que j'avais une fracture du poignet et que j'allais être plâtré pendant quatre semaines. Et ensuite je pourrais me le faire enlever et je vais devoir faire de la rééducation avant de reprendre le sport.

- Et ben, c'est Bob qui va être content ! Ça veut dire qu'on ne part pas avant un mois aux Etats-Unis...

La jeune fille dit cela sur le ton de la plaisanterie mais son ami affiche un air désolé.

- C'est de ma faute, j'ai tout gâché...

- Oh mais non Grégoire... Tu ne l'as pas fait exprès et tu n'as pas à t'en vouloir ! Je voulais juste dire qu'au moins on sera fixés pour notre date de départ et on pourra peut-être enfin réserver les billets d'avion.

Le brun soupire, le regard dans le vide.

- Aller viens par là et sortons de cet endroit déprimant, dit-elle en l'attrapant par son bras valide. Je meurs de faim, pas toi ?

En riant, son ami répond par l'affirmative et c'est donc tout naturellement qu'ils se mettent en quête d'un endroit où manger.

Après un copieux repas, les deux jeunes gens décident de marcher pour rejoindre la plage, le temps étant au beau fixe. Agathe savoure ce moment de bonheur en compagnie du jeune homme.

- Mais si je t'assure, j'étais tellement fan de Tokio Hotel que j'avais laissé pousser mes cheveux pour leur ressembler !

A l'évocation de ce souvenir, la brune est hilare et les images de son ami avec une coiffure de hérisson lui arrache même quelques larmes. Grégoire la suit dans son fou rire et les deux compères finissent leur chemin sans se soucier des regards ébahis des rares passants.

L'après-midi est déjà bien entamé quand ils rejoignent leur bus. Celui-ci est désert aussi prennent-ils la direction de la plage. Ils y retrouvent le reste de la bande en pleine méditation, sous l'œil intransigeant de leur mentor qui leur donne des indications de temps à autre.

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