Jeudi 18 février
Les hurlements du vent font frissonner le petit blondinet assis près d'une fenêtre. Il serre plus fort le petit animal contre son ventre, tant pour profiter de sa chaleur que pour se réconforter. Il sursaute en sentant soudain une présence à ses côtés.
« - Tout va bien, c'est moi chaton.
Agathe prend son petit frère dans ses bras, arrachant un par la même occasion un miaulement à Flamby qui est maintenant sorti de son sommeil.
- J'ai peur Agathe.
- C'est juste le vent Arnaud, il ne peut rien nous arriver.
Elle resserre son étreinte mais le petit garçon tremblote toujours autant. Elle se met donc en quête d'un plaid pour le réchauffer, croisant au passage le regard noir de David.
Le jeune homme est avachi sur un siège du bus, un casque vissé sur les oreilles. Son attitude refroidit Agathe. Elle est consciente de l'avoir envoyer paître quelques heures plus tôt mais ne comprend pas ce changement si brusque de comportement.
N'insistant pas, son unique priorité du moment étant le bien-être de son frère, elle trouve une grande couverture dans un des rangements au plafond et retourne s'asseoir auprès de son petit monstre blond.
- Tiens, mets ça chaton, ça va te réchauffer.
Les yeux du petit garçon sont humides et sa sœur s'en inquiète aussitôt.
- Ca ne va pas ?
- J'ai peur. Et si jamais il y avait des monstres dehors ? En plus Bob n'est même pas là pour nous défendre...
La jeune fille soupire.
- Les monstres n'existent pas Arnaud tu le sais. Et Bob sera là demain, on ira le chercher tous ensemble à l'hôpital.
- Mais normalement les super-pouvoirs ça n'existe pas non plus, renifle-t-il. Et pourtant vous en avez tous. Alors pourquoi pour les monstres ça serait pas pareil ?
Agathe s'autorise un sourire. Il est très futé aussi choisit-elle ses mots avec soin.
- Tu as raison, on ne sait pas ce qui existe vraiment ou pas. Mais peu importe où tu seras, tu sais que Papa veille sur toi. Alors si jamais les monstres existent réellement, ils ne pourront pas t'embêter sinon Papa va leur coller la raclée de leur vie.
Le rire doux de son frère lui réchauffe le cœur. Elle a réussi à le dérider et s'en félicite, mais sa joie est de courte durée.
- Il me manque beaucoup Agathe.
Les larmes font de nouveau leur apparition dans les grands yeux bleus d'Arnaud et sa sœur manque de craquer. Mais elle doit se montrer forte, pour lui. Elle est son roc.
- Tu veux parler un peu de Papa ? Qu'on se rappelle de bons souvenirs ?
Le blondinet accepte avec joie et se blottit tendrement contre sa sœur.
Pendant ce temps, les autres jeunes gens disputent avec acharnement une partie de kem's.
- Martin arrête de regarder mes cartes ! s'insurge Grégoire.
Le blond est hilare. Maxime fait un discret clin d'œil à sa partenaire Rachel mais Emilie s'en aperçoit.
- Contre kem's ! Vous êtes trop nuls les gars, ajoute-t-elle crânement.
Ses adversaires soupirent et la tension augmente d'un cran à l'approche de la fin de partie. Lou et Grégoire sont en tête mais la deuxième équipe composée d'Emilie et de Guillaume les talonne. Au terme de plusieurs longues minutes de suspens, Emilie adresse un discret signe de la main à son coéquipier qui annonce fièrement :