Dimanche 14 février
« - Joyeuse Saint Valentin ! S'exclame Émilie toute guillerette en pénétrant dans la chambre des garçons.
Un oreiller et des grognements lui répondent.
- Aller debout bande de feignasses ! C'est un jour de fête aujourd'hui ! Continue la jeune fille pleine d'entrain.
Thibault émerge de son sommeil, le visage froissé et lui écrase un oreiller dans les cheveux.
Sonnée, la bimbo met quelques secondes à reprendre ses esprits, puis commence une délirante bataille d'oreillers.
Martin et Grégoire les rejoignent, soudain tout à faits réveillés. Le blond vêtu d'un simple caleçon se précipite sur Thibault pour le faire tomber, tandis que le brun assomme Émilie à coups de polochon.
Les quatre jeunes gens hurlent de rire, retournant en enfance.
- Je vais t'arracher la tête, hurle Émilie en poursuivant Grégoire.
Elle lui saute dessus en l'étouffant sous un édredon.
Martin se précipite pour aider son ami mais Thibault le prend de vitesse et lui fait un placage digne des plus grands noms du rugby.
- Mais qu'est-ce que vous fabriquez ? On n'entend que vous dans l'hôtel !
Bob se tient droit dans l'encadrure de la porte, les poings serrés.
- Quel âge avez-vous donc pour vous comporter ainsi ? Vous deviez être prêts à partir pour 9h, fulmine t-il.
Laissant sa rage éclater, il donne un coup de pied dans un oreiller qui traîne à terre, puis sort sans un mot.
Dans la chambre personne ne pipe mot.
Ils se sentent comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, pris en flagrant délit.
Penaude, la bimbo ramasse sa veste et s'enfuit. Les garçons se préparent en hâte, la tête basse, avant de rejoindre leur mentor dans le bus.
- Enfin vous voilà ! S'exclame t-il en les voyant débarquer la queue entre les jambes.
Les retardataires s'installent en silence et la réunion de crise peut commencer.
- J'ai tout ce qu'il faut pour endormir Rachel, commence Bob. Je vais confier ça aux garçons qui ne seront là qu'en cas de besoin. Si on peut éviter la manière forte tout le monde sera gagnant. Je me charge de baratiner les parents pendant que les filles s'occupent de Rachel, si possible à l'extérieur de la maison pour qu'on puisse intervenir en cas de problème.
Personne ne bronche dans le bus. Arnaud lève timidement la main :
- Et moi est-ce que je compte comme un garçon ?
Sa sœur sourit et jette un œil sur Bob. Il semble hésitant et cherche ses mots.
- Je pense que c'est mieux que tu restes ici Arnaud, pour surveiller le bus quand nous serons partis. Et je vais te laisser garder Flamby, ça sera ta responsabilité. Tu t'en sens capable ?
Les yeux du petit garçon brillent de fierté. Lui aussi a une mission importante.
Agathe passe un bras protecteur sur ses petites épaules et lui fait un clin d'œil complice. Pendant ce temps Bob continue d'exposer son plan de bataille.
- Une fois qu'elle est avec nous, de son plein gré ou contre sa volonté, on se dépêche de revenir au bus pour repartir directement vers notre prochaine destination. Aussi je vous demanderais de vider les chambres dès que cette réunion sera terminée. Et préparez-vous à quitter le confort et à dormir dans le bus cette nuit.