Chapitre 61

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Mardi 23 février

Le soleil flamboyant lance ses derniers rayons sur l'immense étendue de sable avant de franchir la ligne d'horizon. Le ciel rougeâtre devient presque instantanément plus sombre.

Le manque soudain de visibilité oblige Lou à refermer son petit carnet de notes et à se diriger à contre-cœur vers le bus. C'est l'heure de satisfaire les estomacs de ses camarades.

En chemin, elle tombe nez-à-nez avec Maéva et Jordan en pleine séance de bécotage au beau milieu du passage qui débouche sur le parking.

« - Hey ! s'exclame la petite blonde écœurée. Y'a des chambres pour ça !

Les deux amants pouffent de rire avant de s'enfuir main dans la main.

- De vrais gamins ces deux-là, soupire-t-elle.

Rapidement, elle rejoint Rachel et Guillaume qui se chamaillent en cuisine. Le jeune homme cache quelque chose dans son dos et visiblement elle cherche à le récupérer.

- Aller andouille, donne-moi l'ouvre-boîte ? J'en ai besoin.

- A une seule condition, sourit le brun avec un sourire éclatant.

La jeune femme pose ses mains sur les hanches, sentant le mauvais coup arriver. Guillaume annonce le marché avec un air angélique.

- Je veux un massage.

A ces mots, Lou ne peut s'empêcher d'éclater de rire, tandis que son amie pique un fard.

- C'est mort !

Elle retire son tablier et quitte la cuisine, furieuse. Surpris par sa réaction inattendue et disproportionnée, Guillaume se tourne vers la blonde aussi étonnée que lui.

- Je disais ça pour déconner, pourquoi elle l'a mal pris ?

Lou hausse les épaules et enfile le tablier abandonné pour se mettre au travail. Le repas ne va pas se faire tout seul.

Dépité, Guillaume lui rend l'ouvre-boîte avant de retourner à l'avant du bus rejoindre le reste de la troupe.

- Eh mec viens voir, on est en train de les éclater à la belote ! l'interpelle Thibault sous les huées de l'équipe adverse.

Le brun se glisse à ses côtés en masquant rapidement son désarroi par un de ces sourires enjôleurs dont il a le secret.

- Ouah incroyable, vous vous êtes transformés en petits vieux quand j'avais le dos tourné ?

Thibault lui donne une bourrade avant de reprendre sa partie endiablée, sous le regard langoureux d'Emilie qui ne le quitte jamais.

Pendant ce temps, Rachel marche à pas vifs sur le chemin de la plage, tempêtant et grommelant à tout va. Des bruissements venant des buissons la font soudain s'arrêter net.

- Y'a quelqu'un ? demande-t-elle légèrement tremblante.

Le bruit s'arrête, puis reprend de plus belle. Elle fait un pas vers la source de sa frayeur quand un drôle de gémissement lui ôte l'idée d'aller plus loin.

« Non mais je rêve, ils font l'amour dans les buissons ?! »

Elle s'éloigne horrifiée après avoir entendu distinctement la voix cristalline de Maéva. Les images risquent de venir la hanter dans ses cauchemars.

Arrivée sur le sable sec, elle retire ses chaussures pour apprécier la fraîcheur des grains sur sa peau. L'air nocturne est frais mais la chaleur du printemps commence à poindre timidement.

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