Tu es assis sur le ponton de bois, comme la dernière fois.
Sens dans les gouttes de sueur coulant de chaque pore de ta peau la chaleur et la moiteur de cet été. L'air est lourd autour de toi et tu entends le bruit agaçant des moustiques, tu peux même presque sentir leurs ailes minuscules frôler ton visage. Mais détache-toi de ce bourdonnement irritant, passe au-dessus et perçois le clapotement de l'eau juste en dessous de toi et les rires d'enfants un peu plus loin. En tendant l'oreille tu peux même deviner les conversations presque inaudibles des adultes.
De là où viennent les voix s'échappe aussi une odeur. La sens-tu ? Le lourd fumé de la viande grillée et du bois brûlé. Il ondule jusqu'à toi dans un serpent de fumée argentée et t'enveloppe. Tu salives maintenant et n'arrives plus à sentir autre chose. Pourtant, si tu t'en détachais, tu parviendrais à humer la senteur de l'herbe coupée et celle des rochers encore brûlants du soleil de l'après-midi.
Ouvre les yeux maintenant et observe. Les montagnes immenses, le lac à perte de vue, le ponton en bois, l'aire de jeux derrière et, plus loin encore, les maisons en bois ; tu connais tout cela maintenant.
Tu crois connaître ce pays. Mais laisse-moi te poser une question : à quel moment de la journée est-on ?
Regarde autour de toi. La réponse te semble évidente, n'est-ce pas ?
Autour de toi le monde est baigné dans la pénombre rassurante du crépuscule. Vois les ombres qui s'étirent et commencent à se fondre les unes dans les autres. Vois la forêt qui n'est plus qu'une masse sombre dans laquelle on ne distingue plus les différentes espèces d'arbres. Vois le ciel, sombre et pourtant si clair à l'horizon, et les étoiles à peine visibles.
Alors ? Quelle heure est-il donc ?
Environ deux heures après la fin du repas du soir te semble être une réponse correcte même si tu sais déjà avoir tort. Car nous sommes bien plus tard dans la nuit et dans quelques minutes il sera demain.
Bienvenue dans cette partie du monde où en été la nuit n'est qu'un conte. Mais ne te méprends pas ! En hiver, elle règne en maître et ne dédaigne laisser place au jour que pour quelques pâles heures.
Retourne-toi maintenant et marche, le ponton n'est que ton lieu d'arrivée, aujourd'hui c'est ailleurs que les choses se passent. Avance doucement, sens la rudesse du bois contre la plante de tes pieds, vite remplacée par le chatouillement du sable puis par le contact humide et froid de l'herbe. Progresse vers le village et sa place centrale. C'est de là que te parvenaient un peu plus tôt les alléchantes odeurs de viande rôtie.
As-tu remarqué ? Aucune lumière n'est allumée. Ni sur la place, ni dans les maisons. Fais comme eux, habitue-toi à ce demi-jour que tes yeux ne sont pas habitués à connaître, cette période ne dure pas suffisamment pour cela normalement.
Écarquille les yeux et pos
Hello!!
Nop, la fin de ce chapitre n'est pas un bug!
J'ai vraiment décidé d'arrêter comme ça, en plein milieu d'un mot.
Mais...pourquoi?
Ah, je voulais aussi vous dire que désormais les chapitres de ce genre auront un titre et ne seront donc plus numéroté ;)
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Nouvelle Terre:
SciencefictionNous sommes 100 ans dans le futur et l'Homme vit dans une immense station spatiale du nom de Nouvelle Ère. Là bas un garçon de dix ans du nom d'Europe écoute d'un air émerveillé les histoires de son grand-père et de deux autres personnes âgées: Luna...