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Une semaine plus tard

Il est 10 heure et Bill vient d'arriver avec mon courrier qu'il a gentilmement été me chercher. Jackson est parti il y a une heure pour des plans, et comme j'ai plein de chose à faire aujourd'hui, je ne l'ai pas accompagnée et suis restée à Neverland. De toute façon, il n'a pas besoin de moi.

Je remercie sincerement Bill, et je retourne à mon bureau en feuilltant le courrier. Une facture, des pubs, et... Je m'arrête net. Une lettre pour moi, qui vient de France. Mon frère. C'est une lettre de mon cher frère que je n'ai pas vu depuis de longues années... depuis 10 ans en fait. Je redoute ma lecture, mais ma curiosité me rend euphorique. Alors je cours vers mon bureau et m'empresse d'ouvrir la lettre

"Abbigaelle,

J'ai plein de chose à te dire et je ne sais même pas par quoi commencer. Mais, je pense que je vais aller droit au but.

Ca va faire 15 ans que maman est morte. Et tu me manques. Tu nous manque. Papa aussi voudrait te revoir, il est heureux avec sa femme, ils ont une belle maison tu sais. J'espère que tu vas bien et que la vie de l'autre côté de l'Atlantique n'est pas trop dur.
Je me suis dit que tu n'avais pas grand chose pour te rappeler ta vie ici, alors j'ai mis avec cette lettre des photos de maman et de nous, heureux, comme nous l'étions.

Ma femme est enceinte, je ne sais pas si tu as envie de le savoir mais je te le dit quand même, comme ça tu sais un peu l'actualité. Nous avons choisi de l'appeler Pauline, c'est une fille, et en deuxième prénom Abbigaelle. Je ne veux pas que tu crois que je ne pense pas à toi, que je ne regrette pas que tu sois si loin. Tu es ma soeur et je veux que ma fille te connaisse, qu'elle sache à quel point tu as été courageuse.
Je sais que tu m'en veux, que je n'ai pas été présent, pas assez. Que ce n'est pas toi qui aurait dû relever papa quand il avait trop bu mais moi. Je suis désolé, j'ai eu peur de la situation. J'avais peur de le voir quand il était soul et qu'il ne savait plus se qu'il disait, quand il était violent. Je m'en veux énormément de t'avoir laisser, j'espère que tu ne mens veux plus.
Je t'aime

Ton frère"

Je laisse une larme couler en relisant encore la lettre. Mon dieu... tous mes souvenirs remontent comme une géante vague. Je regarde les 5 photos dans l'enveloppe. Tout ces souvenirs me fendent le coeur, toute ma vie je n'ai fait que penser à ces moments en oubliant tout le reste, en oubliant le "après l'accident". Oublier 15 ans de ma vie. Ce n'est pas possible, mais j'ai essayé pendant longtemps de le faire. De ne garder qu'un beau souvenir de mon père, quand ma mère était là. Quand ils s'aimaient vraiment... mais l'alcool à tout gâcher. Ma mère est morte et ça n'a rien arrangé.

Mon frère a raison, ce n'est pas moi qui aurait du relever papa mais bien lui, ou même n'importe qui. Je suis déboussolée, ces photos... Ces photos qui traînaient sur les meubles de la maison comme ma mère aimait tant, c'est mon enfance. L'enfance qui aurait du durer bien plus longtemps. Je tente de retenir mes larmes, je ne peux pas pleurer ici, dans le salon, à mon bureau. Mais mes yeux s'humidifient encore et quelque larmes coulent malgré moi. Ma mère me manque encore terriblement, toujours. Mon deuil, je ne l'ai pas fait, est ce qu'on m'a laissé le faire ? Non, j'étais bien trop occupée à prendre soin de mon père, de la maison, de demander à mon frère de revenir, d'informer les gens du décès de ma mère.

Je sens mes larmes couler, je n'arrive plus à les arrêter. Tous ces souvenirs me submergent.
Je prends les photos et je cours vers l'escalier, je monte sans trop voir, mes yeux sont brouillés de larme. Je me cogne contre quelqu'un.

Besoin d'une secrétaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant