Chapitre 8

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Moon light – Album Loveless (extrait)

Let me hear your story Donna warui otoko ni atta noka - Laisse-moi entendre ton histoire, quel genre de sales types as-tu côtoyés ?

Let me know that I wanna see you smile as soon as possible - Raconte-moi tout, je veux te voir sourire le plus tôt possible

Sekai wo teki ni shitemo mamoresou na ki ga suru - Même si le monde est mon ennemi, je sens que je pourrais te protéger

Dare nimo watasanai yo I wanna be a hero - Je ne laisserai personne te toucher, je veux être ton héros.

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Le mécanisme de l'ascenseur le sortit de sa torpeur. Il regarda sa montre et sursauta en voyant qu'il était minuit passé. Il l'entendit retirer ses chaussures le plus discrètement possible pour ne pas réveiller la maisonnée qu'elle supposait endormie. Le dos tourné, elle enlevait du porte-manteau un gilet qu'elle enfila prestement. L'accueillant d'un Okaeri pour montrer sa présence, il la vit tressaillir et baisser la tête vivement sans lui répondre. Il fronça les sourcils devant cet étrange comportement. Elle lui avait avoué qu'elle appréciait ce rituel japonais qui consistait à lancer un Tadaima quand on rentrait chez soi. Pourquoi ne lui répondait-elle pas ? Pourquoi ne le regardait-elle pas non plus comme à son habitude ? Que cachait-elle en gardant la tête baissée ?

- Tu rentres tard, murmura-t-il. Comment s'est passé la journée ?

- Je suis crevée... Je vais prendre une douche. Aucun souci avec les enfants ? demanda-t-elle, d'une voix cassée.

- Non tout va bien. As-tu déjà mangé ? Je peux te faire réchauffer...

- C'est gentil. Mais... je n'ai pas très faim. Après la douche, j'irais me coucher tout de suite. Je suis désolée.

- Emma ? Que s'est-il passé ?

Sans lui accorder un regard, les yeux rivés au sol, elle longea le couloir en se maintenant au mur comme si elle allait s'effondrer et s'enferma dans la salle de bain. Elle s'affala sur le sol, le dos contre la porte, et posa sa tête sur ses genoux recroquevillés qu'elle entoura de ses bras tremblants. Les larmes qu'elle retenait coulèrent enfin évacuant la peur qu'elle avait vécue plus tôt dans la soirée. Elle frissonna en repensant à sa rencontre de ce soir.

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Flash back

Fatiguée de sa journée à courir entre les transports en commun, les réunions de dernière minute alors qu'elle était en congé et donc en principe inaccessible pour son employeur, Emma marchait d'un pas lent, inconsciente de son environnement et se fiant à son instinct pour l'amener directement à sa voiture, garée sur le parking le plus éloigné de la gare. Elle se massait la tempe qui commençait à battre lourdement, signe annonciateur d'une migraine. Sa vue, elle-même trouble, l'empêchait de distinguer correctement ce qui l'entourait.

Dans le tunnel piétonnier, elle ne vit pas l'ombre se détacher de l'escalier qui menait à un quai et qui la suivit à une certaine distance. Elle sortit de la pénombre et continua son avancée, se faisant doubler par les rares voyageurs qui atteignirent leur propre voiture. Le matin, elle avait dû garer sa voiture à l'endroit le plus reculé, faute de place plus proche. Malgré son audition assourdie par la douleur, elle perçut un bruit derrière elle qui la fit se retourner brusquement, lui donnant un léger vertige. La nuit était déjà bien avancée et elle ne distingua rien qui pouvait l'inquiéter. Elle serra son sac plus près d'elle et accéléra le pas. Elle avait l'impression que tout s'était figé autour d'elle même le vent qu'elle ne sentait plus sur sa peau dénudée. Sa respiration s'accéléra et s'emballa au point de l'étouffer, proche d'une crise d'angoisse.

L'EtrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant