L'Etranger

Chapitre 18 - Epilogue Bis

Je ne pouvais pas laisser mon épilogue sans donner quelques réponses.

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Japon, quelque part à Tôkyô

— Alors ? interrogea le vieil homme assis sur son fauteuil en cuir dès que se présenta son visiteur. Son front dégarni aux quelques cheveux gris qui descendaient sur sa nuque, son visage rond et légèrement bouffi, les rides autour de ses yeux donnaient l'apparence du vieillard débonnaire. Pourtant son regard froid et calculateur scrutait son interlocuteur attendant un compte-rendu qu'il espérait satisfaisant par rapport à ses attentes.

L'homme qui lui faisait face correspondait au salarié japonais standard d'une grande entreprise tertiaire : costume noir, chemise blanche rehaussée d'une cravate, dont seule la couleur rouge carmin exprimait une touche d'originalité. Il présenta un dossier plastifié tout en résumant le contenu.

— Dans l'ensemble, votre protégé a repris confiance en lui. La séparation n'a pas était difficile, chacun est resté sur ses positions malgré le fait qu'ils éprouvaient des sentiments l'un envers l'autre.

— Je vois. Sa conscience professionnelle a repris le dessus. Je suppose que son manager lui a préparé un emploi du temps suffisamment chargé pour qu'il n'y pense pas trop.

Ce n'était pas vraiment une question, ni une supposition. La règle dans cette société n'avait qu'un mot : le travail, et toujours le travail qui se traduisait par de l'argent, toujours de l'argent. Chaque artiste se devait d'être rentable pour éviter de se retrouver sans contrat. Cependant il savait faire des exceptions pour certains dont Yamashita. En ce qui le concernait, il avait d'autres projets plus personnels même s'il ne voulait pas le perdre professionnellement, il faisait partie de la poule aux œufs d'or.

— Il repart après demain en Finlande pour quelques jours de tournage pour "Terra Formars" puis en septembre, il sera en tournage presque jusqu'à la fin de l'année, répondit Murakawa, qui était autant son secrétaire que son homme à tout faire. En plus d'assurer son émission télévisée et radio, en décembre, il est prévu d'enregistrer un nouveau titre avec le clip. Il devra donc se pencher sur l'écriture. Sans oublier la préparation de son album pour ses vingt ans de carrière.

— Bien bien. Ne le lâchez pas et surveillez ses allées et venues. Je ne veux pas qu'il oublie sa promesse en continuant à garder le contact avec elle.

— D'accord. Et pour cette femme. Que souhaitez-vous faire ?

— Vous avez réglé le problème avec son ex-mari ?

Le secrétaire hocha la tête.

— Restez en rapport avec Kawasaki. Je veux aussi connaître le moindre détail de sa vie. S'il se passe quelque chose, prévenez-moi aussitôt, ordonna le grand patron de la Jimusho.

Au moment où Murakawa allait sortir du bureau, il l'interpella :

— A quelle heure arrive-t-il au Japon ?

L'employé regarda sa montre :

— Son avion a atterri il y a une heure.

— Bien. Vous pouvez y aller maintenant.

Kitagawa s'appuya contre le dossier de son siège, satisfait. Il ouvrit le premier tiroir de son bureau et souleva les papiers pour retirer une enveloppe au format A4. Il récupéra au fond une vieille photo en noir et blanc où posaient deux enfants d'une dizaine d'année. Le garçon qui semblait être le plus âgé, tenait par les épaules une jeune fille. Il la regardait en coin tandis qu'elle fixait l'objectif sérieusement.