Chapitre 5

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Kimi to kaze to mikazuki - album Love Chase (extrait)

Taiyou ga sasu hou he mayowazu aruiteta - Sans hésitation, j'ai marché vers là où le soleil brillait.

Uwabe dake no koe ni madowasarenu you - Sans me laisser décevoir par des voix qui ne font que mentir.

Kasa mo sasanai de nurete aruiteta - Je n'ai pas pris de parapluie, me mouillant en marchant.

Mamoru beki mono ga miataranakute - Je ne trouve pas ce que je suis sensé protéger.

Hitori de ireba daremo kizutsukenai to - Croyant que je ne pourrais pas être blessé si j'étais seul,

Yasashisa ni sei wo mukete ita - J'ai tourné le dos à la gentillesse.

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Emma entra dans le bâtiment en courant. Aujourd'hui était la pire journée qui soit. Entre le train qui prenait un malin plaisir de prendre du retard le matin et le soir, les clients aux demandes les plus incongrues les unes que les autres, les enfants qui piquaient une crise chez la baby-sitter parce qu'ils ne voulaient pas rester et son invité qui quittait sa chambre uniquement pour ses besoins, elle ne savait plus où donner de la tête. Tant pis, elle serait en retard au cours. Elle n'y pouvait rien de toute façon. Il était temps que les vacances arrivent. A peine avait-elle mis un pied dans le couloir qu'elle percuta le directeur.

- Mme Dangloi, je vous attendais.

- Monsieur le Directeur... Excusez-moi mais pourrait-on se voir à la fin de mon cours ? Je suis déjà en retard.

- Oui, oui, je sais. Je ne vous retiens pas. C'était pour vous dire que vous avez une visioconférence tout à l'heure avec Kawaki-sensei.

- Oh, d'accord. Merci, dit-elle soulagée. Elle voulait justement entrer en contact avec Tsubaki-san pour demander des éclaircissements sur Tomo-kun.

Elle suivit avec impatience le cours, inattentive cette fois aux notions grammaticales que leur apprenait le professeur. Elle commençait à perdre son courage devant l'indifférence de l'artiste. Elle s'était promis de ne pas chercher à connaître les raisons de sa présence en Belgique. Elle faisait certainement une erreur en cherchant à pénétrer ses secrets mais elle ne pouvait pas supporter la distance qu'il mettait entre eux et l'aversion qu'il semblait porter aux enfants. A la fin du cours, Kawaki Kosuke l'attendit pour l'accompagner jusqu'à la salle de réunion.

- Comment se passe le séjour de Aoki-san ?

La jeune femme le regarda un instant, s'interrogeant sur les informations dont disposait son professeur.

- C'est une personne plutôt distante. Quand je suis à la maison avec les enfants, il reste enfermé dans sa chambre, la plupart du temps avec un livre.

- Ah ! Ce n'est pas le but de sa présence.

- Je ne sais pas quel est le but et j'espère que Tsubaki-san pourra me répondre ou au moins me donner des astuces pour le faire sortir de sa retraite.

Kawaki brancha l'ordinateur, le projecteur et le programme de visioconférence. Une sonnerie retentit indiquant un appel extérieur.

- Konbanwa, Tsubaki-san.

- Emma-san, ogenki desu ka** ? Aoki-san wa ?

- Aoki-san nitsuite hanashitai***. Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé au Japon ? Qu'est-ce qui l'a mis dans cet état ?

- Eto....

Tsubaki baissa les yeux, mal à l'aise par les questions d'Emma.

- S'il vous plait, dites-moi, supplia-t-elle. Je sais qui il est... Je trouverais peut-être quelque chose sur internet mais je préfère connaître la vérité de votre part plutôt que lire des rumeurs.

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