Chapitre 12

63 3 3
                                    

Love & Hug - Album You (extrait)

I never wanna make you cry - Je ne voudrais jamais te faire pleurer

I never wanna say good bye - Je ne voudrais jamais te dire au revoir

Waratte hashaide futari shite - Nous deux riant et s'amusant

Owarasenaide kure kono toki wo - S'il te plait ne laisse pas ce moment finir.

I never wanna make you cry - Je ne voudrais jamais te faire pleurer

I never wanna say good bye - Je ne voudrais jamais te dire au revoir

Kyou wa kono mama kaeshitakunai - Je ne veux pas te laisser rentrer aujourd'hui.

----------

Il était aux environs de 13h lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée du parc. A cette heure, l'affluence des visiteurs peu nombreuse permit à Emma d'acheter rapidement un billet pour Tomo. La jeune femme avait installé Gabriel dans son dos, maintenu par un bb-tai, un tissu carré rembourré avec une lanière à chaque coin, qui servait de portage. Sa longue robe aux tons colorés volait sous le léger vent qui rafraichissait l'air. Le tissu se collait parfois à ses jambes dévoilant la finesse de ses chevilles. Elle inspira profondément en retrouvant l'atmosphère du parc. Elle aimait s'y promener avec les enfants ou seule quand le besoin de se ressourcer se faisait ressentir. Les derniers événements ne lui avaient pas donné l'occasion de souffler et elle espérait qu'elle pourrait mettre de côté ses soucis pendant les trois heures qu'ils avaient prévues.

Tomo portait un sac à dos rempli du pique-nique et un appareil photos autour du cou. Il avait délaissé son jean et son t-shirt noirs au profit d'un maillot jaune à l'encolure large et d'un bermuda qui laissait ses mollets à l'air libre. Il avait mis ses sandales qu'il quittait rarement en été dans ses moments de détente. En le voyant tenir la main d'Alyona, personne ne pouvait penser qu'il était une idole japonaise, d'autant plus qu'avec ses lunettes noires et sa casquette, il était méconnaissable. D'ailleurs, il s'était fait une raison : il était ici un parfait inconnu et cela l'arrangeait bien. Pourtant, il n'était pas aussi détendu. Il ressassait dans son esprit la discussion avec Maître Vander Halst réfléchissant aux solutions qui pouvaient éloigner définitivement le père des enfants mais aucune n'était satisfaisante à ses yeux. Il soupira. Il n'avait jamais eu une imagination débordante et ce défaut l'énervait.

Perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas compte qu'Alyona lui lâchait la main. Dès qu'elle passa le portique, elle courut vers la petite ferme où poules, chèvres et cochons se côtoyaient au bonheur des petits enfants. Emma était démunie face à l'attitude du jeune homme. Depuis l'entretien avec l'avocat, il ouvrait la bouche uniquement pour répondre aux questions qu'on lui posait; presque par monosyllabe. Son visage fermé et les sourcils plissés indiquaient qu'il était soucieux de la discussion matinale. Elle aurait aimé caresser les rides qui s'étaient formées au coin de ses yeux qu'elle apercevait de profil. Elle n'eut pas le temps d'esquisser un geste que sa fille se chargeait de revenir vers lui et de le tirer vers une chèvre, montée sur un tronc d'arbre coupé.

- Tomo, regarde. Tu ne trouves pas qu'elle est belle ?

Il s'accroupit près d'elle et tendit une main vers le corps de l'animal qui avança sa tête pour quémander des caresses. Il sourit en sentant le souffle sur sa paume mais la retira rapidement avant que les dents n'attrapent ses doigts.

- Tu as déjà vu des chèvres au Japon ? demanda-t-elle.

- Hum, c'est une bonne question. Si je les ai approchés, j'étais trop jeune pour en garder un quelconque souvenir. J'ai vécu mon enfance dans une grande ville et dans mon travail, je n'ai jamais eu l'occasion d'aller visiter une ferme.

L'EtrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant