Chapitre 11

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Ano Niji no Mukou Made - Album A Nude (Extrait)

Naiteta kinou wa atarashii asu ni tsudzuku yo - Ces jours passés où tu as pleuré t'ont guidée vers un nouveau jour

Ima wa honno chiisana hikari demo soko ni aru kara - Parce que même maintenant, il y a cette petite lumière attendant en toi

Koko kara dekakeyou ima sugu ano niji no mukou made - Partons d'ici, maintenant, passons de l'autre côté de l'arc en ciel

Ame no yasashisa ni kidzuku hi ga kitto kuru yo - Le jour où tu comprendras la douceur de la pluie viendra

Tsuyosa mo yowasa mo ari no mama no kimi de ii n da - Tes forces, tes faiblesses, tu es parfaite comme tu es

Shinjite kowagarazu susumeba ii no sa kimi no hohaba de - N'aie pas peur, crois en toi et avance à ton rythme

Ooh kimi no mama de - Comme tu es

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Lorsque le jour commença à filtrer à travers les rideaux, Gabriel se réveilla et réclama la tétée. Son mouvement et sa voix sortirent sa mère de sa léthargie qui fut surprise de sentir le souffle de Tomo dans son cou mais nullement gênée. Elle sourit. Nier ses sentiments était superflu. Comme l'avait dit son amie Virginie, autant profiter des quelques instants de bonheur. Et là, quand il la tenait dans ses bras, elle avait l'impression d'être à nouveau elle-même, chez elle. Elle ne comprenait pas pourquoi elle l'aimait mais c'était ainsi. Délicatement pour ne pas le réveiller, elle détacha ses doigts et déplaça la main libre du jeune homme sur son ventre pour libérer un petit espace pour son fils. Elle déboutonna ensuite le haut de sa chemise pour que l'enfant puisse attraper son sein.

Quand elle bougea un peu pour se caler correctement, Tomo ouvrit un oeil. Son fessier touchait un endroit assez sensible qui le mettait plutôt mal à l'aise. Il souleva la tête pour voir le visage de sa compagne et découvrit un tableau qui le ravissait. Il se pencha pour déposer un baiser sur sa joue.

- Ohayô.

- Ohayô. Tu as bien dormi ? demanda-t-elle, comme une simple évidence le trouver près d'elle alors que la veille encore elle refusait de s'impliquer au-delà d'une relation amicale.

- Comme un lion.

Emma pouffa et le corrigea

- On dit "comme un loir".

- Comme un loir, répéta-t-il. C'est quoi ?

- C'est... un rongeur ?

Il mit sa langue sous sa joue, créant une petite bosse en réfléchissant au terme. Puis, son regard glissa sur ses lèvres, descendit vers sa poitrine où Gabriel tétait, les yeux fermés, ses doigts caressant la peau rose de sa mère.

- Je n'ai jamais eu l'occasion de voir un tableau si mignon sous les yeux.

Il embrassa son épaule dénudée et caressa ses hanches.

- Je vais passer quelques coups de fils au Japon, dit-il en se levant.

Emma hocha la tête et s'assoupit à nouveau.

***

Tomo s'installa sur son lit, l'ordinateur portable sur les genoux et se connecta sur le réseau interne de la Jimushô. Depuis qu'il était en Belgique, mis à l'écart comme un enfant que l'on punissait pour ses bêtises, il s'était refusé de vérifier ses e-mails professionnels et son agenda sur le site de sa boîte, se disant que de toute façon, vu son exil il y avait peu de chance d'avoir des informations intéressantes.

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