Chapitre 2

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Nayami no mori no mannaka de – Album Ero (Extrait)

Nayami no mori no mannaka de - Au milieu d'une forêt de problèmes

Moshimo mayou nara tasuke wo yobu nara - Si tu te perds et appelles à l'aide

Boku ga issho ni aruite ageru kara - Alors, nous marcherons ensemble toi et moi

Kitto anata no omoi wa dareka ni todoku hazu sa - Tes sentiments devraient sûrement atteindre quelqu'un

Itsudemo kibou wo mune ni daite - Garde espoir dans ton coeur

Aruki tsudzukeru koto ga nayami nuiteku koto ga - Continuer de marcher afin de laisser tes problèmes derrière toi

Dareka wo terasu darou - Signifiera que tu mets quelqu'un d'autre sous les projecteurs

***

Son esprit, dérangé par le bruit bref et sourd qui martelait sur une surface dure, tenta d'émerger des brumes du sommeil. Il essaya d'ouvrir un oeil mais sa paupière lourde refusa de s'écarter. Il fit un effort et découvrit une pièce inconnue. Où était-il ? Ce n'était pas sa chambre ni celle d'un de ses amis. Il dormait sur le ventre, la tête tournée vers la porte, un bras sous l'oreiller. Le bruit recommença. Il leva la tête vers la porte quand il entendit une voix féminine :

- Aoki-san ? Vous êtes réveillé ?

Il grogna. Ce n'était donc pas un cauchemar. Il avait bel et bien atterri dans ce pays... Comment s'appelait-il déjà ? Ah oui, Belgique. Pourquoi n'était-il pas à Hawaï ? Pour retrouver sa santé mentale, n'aurait-il pas été mieux un séjour chaud et lumineux ? Bon, il ne pouvait pas dire qu'il avait froid, il avait même très chaud malgré sa peau nue sous les draps. Or la Belgique n'était pas réputée pour être un pays chaud, ne ?

- Aoki-san ? J'entre.

Il ferma à nouveau les yeux et enfouit sa tête dans l'oreiller. Il respira un bon coup s'imprégnant de l'odeur fraiche qui s'en dégageait. Ne pouvait-elle pas le laisser tranquille ? Il n'avait pas le courage de réagir. D'ailleurs, il avait la gorge tellement sèche, qu'il avait l'impression d'avoir perdu la voix.

Emma regarda la forme allongée sur le lit, recouverte d'un simple drap. Aujourd'hui, la marmotte devait se réveiller, coûte que coûte. Depuis deux jours qu'il était arrivé, il n'avait pas quitté la chambre. Le premier soir, elle ne s'était pas trop inquiétée, supposant que le décalage horaire avait eu raison de lui. Le lendemain cependant, elle s'interrogeait. Malgré le bruit qu'avaient fait les enfants, il n'était pas sorti une seule fois, même pour ses besoins. Elle était alors entrée après avoir prévenu au préalable mais elle l'avait trouvé endormi si profondément qu'elle n'avait pas eu le cœur de le réveiller. Elle avait néanmoins tâté son front pour vérifier s'il n'était pas malade.

Ce matin, elle était résolue à prendre les choses en main. Peu importait s'il voulait se laisser mourir d'inanition, elle ne lui permettrait pas de le faire chez elle.

Elle pénétra donc résolument dans la pièce sans attendre de réponse et se dirigea vers la fenêtre pour tirer le rideau en grand. Situé à l'est, ce côté de l'appartement bénéficiait des premiers rayons du soleil qui caressèrent le visage du prince au bois dormant. Enfin ce qu'il avait décidé de montrer. Elle sourit à cette image.

- Dois-je vous embrasser comme le prince avec Aurore ? lui dit-elle en s'approchant. Allez, Aoki-san, vous avez suffisamment dormi, continua-t-elle en japonais. Ce matin, je vous emmène au marché. Prendre l'air vous fera du bien.

Il grogna au fond de son oreiller mais il ne put s'empêcher de sourire en entendant son accent et les fautes de grammaires. C'était trop mignon. Chotto matte, n'avait-il pas décidé de ne plus se laisser adoucir par les femmes ? Et en plus, une qui osait le réveiller et l'appeler par ce nom qu'il avait banni ? Il se renfrogna. Il n'était pas du matin et détestait qu'on le tire du sommeil brutalement quand ce n'était pas nécessaire même s'il avait dormi son compte.

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