Chapitre XXI

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Ulrick

Ils prirent leurs armes et montèrent sur leurs chevaux le plus rapidement possible. Ils essayèrent de se mettre en ligne pour le combat. Mais leur lignes ressemblaient plus à un regroupement de personnes qui ne savaient pas où aller. Ulrick et Calleb étaient en tête du groupe et attendaient que l'ennemi arrive. La tension était à son plus haut point et la peur était palpable.

On n'entendait seulement le gong au loin. Ulrick se remémora les meilleurs moments de sa vie pour être sûr de ne pas les oublier s'il meurt. Juste au cas où. Il jeta un coup d'œil de biais pour voir comment réagissait Calleb. Il serrait sa mâchoire, avait les points serrés et le stress était visible sur son visage.

Le gong cessa et un immense silense s'installa dans la clairière. Le Morgoth restait sur sa petite butte et les regardait. Ils devaient avoir l'air ridicules tous, à être à moitié en ligne. Tous les Libérateurs du Mal se regardaient, ne sachant pas quoi faire. Pourquoi les autres n'arrivaient pas ? Où était la reine ? Et si ce n'était qu'un avertissement pour voir comment ils allaient réagir.

Le vent soufflait de plus en plus fort, faisant bouger les arbres autour de la clairière. Personne n'osait parler et briser ce long silence. Certaines feuilles se décrochaient des arbres pour voler devant eux. Les chevaux s'impatientaient et devenaient de plus en plus nerveux. En fait, il n'y avait pas que les chevaux qui était de plus en plus nerveux, mais tout le monde.

Puis des pas réguliers se firent entendre, les pas d'une armée. Ils devenaient de plus en plus fort, ce qui signifiaient qu'ils se rapprochaient.

Puis des soldats firent leur apparition derrière la hutte où était perché le Morgoth. Les soldats avaient une armure noire et argent. Ils marchaient tous en même temps, comme des robots, ce qui les rendaient encore plus effrayants. Puis ils s'arrêtèrent et un nouveau silence s'installa. C'est tout ? Pensa Ulrick. Il n'y a que ça ? Où était la reine ? Et le reste des Morgoths ? Tout le mode se regardait étonné. S'il n'y avait que ces soldats, les vaincre serait plus facile que prévu. Mais il ne fallait pas crier victoire trop vite.

En effet, des cris d'hommes et de bêtes arrivèrent au loin. Ils se rapprochaient de plus en plus. Une seconde de soulagement pour trois de stress. Plus les cris se rapprochaient, plus Ulrick était anxieux et avait envie de s'enfuir. Il jeta un coup d'œil derrière lui et remarqua que tout le monde était dans le même état que lui. Il ferma les yeux, essayant de chasser sa peur grandissante. Il les rouvrit et leva la tête fièrement pour montrer à l'ennemi qu'il n'avait pas peur.

Une immense armée de Morgoths arrivait en criant victorieusement. Ces hommes, plus horribles les uns que les autres se rangeaient en lignes parfaites. Ils étaient accompagnés de bêtes, aussi répugnantes qu'eux. Certaines volaient, d'autres marchaient. Elles ressemblaient aux monstres dans les légendes, sauf que là, elles étaient bien réelles.

Puis le Morgoth qui était sur la hutte, qu'Ulrick avait reconnu comme étant Galador, leva la main et les deux armées ennemies se tuent.

-Armées Noires ! Cria-t-il. Aujourd'hui est venu le jour de notre avènement ! Nous vaincrons cette espèce d'armée de paysans et plus rien ne nous empêchera de prendre les trois royaumes et d'y régner ! Soldats ! Son Altesse vous a donné l'opportunité de devenir puissants alors ne la décevez pas ! Morgoths ! Sa Majesté nous a créée dans le but de combattre à ses côtés et effrayer la population alors effrayons-les et écrasons-les !! Pour notre salut, pour notre règne et pour la Reine Noire !!!

Les deux armées s'écrièrent en cœur, ce qui fit trembler les Libérateurs du Mal. Ulrick ne voulait qu'une chose, courir. Courir très loin d'ici et fuir la reine et la potentielle mort. Puis, cette pensée le fit réagir. Où était la reine ? En effet, deux de ses armées étaient réunies mais elle manquait à l'appel. Peut-être qu'elle regardait le spectacle de loin et apparaîtrait d'un coup pour les tuer, lui et Calleb.

Les deux hommes s'échangèrent un regard et le jeune prince hocha la tête. Calleb s'avança alors, toujours sur son cheval et se tourna vers les Libérateurs du Mal.

-Libérateur du Mal ! Commença-t-il, nous sommes tous ici pour notre liberté. Habitants des trois royaumes, battez vous jusqu'à la mort s'il le faut pour que la victoire soit nôtre. Ils peuvent bien être puissants et créés par la reine mais notre espoir et notre courage l'est bien plus ! Car oui, le fait que vous soyez ici aujourd'hui montre que vous êtes courageux et que vous avez un tant soit peu d'espoir. Alors moi, je vous le dit, si vous y croyez, vous pourrez vaincre l'ennemi. Alors battez vous ! Si vous tombez, relevez vous ! Si on vous blesse, continuez de vous battre jusqu'à ce qu'ils vous prenne la vie. Je ne vous demande pas de le faire pour moi mais pour vos femmes, vos mères, vos sœurs et vos enfants qui, grâce à vous, vivront dans un monde libéré des griffes de la Reine Noire qui se referment petit à petit. Pour les trois royaumes et pour notre liberté !!!

Il leva le point en l'air et tous les Libérateurs du Mal s'écrièrent. Après les discours de bataille venait la guerre, ce qu'Ulrick redoutait plus que tout depuis des jours. Le stress montait de plus en plus et un point se forma dans sa gorge. Il était tétanisé par ce qu'il serait susceptible d'arriver. Il serra fort les rênes de son cheval et tenta d'avaler ce point et son anxiété avec.

Le temps s'écoulait lentement et les Armées Noires continuaient de crier comme s'ils avaient déjà gagné. Ce qui sera sans doute le cas d'ici quelques heures, ou quelques minutes qui sait, de combat. Ce qui était extrêmement inquiétant était de savoir que la reine pouvait être partout mais personne ne la voyait.

Soudain, le ciel s'assombrit, se remplissant de nuages noirs. Le tonnerre gronda et un éclair s'écrasa au milieu de la clairière. Les Armées Noires se tairent alors. Un second éclair s'écrasa mais cette fois-ci sur un arbre qui s'enflamma. Ulrick compris alors, elle arrivait.

Un effrayant cri de bête, venant du ciel, brisa le silence qui s'était installé. Puis, dans les nuages sombres, apparu une immense ombre noire avec des yeux rouge. La chose se rapprochait de plus en plus, poussant des cris effroyables et brûlant les arbres de la forêt. Le dragon.

Galador descendit de la hutte, laissant ainsi de la place pour le monstre qui arrivait à toute allure. Celui-ci se posa lourdement dessus et se coucha. Une femme descendit alors de son dos. Elle portait un corsage, un pantalon moulant, qui épousait ses formes parfaites, (étrange pour une femme de porter ce genre de vêtements, pensa Ulrick) et une longue traine partant du corsage. Ses cheveux, noirs, étaient attachés en une queue de cheval haute, laissant ses cheveux légèrement ondulés voler au vent, son impressionnante couronne trônait sur sa tête et était vêtue de noir. La reine.

Maintenant qu'elle était là, la bataille pouvait commencer.

La Reine Noire - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant