Chapitre 45

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Effarés, John et sa famille voient arriver, au milieu de leur déjeuner, la troupe de visiteurs, dont trois sont trempés jusqu'aux os, et le visage manifestement défait.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demande le responsable de la ville en se levant de table.

— Tris est tombée à l'eau, elle a été aspirée par un vortex. Mark a dû l'insuffler pour la garder en vie, et Peter a coupé ses cheveux qui l'empêchaient de s'extirper du tourbillon, explique Tobias, l'air encore sombre, le bras enroulé autour des épaules de la jeune fille trempée.

— Mon dieu ! s'exclame l'épouse de John en se précipitant pour entraîner Tris par les épaules. John, va faire des boissons chaudes, viens mon enfant, une douche chaude te fera du bien !

Tobias plaque un baiser sur la tempe de sa petite amie et la laisse s'éloigner avec son hôte empressée. Pendant que Mark et Peter s'isolent pour se changer, Tobias et Christina s'installent autour de la table, en suivant des yeux Tris et sa coupe de cheveux asymétrique qui s'éloigne dans le couloir.

— La bonne nouvelle, c'est que Mark a vu comment fonctionnent les vortex, c'est eux qui produisent l'énergie transmise aux accumulateurs, avec des turbines fixées au fond du lac. Même si le barrage est abaissé pour rétablir le niveau d'eau dans le lac Michigan, je pense qu'il est possible de conserver les vortex pour continuer à alimenter votre ville.

— Ça me soulage. Je... me disais que vous n'aviez pas fait tout ce voyage pour renoncer à votre projet...

— C'est vrai, mais nous ne sommes pas là pour détruire la vie des populations non plus. Sachez aussi que toutes les familles qui le souhaiteraient sont invitées à venir s'installer à Milwaukee ou Chicago. Nous sommes aussi porteurs de ce message-là, de la part de nos gouvernants.

— Merci, je ferai cette proposition aux habitants.

— Dès cet après-midi, je vais étudier le programme informatique, conclut Tobias. Si des essais doivent être faits, ce sera pendant la réunion du village, demain, quand tout le monde sera à l'abri sur les hauteurs.

Tobias, accompagné de Peter, passe un long moment dans le centre de contrôle du barrage, après le déjeuner. Il en profite pour lui glisser les remerciements qui lui tournent dans la tête depuis le matin.

— Peter, je... merci, pour Tris, lui dit-il en le regardant droit dans les yeux, à demi assis contre le pupitre informatique, pour se donner une contenance.

— C'est bon, Quatre. Beatrice et toi... enfin... vos regards, chez les Erudits, quand je l'ai aidée à s'enfuir et qu'elle s'est réveillée du coma. Tu sais, tu pensais qu'elle était morte... J'avais encore jamais vu ça. Cette guerre, la destruction, les morts, les trahisons, et vous là au milieu, vous... Enfin, Tris et toi, vous êtes pareils. Et j'ai su que j'avais une autre chance quand j'ai vu ça aussi dans les yeux de Beth. J'aurais aimé moi aussi que quelqu'un plonge pour aller chercher Beth.

Tobias plaque une bourrade sur l'omoplate de Peter en hochant la tête.

— Ça se mérite le bonheur avec des femmes comme ça hein ?

— Pas de tout repos, oui, approuve Peter en levant les yeux au ciel. Ils vont se calmer les Prior un jour ?

Tobias rit.

— Je ne voudrais surtout pas qu'elle soit autrement, avoue Tobias à mi-voix. Il faut juste suivre et... aimer.

***

Tris n'est qu'une boule de douleur. Les contractions musculaires et les courbatures déchirent son corps tout entier à chaque mouvement. Mais elle ne veut pas gâcher la journée de ces gens. Elle s'estime remise et a tenu à aider aux préparatifs du pique-nique, avec Christina. Mark, lui, est parti en exploration pour faire son compte-rendu, et chasser pour participer à l'effort alimentaire.

Divergente 4 - RésurgenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant