Twisted - Tome 2 l.h

Chapitre 7.

Après le départ de Michael, on avait ramené Luke dans sa chambre. Pour la première fois en deux semaines, il avait eu le droit à un vrai sommeil, sans être attaché. "C'est le calme avant la tempête" avait dit Harry en entrant dans la petite pièce où Luke se reposait.

Malheureusement pour lui, il s'était réveillé dans une pièce entièrement vide, ressemblant à celle de l'isolement. Il s'était d'abord dit que si c'était ça, la nouvelle torture, ce n'était pas grand chose sachant qu'il avait déjà passé une nuit en isolement, jusqu'au moment où il a essayé de crier pour appeler un gardien. Il avait hurlé, de toutes ses forces, et pourtant, aucun son ne s'était fait entendre. C'était comme s'il était devenu sourd pendant la nuit.

Luke continuait de hurler, de taper dans les murs en espérant entendre ne serait-ce qu'un son, un grésillement, une porte qui claque, mais rien. On l'avait privé du sens auquel il tenait le plus : l'ouïe. Et s'il était réellement devenu sourd ? Il passa ses mains sur ses oreilles, parvenant à entendre le frottement de celles-ci. Soudain, le blond compris.
On l'avait enfermé à son insu dans une chambre sourde. Les murs avaient la capacité d'absorber chaque son qui émanait de l'intérieur.

Combien de temps allait-il rester là? Luke se leva malgré les douleurs qu'il avait toujours dans ses muscles, et se dirigea vers la porte. Mais avant qu'il ne l'atteigne, sa tête tourna fortement et il s'écroula sur le sol. L'audition joue sur la capacité des hommes à se tenir debout, et Luke n'y parvenait plus ou difficilement. Il s'assit dans un coin de la pièce, arrêtant de crier, et de se lever puisque cela ne servait plus à rien. On ne lui ouvrira que quand ils l'auront décidé. Ils voulaient lui faire perdre tous ses sens, il était persuadé que lors de ces deux semaines, il allait être privé de la vue, du goût, du touché en commençant par l'audition. Il n'avait aucune idée de comment ils allaient s'y prendre, mais ils n'auraient aucun problème pour y arriver.

La sonnerie de téléphone d'Ashton avait retenti à trois heures du matin. Il savait que ce n'était pas bon signe, les médecins ne l'appelaient que s'il y avait quelque chose de grave concernant sa soeur. Il était arrivé une vingtaine de minutes plus tard à l'hôpital, alors que des hommes en blouse blanche s'affairaient dans la chambre de sa soeur pour la transporter au bloc. Sa mère et son petit frère étaient là aussi.
Les mains d'Ashton tremblaient trahissant son angoisse, tandis que sa mère pleurait. Ils savaient, du moins, ils se doutaient.

Un médecin arriva en direction de la famille Irwin vers 5h du matin, le visage fermé. Ashton comprit immédiatement. Il serra davantage la main de sa mère au bord de l'effondrement, quand le médecin annonça.

- Je suis désolé, c'est fini.

Les larmes dévalèrent les joues d'Ashton qui tentait de faire bonne figure, pour soutenir sa mère. Le médecin expliquait les raisons de la mort de Lauren, même s'ils le savaient déjà puisqu'elle était atteinte d'une maladie incurable. Une colère soudaine s'empara du corps d'Ashton. Une colère contre le monde entier. Pourquoi sa petite soeur ? Pourquoi est-ce que ça l'avait touchée, elle, et pas quelqu'un qui méritait de mourir ? Pourquoi est-ce que cette fichue maladie existait-elle ?

Le bouclé serra les poings, il voulait tout casser, tout détruire sur son passage, comme la maladie a détruite sa petite soeur. Mais il devait rester bien sagement sur cette chaise pendant que sa mère avait demandé à la voir une dernière fois. Ashton ne pouvait pas, et ne voulait pas d'ailleurs. Il voulait que la dernière image de sa soeur soit celle souriante qu'elle avait lorsqu'il lui rendait visite. Il n'était pas capable à faire face à ce corps sans vie, sans la joie qui décrivait Lauren.

Ashton serra son petit frère dans ses bras, si fort qu'il aurait espéré que ça ferait revenir sa soeur.

- Pourquoi elle ? Demanda Harry, son petit frère la voix tremblante et les larmes coulant sans cesse.
- Je ne sais pas.. murmura Ashton. Peut-être que sa place était avec les anges, et pas avec nous...