Ma main est dans la sienne, j'arrive à sentir ses doigts qui s'aggripent aux miens.- Lui : Pourquoi est-ce que tu pleures ?
J'essuie mes larmes et m'asseoid sur mon lit. Lui, il vient aussi me rejoindre sur le lit.
- J'ai... j'ai fait un cauchemar.
- Lui : Il se passait quoi ?
- Tu... tu étais mort. Je devais vivre sans toi Adem.
- Adem : -rire- Tellement tu m'aimes pas tu veux même te débarrasser de moi dans tes rêves ?
- Arrête de dire ça. Tu sais que je meurs et tue pour toi, t'es mon sang.
- Adem : Donc si demain je mourrais, tu pourrais pas continuer à vivre ?
- Si tu demain tu mourrais, je pense que je me tuerai.
On se regarde dans les yeux, je sens le temps se figeait autour de nous. Comme si à cet instant, tout s'était arrêté pour nous laisser seuls, nous laisser juste tous les deux.
TIT TIT TIT
J'éteins mon réveil et regarde le plafond. Encore une fois j'ai fait ce rêve. Encore une fois, j'ai rêvé d'être à ses côtés. Adem... chaque jour qui passe je ressens un peu plus ta mort. Depuis que tu nous as quitté je me sens si seule.
Je me lève de mon lit et vais sous la douche. Je chantonne en me savonnant le corps. Aujourd'hui une nouvelle journée commence et pourtant je sais exactement comment elle va se passer. Comme depuis trois ans, soit depuis la mort de mon frère jumeau, je vais me préparer pour aller au travail. Une fois prête, j'irais à la boulangerie m'acheter des croissants pour mon petit déjeuner. Je les mangerai en route du service client d'SFR. Lorsque j'arriverai je saluerai mes collègues dont Ciarra et je me metterai au travail. Le soir je passerai au kebab ou bien à la pizzeria puis je monterai manger chez moi avant de dormir et de refaire encore une fois ce même rêve. Une journée classique.
Je descends les escaliers, mes talons claquent dans le hall de ma tour. Je sors et regarde mon mur. Ce mur ou j'ai vu mon frère succombé à la mort. Je peux encore voir son sang coulait et sentir ma peine à ce moment-là. Je souffle, inspire une grande quantité d'oxygène et me dirige vers ma voiture. J'y monte et démarre. La radio se fait entendre, ça m'aide à penser à autre chose.
J'arrive devant la boulangerie, j'entre et comme d'habitude je bave devant toutes les pâtisseries. J'hésite à tenter quelque chose de nouveau mais finalement je me résigne et me contente de croissant. Je cherche l'argent dans mon porte feuille lorsque j'entends la porte de la boulangerie s'ouvrir. C'est rare qu'il y ait des clients à part moi à cette heure. Je me tourne et le vois. Comme moi, il bave devant les pâtisseries avant de remarquer ma présence et de se figer face à moi. Est-ce que je suis en train de rêver ? C'est bien Waël que je vois devant moi ?
Je n'arrive pas à détacher mon regard de sa personne et visiblement lui non plus. Qu'est-ce qu'il fait là ? Il n'était pas censé vivre au Qatar depuis la mort d'Adem ?
- Boulangère : 90 cent.
Je me tourne et lui donne l'argent déboussolé.
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Lyna : Ma naïveté a fait de moi celle que je suis aujourd'hui
General FictionL'ignorance est parfois la clé à tout, parce qu'une fois que tu sais, une fois que tu es confrontée à la réalité, tu ne peux plus y échapper. J'aurai aimé pouvoir m'y échapper mais je n'ai pas pû. Je suis bloquée dans ce monde, ce monde immonde. Ma...