Une semaine est passée depuis l'arrivée de Waël dans l'hôpital du quartier. Il donne l'impression de tenir le coup mais à vrai dire comment il va je n'en sais rien. Il ne montre aucune émotions à mes côtés et se contente de sourire. Je sais très bien que ce sont des faux sourires et pourtant je lui réponds également par ces faux sourires. Nazim est ravi à l'idée que son père se trouvera sur un fauteuil roulant, il croit que son père est devenu comme une sorte de robot. Fehmi lui est beaucoup plus réaliste et touché par la situation. Il se renferme chaque jours un peu plus et j'ai bien peur de ne rien pouvoir faire. J'ai tout fait pour qu'il se sente bien malgré notre séparation et pourtant à présent j'ai l'impression d'avoir échoué.
Aujourd'hui Waël sort de l'hôpital et revient à la maison. J'ai fait tous les arrangements que j'ai pu mais j'ai encore rien pu faire concernant les escaliers. Quelqu'un devra le porter. Nous sommes samedi, Marwa garde mes enfants pendant que je vais chercher Waël avec Karim. Tarik devait m'accompagner mais il pouvait pas, ça m'a fait plaisir que Karim se propose.
- Merci de m'accompagner.
- Karim : T'inquiètes c'est normal, c'est la miff Waël.
Nous arrivons à l'hôpital, je stressais un peu. A partir de maintenant plus rien ne sera comme avant. Je finis de remplir les papiers de sortie pendant que Karim va dans la chambre de Waël. Lorsque je finis je signe et me tourne pour apercevoir Waël arrivait dans son fauteuil, poussé par le docteur qui s'occupait de lui. Le voir comme ça m'a anéantie. Comment on a pu en arriver là...
Je fais un sourire forcé et m'approche de lui.
- Ca va ?
Il ignore ma question et dit :
- Waël : Pourquoi t'as pas ramené les enfants ? Ca fait longtemps que je les ai pas vus.
- Ils étaient là avant hier.
- Waël : C'est ce que je dis ça fait longtemps.
- [...]
- Karim : C'est quoi cette ambiance pesante -rire-
- Waël : Y a rien. On rentre ?
- Docteur : Avant je dois parler avec votre femme pour lui rappeler ce qu'elle devra faire.
Nous allons un peu à l'écart et il m'explique tout sur comment je devrai désinfecter ses blessures et tout le blabla. Il m'a aussi dit de ne pas le regarder autrement, ne pas sans cesse être derrière lui et que même si ça sera dur nous y arriverons. Je lui ai fait savoir qu'on n'aura pas le temps de s'habituer vu que nous paierons l'opération.
De retour à la maison Karim a du porter Waël pour le sortir de la voiture et le monter dans notre chambre. Après ça il nous a laissé parce qu'il devait voir Younes. Je regarde Waël qui roule dans toute la pièce.
- Tu fais quoi ?
- Waël : Viens on engage un gars comme dans Intouchable.
- Tu veux pas arrêter deux secondes ?
- Wael : On peut jamais rire avec toi, t'as pas développé de sens de l'humour ou quoi ?
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Lyna : Ma naïveté a fait de moi celle que je suis aujourd'hui
General FictionL'ignorance est parfois la clé à tout, parce qu'une fois que tu sais, une fois que tu es confrontée à la réalité, tu ne peux plus y échapper. J'aurai aimé pouvoir m'y échapper mais je n'ai pas pû. Je suis bloquée dans ce monde, ce monde immonde. Ma...