CHAPITRE 24

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Ca fait une semaine que je suis chez Zeïna et j'ai l'impression de ne plus être moi-même. Je ne mange plus, je ne fais plus rien. Même dormir devient difficile. Je sais pas ce que Waël m'a fait mais j'ai perdu le goût à la vie, il me l'a enlevé. Ce qu'il m'a fait, la manière dont il m'a battu est juste impardonnable. Et même si je voulais le pardonner je n'y arriverai certainement pas. Ma chambre est mon refuge. J'y reste toute la journée et je m'occupe en écoutant des musiques de dépressives. Je faisais que d'écouter Emmène-moi de Mister You et à chaque fois que le refrain passait :

🎶«Mais juste emmène-moi. Ici je nous vois mourir et de pire en pire je perds ma voix. Oh juste emmène-moi. Où tu veux, où le soleil brille loin d'ici avec toi je ne m'en fais pas, là-bas.»🎶

Mes sanglots s'accuentaient et je pleurais en suffoquant. Ce dont j'aurai eu besoin c'est mes deux meilleures amies : Nour et Maya mais je les ai pas. Elles me manquent, tout en France me manque. Même Karim et Issam en sont venus à me manquer, je dois vraiment être au bout de la détresse.

La porte s'ouvre et je vois Zeïna qui arrive avec un plateau de nourriture.

- Zeïna : Ca va ?

- Ca a l'air d'aller ?

- Zeïna : Tiens mange.

- N..

- Zeïna : Pense à ton bébé.

Je me résigne et avale une bouchée. J'essaye une deuxième mais je n'y arrive pas, ça me répugne.

- Je peux pas, j'ai pas d'appétit.

- Zeïna : Je sais que tu vas mal mais pense à ton bébé s'il te plait, il a rien demandé lui juste d'être nourri.

- Je sais.

Elle part en me laissant avec ce plateau que j'aie à peine regarder. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir devenir ? Je lui ai dit que je le quittais mais est-ce que j'ai vraiment la force d'engager un avocat et de faire toute cette manœuvre ? D'ensuite le voir se reconstruire pendant que je serai seule et triste ? Et notre enfant, quelles seront les répercussions sur lui ? Je suis perdue mais il y a une chose dont je suis sûre : je ne veux plus rien avoir à faire avec lui. On dit que de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas et bah je pense que j'ai franchi ce pas. Je ressens de la haine envers Waël, de la haine et du dégoût. Et je m'écoeure à me mettre dans un état aussi pitoyable pour un homme qui a osé frapper une femme enceinte. 

Mon téléphone sonne et me sort de mes pensées. Je sursaute et regarde le numéro. On m'appelle de France. Ca fait trois mois que mon téléphone n'a plus sonné et le voilà qui sonne. Je décroche rapidement.

- Allô ?

- ... : Lyna ? Ca va ?

Mes larmes me viennent directement. Ca fait longtemps que j'ai pas entendu le son de sa voix. Il me manque trop...

- Oui ça va.

- ... : C'est Badr tu m'as pas oublié j'espère.

- Comment tu veux que j'oublie mon cousin préféré ?

- Badr : -rire- Askip t'es au Qatar. Tu m'as même pas prévenu, Rilinda a appelé sur ton fixe et ton tel tu répondais pas. On a appelé Tarik et j'ai changé d'abonnement pour ta race.

Lyna : Ma naïveté a fait de moi celle que je suis aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant