Talk Me Down || Newtmas

CHAPITRE IV

Point de vue de Newt Isaac

16 Mai 2035 [ 17 : 40 ] - Le Bloc

J'approchai ma main jusqu'à la blessure de Thomas quand celui ci tressaillit.

- Arrêtes de bouger, ordonnai-je. Je ne peux rien faire.

- C'est froid.

- Peut être mais cela évitera à la plaie de s'infecter.

Ben ne l'avait pas raté. Outre la tentative d'étranglement, il avait trouvé le moyen de le griffer à sang de son cou jusqu'au dessous de son épaule gauche.

Thomas était donc devant moi, assis sur l'un des lits de ce que l'on pouvait appeler notre "infirmerie". Et moi, je tentai vainement de le soigner malgré les bouffées de chaleur que me provoquait la vue de son torse nu.

- Où sont Clint et Jeff ? demanda-t-il. Ce ne sont pas eux les medjacks normalement ?

- Si, mais ils sont avec Ben. Ils examinent sa piqûre.

- C'était un Griffeur alors ?

J'hochai la tête tout en déposant le désinfectant sur la blessure de Thomas. Avoir ma main si prêt me permit de sentir les battements accélérés de son cœur -au moins autant que l'étaient les miens-.

- Je croyais qu'ils ne sortaient que la nuit ?

- Ça a toujours été le cas, jusqu'à présent. Mais visiblement, quelque chose a changé.

J'arrachai deux morceaux de sparadrap à l'aide de mes dents afin de maintenir la compresse collée contre sa peau.

- Il a dit que c'était de ma faute ... murmura Thomas comme pour lui même.

Je ne répondis pas.

Les paroles de Ben tournaient aussi en boucle dans mon esprit : "Il t'a trahi ! C'est de sa faute si tu es ici !". Qu'est-ce que j'étais censé comprendre ?

- Comment ça pourrait être de ma faute ? reprit Thomas.

- ... Tu sais, après une piqûre tu deviens parano, apeuré et littéralement cinglé. Ce que tu dis sous les effets du poison n'a rien de vrai.

J'essayai de m'en convaincre moi même.

- Il va allait mieux ?

- Non. Ça ne va faire qu'empirer.

- Alors qu'est-ce que vous allez faire ?

- ... Le nécessaire.

Ayant fini les soins, je me relevai. Notre proximité devenait clairement perturbante.

- Newt, il y a sûrement un autre moyen ...

- Aucun, malheureusement.

- Mais on pourrait peut être ...

- Thomas ! Tu crois que ça me fait plaisir ? Tu crois que je n'aimerai pas avoir une seconde option ? Tu crois qu'en trois ans, nous n'avons pas cherché un moyen d'arrêter l'infection ? Si il y avait la moindre chance de survivre à une piqûre de Griffeur, beaucoup de noms gravés sur le mur seraient encore lisible aujourd'hui !

J'avais peut être réagi de façon trop excessive mais cela avait été plus fort que moi.

Le brun baissa le regard tandis que je passai ma main dans mes cheveux.

- Je suis désolé, Thomas. Je n'aurai pas dû te parler ainsi.

- Je vais bien, Newt. Mais plus les heures passent, plus je constate que ce n'est pas ton cas.