Talk Me Down || Newtmas

CHAPITRE II

Point de vue de Newt Isaac

15 Mai 2035 [ 22 : 25 ] - Le Bloc

- On l'enflamme ?

Une élévation de cris percuta les quatre murs intérieurs du labyrinthe et chacun envoya joyeusement sa lance en feu au milieu de l'amas de bois. Instantanément, les branches s'embrasèrent et une vague de lumière et de chaleur nous enveloppa.

La bonne humeur régnait au milieu du groupe et ce malgré le petit dérapage de la matinée. Le mieux étant que Gally reste loin de moi, si il ne voulait que ça dégénère de nouveau. Il était plus idiot que méchant mais sa remarque m'avait blessé à un point qu'il ne pourrait jamais comprendre.

J'aurais aussi très bien pu le laisser emmerder le bleu et m'occuper de mes affaires mais ce n'était pas dans mon caractère. Moi aussi, j'avais été ce petit nouveau qu'on laisse dans l'ignorance, il y a quelques temps. Ce que nous vivions était suffisamment dur pour y ajouter des engueulades.

La soirée était déjà bien entamée et chacun avait trouvé de quoi s'occuper. Discuter, rire, danser, boire ... Même Chuck avait trouvé le moyen d'ingurgiter deux flacons de la boisson "spéciale" de Gally et commençait à ne plus marcher droit.

Et pourtant, le bleu restait à l'écart. Assis contre un tronc d'arbre qui nous faisait office de banc, il fixait les portes du labyrinthe, fermées depuis déjà plus de deux heures. Je m'excusai auprès de Minho et de Jeff avec qui je discutais pour venir m'asseoir aux côtés du nouveau.

- Qu'est-ce que tu fais seul ici ? demandai-je. Tu as conscience que cette fête est pour toi ?

- J'avoue ne pas bien comprendre ce que vient faire la notion de fête dans un endroit pareil, lâcha-t-il dans un rire nerveux.

- C'est une sorte ... De rite de passage, une manière de te souhaiter la bienvenue.

- Peut-on réellement être le bienvenu ici ?

- ... Sans doute pas. Mais on ne peut pas s'apitoyer continuellement sur notre sort. Ce n'est pas comme ci on pouvait y faire grand chose alors on finit juste par ... Vivre avec.

- Vraiment ? dit-il peu convaincu.

- Non. On subit, ce n'est pas tout à fait pareil.

Je lui proposai une gorgée de la boisson de Gally mais il refusa, alors je portai le liquide à mes propres lèvres.

- Tu vas m'ignorer toi aussi ? demanda-t-il soudainement. Ou tu comptes m'expliquer ce qu'il se passe ici ?

Je soupirai. Ce garçon n'était définitivement pas comme les autres, une fois la panique disparue, il devenait curieux ce qui risquait de ne pas plaire à beaucoup.

- En général on attend deux ou trois jours avant de parler du labyrinthe aux bleus, expliquai-je. Histoire qu'ils découvrent la vie au Bloc avant d'en apprendre les secrets.

- Il faut que je sache.

Ce n'était pas un caprice. Il en avait besoin, pour pouvoir fermer l'œil, réfléchir correctement, ne pas devenir fou. L'ignorance combinée à la peur ne faisait jamais bon mélange.

- Ces gars que tu as vu sortir du labyrinthe, débutai-je en lui désignant Ben et Minho de l'index, ce sont des coureurs. Chaque matin, ils entrent dedans et mémorisent chacun des couloirs pour tenter de nous trouver une sortie. Mais la nuit, les murs bougent et faussent tout ce qu'ils ont cartographié.

- Comment s'est possible ?

- C'est l'une des nombreuses questions auxquelles nous n'avons pas réponse, malheureusement.