CHAPITRE VII

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Point de vue de Thomas Edison

18 Mai 2035 [ 22 : 00 ] - Le Bloc

Minho et moi marchions au travers des couloirs depuis plus de deux heures, le corps assommé d'Alby entre nous. Tout comme Ben, il avait eu affaire à l'un des Griffeurs et portait désormais leur poison dans ses veines. Minho avait alors été dans l'obligation de le frapper à la tête, histoire de calmer ses poussées meurtrières le temps de revenir au Bloc. Il n'avait pas alors prévu que la nuit s'ajouterait à son calvaire.

Arrivés près d'un mur de lierre, je déposai Alby, à bout de forces lorsqu'un cri strident retentit en écho dans tout le labyrinthe.

- Les Griffeurs, murmura Minho. Il ne faut pas rester là.

- Attends ! On ne peut pas laisser Alby ici, il faut le cacher !

- Ça ne servira à rien !

- Mais on pourrait ...

- Thomas, tu ne comprends pas ! On est déjà morts ! Toi le premier, tu ne connais rien au labyrinthe, tu te perdras dans le premier couloir venu et la seconde suivante tu seras piqué, toi aussi ! Et quand bien même, j'arrivais à rentrer au Bloc, Newt me tuerait pour ne pas t'avoir sauvé !

Je fus surpris de l'entendre mentionner Newt.

- Que vaut ma vie face à celle de ces deux meilleurs amis ? demandai-je.

Minho soupira et vint poser sa main sur mon épaule.

- Je ne sais pas comment, ni si cela va durer mais ... Le fait est, Thomas, que tu as réussi à lui rendre le sourire.

- ... Depuis ?

- Depuis Clay.

De quelle façon, moi, le nouveau avais-je réussi à remonter un tant soit peu le moral d'une personne brisée ?

Le hurlement caractéristique des créatures se fit entendre une seconde fois, laissant entrevoir une nuit qui allait s'avérer extrêmement longue et dangereuse.

*~*

Point de vue de Newt Isaac

19 Mai 2035 [ 06 : 20 ] - Le Bloc

Il faisait noir et froid, mais je reconnu sans peine ma voix. J'étais cependant incapable de deviner le sens de mes propres mots : de quoi est-ce que je parlais ?

" Je dois le faire ! "

" Si tu te rebelles contre eux, c'est toi qu'ils tueront ! "

Thomas. Il essayait de me mettre en garde, je pouvais clairement sentir l'inquiétude dans sa voix.

" Et bien qu'ils le fassent ! Ils ont tué ma mère, mon père et ma sœur ! Je n'ai plus rien à perdre ! "

" Mais moi, si ! "

Toujours plongé dans l'obscurité, je senti faiblement des mains, que je devinais être celles de Thomas, venir prendre les miennes.

" Tu es ce pourquoi je me bat encore, Newt. Si je te perds, c'est moi qui n'aurais plus rien. "

*~*

- Les portes s'ouvrent !

La voix de Chuck me sortir brusquement de mon sommeil.

J'étais épuisé. J'avais refusé de fermer les yeux, jusqu'à ce que les pleurs aient raison de moi. Je n'avais dormi que deux ou trois heures, tout au plus. Mon court repos avait été troublé par des cauchemar mélangeant la mort de Clay et les durs événements de la veille. Puis ce rêve ... Des bruits électroniques, une résonance presque insupportable et Thomas. Toujours Thomas.

Je n'eus pas le temps de m'attarder sur la signification de ces flashs plus longtemps et me relevai pour rejoindre les autres Blocards devant l'entrée du labyrinthe.

Et le peu d'espoir que j'avais, s'écroula lorsque je ne découvris qu'un couloir vide et silencieux.

Chacun baissa le regard, endeuillé. Et alors que je ne pensais plus être capable de verser la moindre larme, ma vue se brouilla encore une fois,

J'allais m'éloigner pour trouver un semblant de solitude quand la petite voix de Chuck (irritante sur le moment) s'exprima.

- Regardez !

Je crus rêver en apercevant trois silhouettes au loin. Malgré ma vision floue, je pus discerner les visages fatigués de Minho et Thomas, alors qu'Alby semblait toujours évanouis.

Tous se rassemblèrent autour d'eux.

- Clint ! Jeff ! les appela mon ami asiatique. Emmenez Alby, il s'est fait piqué.

Je vis les deux medjacks exécutaient l'ordre du coureur.

J'entendais à peine ce qu'il se disait, les questions que les autres posaient, les explications de Minho quand à leur survie improbable. Je ne voyais que Thomas.

Ses yeux me fixaient, avec une intensité que je n'aurai jamais cru revoir un jour dans le regard de quelqu'un.

Et comme les deux portes du labyrinthe, inlassablement attirées, il se releva pour me rejoindre et la seconde suivante nous étions dans bras l'un de l'autre. Mes émotions me submergèrent et par peur qu'une quelconque force ne l'éloigne de moi de nouveau, je le serrai comme si il s'agissait de la dernière fois.

Mes larmes dévalèrent mes joues pour atteindre son épaule.

- Ne me refais plus jamais un coup pareil, réussi-je à prononcer malgré mes sanglots.

- Jamais, répèta-t-il comme une promesse.

Talk Me Down || NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant