CHAPITRE XII

2K 197 70
                                    

Point de vue de Newt Isaac
20 Mai 2035 [ 19 : 35 ] - Le Bloc

A mon grand soulagement et après une longue journée de stresse, Thomas et Minho revinrent de leur expédition quelques minutes en avance.
Chaque Blocard étant curieux, s'était réuni autour des deux coureurs pour en savoir un peu plus sur leurs potentielles découvertes.

- On a peut être trouvé une sortie, lança Thomas.
- Il a raison, confirma Minho. On est retourné dans le couloir où le Griffeur nous a attaqué la dernière fois et on a récupéré une sorte de boîtier électronique de son cadavre. Il y avait un numéro dessus, on en a donc déduit que se devait être celui de sa section alors on a été jeter un coup d'œil. Et en effet, on a découvert une ouverture qui pourrait nous mener vers l'extérieur. Si on part tous demain matin, on pourra sans doute éviter les Griffeurs et ...
- Attendez, le coupai-je. Comment s'est possible que vous ne découvriez cela que maintenant ? Minho, je croyais que toi et Ben aviez déjà exploré toutes les sections ?

L'asiatique baissa légèrement le regard, comme un gamin après avoir fait une connerie.

- Minho ... commençai-je tout en craignant d'avance la suite de la conversation. Quel est le numéro de cette section ?
- Newt, je ...
- J'ai demandé : quel est le numéro de cette section ?

Les deux coureurs s'échangèrent un regard.

- La sept, répondit Thomas.

Je sentis mon coeur se comprimer dans ma poitrine. Ni moi, ni aucun autre coureur n'avait jamais remis les pieds dans cet endroit depuis la mort de Clay.
Et il me serait impossible d'y retourner, même si il s'agissait de notre porte de sortie.

- Non ... murmurai-je. Je n'y arriverai pas.
- Tu ne seras pas tout seul, Newt, me dit Thomas. On sera ensemble et tout se passera bien.
- Je revis sa mort chaque jour rien qu'en restant au Bloc. Je ne supporterai pas de retourner là bas.
- C'est sûr qu'étant donné le degrés de culpabilité déjà présent, ça risquerait de te tuer, intervint Gally.

J'eus à peine le temps d'assimiler les propos du bâtisseur que Thomas se retournait pour envoyer son poing dans sa figure.
Gally recula, la lèvre et la pommette en sang et il avait se regard noir qui promettait une vengeance dans les règles de l'art.
Mais pas tout de suite puisque Teresa débarqua au milieu de la foule.

- Votre chef, Alby. Il s'est réveillé.

*~*

Quelques minutes plus tard, Thomas, Minho, Teresa, Clint, Jeff et moi étions tous au chevet de notre ami. Sa peau qui était encore grisée par ses veines il y a quelques heures, était revenue à la normale et il ne présentait plus aucune trace de piqure, preuve que la seringue de la nouvelle avait fait son effet. Bien qu'en meilleure forme, il était assis sur son lit, visiblement conscient mais ses yeux restaient perdus dans le vide.

- Eh, dis-je doucement pour le faire sortir de sa transe. Comment tu te sens ?

Mais je n'obtins que sa respiration lente et profonde en guise de réponse.

- On est tous condamnés, lâcha-t-il soudainement.
- Non, répliqua Thomas. Minho et moi on a peut être trouvé un moyen de s'en aller. On va pouvoir sortir d'ici.

A l'écoute de sa voix, Alby daigna enfin se tourner vers lui.

- On ne peut pas s'échapper.

Il avait le regard triste.
Et après quelques secondes de silence, il fit passer son regard sur Teresa, en passant par Thomas, pour s'arrêter à moi.

- Pourquoi vous nous avez fait ça ? demanda-t-il la voix tremblante.

Mais qu'est-ce qu'il racontait ?

*~*

20 Mai 2035 [ 22 : 05 ] - Le Bloc

La nuit était de tombée sur le Bloc et chaque personne s'était réunis autour du feu de camp pour se détendre. Sauf moi. J'avais préféré me mettre un peu en recul, assis contre l'un des arbres, à l'entrée de la forêt.
Les paroles d'Alby résonnaient en boucle dans ma tête sans que je n'y trouve la moindre cohérence. Qu'est-ce que nous leur avions fait ? Pourquoi Teresa ? Pourquoi Thomas ? Pourquoi moi ?

- Qu'est-ce que tu fais seul, ici ? demanda Thomas qui venait d'arriver.

Je souris en me remémorant lui avoir posé la même question le soir de son arrivé, alors que tout le monde faisait la fête.

- Je réfléchissais un peu, répondis-je.

Il ne chercha pas à en savoir plus et s'assit à mes côtés.

- Où est-ce tu étais ? l'interrogeai-je. Je ne t'ai pas vu de la soirée. Pas après qu'on soit passés voir Alby.
- J'étais avec Minho à la salle des cartes. On a cartographié les derniers couloirs repérer pour demain. Si c'est bel et bien notre chance de sortir, nous n'avons pas intérêt à nous planter. D'autant plus que vous serez tous avec nous, et on ne veut aucune perte. On fera en sorte qu'Alby accepte de nous suivre malgré son état, peut être que tu pourrais le convaincre d'ailleurs ...
- Thomas, le coupai-je. J'en serai incapable.
- Mais si. Il te fait confiance, ça marchera.
- Non, je veux dire ... Je ne viendrai pas.

Mon ami fronça les sourcils tandis ce que j'essayai de lui offrir un maigre sourire.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr, que tu viendras.
- Tu as vu la façon dont je tremble rien qu'en parlant de Clay. Comment crois-tu que je réagirai lorsque je me retrouverai à l'endroit où il est mort ?

Il baissa les yeux en se mordant la lèvre inférieure.

- Je serai paralysé, poursuivai-je. Incapable d'y faire face une seconde fois. Je ne ferai que vous ralentir et vous n'avez pas besoin d'un poids mort sur les épaules.

Il ne répondit rien.
Il fuyait mon regard, c'était flagrant. Et pourtant, après une longue minute de silence, il se tourna enfin vers moi, les yeux baignés par les larmes.

- Écoute moi bien, commença-t-il la voix secouée d'émotions. Tu n'es pas un poids mort. Tu es celui grâce à qui nous avons toujours espoir. Tu es un pilier pour Alby, un frère pour Chuck et Minho, un ami pour Jeff, Clint, et pour tout ceux qui ont la chance de te connaître.

Ses mots me touchèrent bien plus que je ne l'aurai imaginé.

- Et tu es ce pourquoi je me bats, Newt. Tu es celui qui m'a tendu la main le premier jour et rien que pour cette raison, je ne regretterai jamais d'être arrivé au Bloc.

C'était à mon tour de sentir l'eau envahir mon regard.

- Tu n'as peut être pas eu le choix lorsque Clay t'as demandé de t'enfuir et de le laisser mais moi je l'ai, continua-t-il. Et crois moi lorsque je te dis que je ne quitterai pas cet endroit sans toi.

Il prit ma main dans la sienne et entrelaça nos doigts.
Sa voix se brisa et de longues larmes dévalèrent ses joues.

- Alors si tu veux vraiment rester ici, il va falloir que tu me gardes avec toi ... acheva-t-il.

Ému à l'extrême, je le pris dans mes bras, le serrant contre moi comme si demain n'existait pas.
Qui que tu ai été dans le passé, quoi que tu ai fait, Thomas, j'étais irrévocablement et littéralement en train de tomber amoureux de toi ...

Talk Me Down || NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant