Mon garde du corps

Chapitre 31

Point de vue de Cameron

J'entends un cri, un cri d'appel au secours. Je suis le son de sa voix et atteint la porte d'où proviennent les gémissements. J'enfonce la porte violemment et découvre Emma gisant sur le sol, une main à son épaule, se tordant de douleur. C'est l'image la plus atroce que j'ai pu voir, ça me déchire le coeur. Sans plus attendre je m'approche d'elle et soulève sa tête. Ses yeux sont remplis de terreur.

-Lâche là connard.

Un homme me tire brutalement en arrière et je retombe au sol. J'aperçois un autre au fond de la pièce sombre, la main dans l'entrejambe, se plaignant bruyamment. Je rigole intérieurement en pensant à Emma lui donner ce vilain coup. L'Homme qui vient de me projeter tire Emma en arrière par la tête , je me jette sur lui et lui donne un gros coup de coude dans le nez. Je prends ma copine dans mes bras et elle s'y réfugie comme derrière un bouclier. L'individu, qui saigne maintenant du nez, crache par terre et s'essuie la bouche d'un revers de main. Je ne sais pas ce qu'il s'apprête à faire mais il se dirige dangereusement vers nous. Je place Emma dans mon dos et met mes poings devant mon visage près à recevoir un coup.

-Attention Cameron! crie Emma.

Je reçois un énorme coup sur la tête. Je vacille et tente de rester droit. Ma vue se trouble et j'aperçois le mec à l'entrejambe douloureux tenir une batte et me l'abattre à nouveau dessus. Je tombe à genoux et entends un dernier son, la voix de Emma.

*****

Je me réveille en position assise sur une vielle chaise dure. Un mal de crâne me frappe. J'ai les mains accrochées au dossier. Me voilà à mon tour prisonnier. Je sens quelque chose toucher le bout de mes doigts. Je pivote ma tête et découvre avec soulagement que c'est Emma qui est dans la même position, dos à moi.

-Bébé, ça va?

Elle sursaute et attrape de ses petits doigts mon poignet. Je n'arrive pas à voir son doux visage.

-Oui ça va, j'ai eu tellement peur, tu étais assommé et tu ne te réveillais pas et puis j'ai...

-Chut...L'interrompu-je en serrant sa main.

Si j'avais pu je l'aurai embrassé. Elle m'a tellement manqué, et elle a l'air si paniqué. Je ne me souviens pas très bien ce qui s'est passé.

-Ça va, on est ensemble, c'est le principal.

J'entends qu'elle essaye de réguler sa respiration. J'observe l'endroit où l'on se trouve, une toute petite pièce sombre. Je ne vois aucunes issus.  Aucunes portes.

-Merde!

Je tape du pieds. Je déteste ne pas avoir le contrôle de la situation, et là elle m'échappe complètement. Je me bascule d'avant en arrière pour me défaire de la chaise mais c'est impossible.

-Calme toi Cameron, c'est inutile.

Sa voix tremble. J'ai la tête qui tourne, comment allons nous sortir de cet endroit pourri. L'image d'Emma gisant sur le sol me revient.

-Bébé est ce que ton épaule va bien?

-Oui, je crois.

Elle sanglote. Je dois doit mettre fin à cette torture. Nous restons en silence, écoutant l'eau couler dans la vielle plomberie.

-Comment m'a tu trouvé? Demande Emma pour briser le silence.

-Le kidnappeur m'a donné une adresse, l'adresse de cette boîte, et j'ai rencontré une fille qui m'a indiqué t'avoir aperçus à l'étage, alors je t'ai retrouvé.

Je repense à Lili, j'aurai aimé la remercier plus.

-Je suis rassurée qu'on soit ensemble. chuchote t-elle.

Elle me raconte où est se qu'elle a passé la journée. Elle était dans un prison, une putain de prison! Je m'en veut tellement de l'avoir laissé toute seule dans la chambre quand j'étais parti faire du sport.

-Si on s'échappe, il faudra sauver Jess.

Si seulement on pouvait s'évader. Elle a l'air de s'être attaché à sa camarade de cellule, Jess. Dès qu'on sortira, on préviendra la police.

On ne se lâche pas les mains, cela nous donne du courage.

-Comment est ce qu'on s'est retrouvé là? demandé-je, impossible de me rappeler de quoi que ce soit après que je sois tomber dans les pommes.

-Les deux mecs ont appelé Greg, le kidnappeur qui m'avait emmené dans la boîte, et ils nous ont mis dans une camionnette. Tu dormais toujours et ils t'ont à moitié trainé par terre. Ensuite on a été attachés ici. J'ai essayé de me débattre mais c'était infaisable.

Elle est à bout de souffle. Je sers un peu plus sa main.

-Je suis désolée de t'avoir entraîné là dedans. Tout est de ma faute. Dis -t-elle en pleurant.

-Tu n'y est absolument pour rien, ne redis plus jamais ça.

J'aimerais la prendre dans mes bras et caresser ses cheveux. J'aimerais lui dire que ça va s'arranger. Je ferme les yeux et essaye d'imaginer un plan. Mais rien ne vient. Nous décidons d'attendre et de s'assoupir un peu, on va avoir besoin de sommeil.

Après je ne sais combien de temps, j'entends un bruit. C'est une clé dans une serrure. Quelqu'un s'avance dans la pénombre.

-Salut les amoureux, vous vous amusez bien?

C'est une voix de vieux. Mes muscles se contractent et je suis prêt à tout balancer.

-Lâchez nous connard! Crié-je en faisant bouger ma chaise.

Je sens la main de Emma me tenir fermement comme pour me dire de me calmer.

-C'est qu'il est vulgaire le petit garde du corps.

L'homme s'approche et je peux désormais distinguer son visage. Il n'est pas rasé et il sens la clope. Il sourit diaboliquement.

-Je compte vous garder quelques temps.

Je peux sentir son souffle sur mon nez tellement il est près. Il me contourne et se place devant ma copine. Je tourne ma tête et ne le quitte pas des yeux. Il frôle sa joue et met un pouce sur sa bouche.

-La touche pas! Hurlé-je.

Je suis hors de moi, il n'a pas le droit de faire ça. Je sens la main de Emma trembler. Puis il touche ses cheveux. Je m'énerve encore plus et tire sur la corde qui m'attache les mains pour la briser, mais elle est trop bien attachée. Emma, prise d'un élan, lui donne un coup de pieds dans le ventre. Elle a vraiment de bon reflex.
Le vieux recule et pousse un cri. Ou plutôt un grognement.

-Petite salope, tu m'a fait perde du fric. C'est pas terminé.

Et il se casse. Je lui hurle une tonne d'injures.
On pousse un soupire de soulagement tout les deux lorsque la porte se calque.

-T'a bien visé bébé.

-C'était pas aussi beau que le coup pieds dans les couilles de tout à l'heure. Dit elle en rigolant faiblement.

Son petit rire résonne dans mes oreilles. Ça fait du bien de plaisanter un peu, je ne sais pas si on plaisantera souvent maintenant.

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Hey! Je vous avoue que nous atteignons bientôt le dernier chapitre....Je suis un peu triste.