Chapitre 18

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*Quelques jours plus tard*

Je devais le faire. J'en avais réellement envie. Envie de prouver aux Créateurs qu'ils ne peuvent pas nous retenir, leur montrer que nous ne sommes pas des sujets d'expérience, qu'on est toujours maîtres de nos vies. Envie de partir de ce Bloc de malheur. Envie d'en finir...

Je rentra au Bloc, largement avant la fermeture des portes, après ma journée de course, sans doute la dernière... J'allai dessiner le plan de la section que j'avais exploré pour la énième fois depuis environ un an et demi. Je me dépêcha de finir de tracer cette maudite carte ; je ne voulais pas qu'on me voit ressortir, je préférais faire croire aux autres que je n'étais pas rentré à temps, je ne voulais pas les faire souffrir... Pas trop... La plupart du temps, quand un coureur se faisait piéger dans le labyrinthe, les blocards étaient tristes d'avoir perdu encore un autre camarade mais ils s'en remettaient rapidement et finissaient par l'oublier.

Je vérifia l'heure. 17h 48. J'avais le temps. D'habitude, les premiers coureurs rentraient vers 18h30. Je prit donc le temps de cacher mes affaires dans la forêt. Je n'en aurait plus besoin, là où j'allai et je ne voulais pas que les blocards sachent ce qu'il s'est réellement produit... Je repris ensuite le chemin jusqu'à la porte Ouest, que j'avais vu beaucoup trop de fois dans le court instant de ma vie dont je me souvenais. Je m'apprêtais à pénétrer de nouveau dans le Labyrinthe quand une voix m'interpella. Alby. Plonk.

《Tu vas où, comme ça ? demanda-t-il.
- Euh... faut que j'aille vérifier quelque chose, dans la section 7, je crois avoir trouvé un truc mais je veux surtout pas vous donnez de faux espoirs, répondis-je en reculant légèrement.
- Ça peut pas attendre demain ? continua le chef, interloqué.
- Nan parce que les couloirs auront changé. Mais t'inquiète pas, je gère, mentis-je.
- Ouais, okay pour cette fois. Mais tu fais gaffe, d'accord ? insista Alby, protecteur.
- Ouais t'inquiète pas, merci Alby, t'es vraiment un super pote.》lui répondis-je en lui faisant un check.

Je doute qu'il ait comprit pourquoi je lui ai dit de telles choses mais j'étais obligé. Heureusement pour moi, Alby n'avait pas pensé à me demandé pourquoi j'étais rentré si tôt.

Je pénétra pour la deuxième fois de la journée dans ce labyrinthe. Je me sentais mal d'avoir menti à Alby. Il n'y avait rien dans la section 7, à part les lames. Je pris la décision de partir me cacher dans une planque dans la section 3, là où courait Minho, mon meilleur ami, celui à qui je disais tout, ou persque...

J'atteignis la cachette sans grandes difficultés et j'y resta jusqu'à 18h30. Une fois persuadé que tous les coureurs étaient rentrés, je me mis à courir vers les portes. Au moins, ils n'auraient pas à trop chercher mon cadavre. Je pouvais encore faire demi-tour, abandonner mes idées suicidaires et faire comme si rien ne s'était passé mais j'avais déjà fait mon choix... Je m'arrêta à cent cinquante mètres du dernier couloir et je souffla un bon coup. 18h40. Plus que vingt minutes... Je m'adossa au mur, courut, pris mon élan et sauta sur le mur d'en face. Je m'accrocha à la première branche de lierre qui me tomba sous la main. Je ne réfléchissais plus. J'agissais. Mes doigts me faisaient souffrir au fur et à mesure que je grimpais, toujours plus haut, toujours plus déterminé. À un mètres sur la droite, il y avait ce panneau, présent dans tout le labyrinthe :

World
In
Catastrophe :
Killzone
Experiment
Department

J'espérais ne plus jamais les voir, ces malheureux panneaux... Environ soixante centimètres au dessus de ladite plaque, j'apperçus une sorte de gros lézard mécanique avec des lumières rouges en guise d'yeux. Un scaralame. Je l'ignorais mais je savais qu'il me suivait des yeux, ou plutôt, des caméras. Je continuais ma progression infernale. Je vis soudain poindre un petit élan de fierté ; je faisais partie des premiers blocards à se révolter contre les Créateurs. Pas de la meilleure façon qu'il soit mais bon...

Le lierre commença à se raréfier. On a jamais compris pourquoi il y en avait moins au milieu des murs qu'aux deux extrémités. Je devais maintenant me débrouiller comme je pouvais avec une seule liane et il me restait environ cinquante mètres à parcourir. N'y tenant plus, je voulus vérifier et je regarda en bas. Grossière erreur. Un vertige me prit par surprise. J'essaya de me reconcentrer sur le haut du mur mais rien à faire ; j'étais paralysé. Mes mains commencèrent à glisser le long de la branche de lierre au fur et à mesure que je stressais, aurant dire, beaucoup. Elles finirent par s'ouvrir brutalement et la liane m'étais à présent hors de portée. Je hurla alors à pleins poumons alors que les murs défilaient à la lisière de mon champ de vision.

La dernière chose que je fis de ma courte vie était pathétique. Je regarda l'heure. 18h52.

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Voilà !! J'ai été méchante, dans ce chapitre, nan ? 😈😈

Est ce que Newt aurait vraiment dû faire ça ou il aurait pu parler à quelqu'un des ses idées suicidaires ? 😢😢

Prochain chapitre dans quatres jours !! 😙😙

Newt - Le Labyrinthe {En Correction}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant