dix-neuf décembre

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  Ce premier lundi des vacances, Amaïde était heureuse. Et ce n'était pas seulement du fait qu'elle n'aimait pas l'école, elle était heureuse car elle se sentait moins bête, moins moche, moins inutile qu'au début du mois.

  C'est donc avec joie que le cadeau a été déballé ce matin.         La jeune fille aurait pu être déçue par ce qu'elle y découvrit; et en réalité elle l'était au premier regard; qui ne l'aurait pas été en voyant que ce qui s'y cachait n'était rien d'autre qu'une rose, fanée, d'un rouge pâle. Les pétales tombaient même sur les genoux d'Amaïde, et ce doux mouvement lui fit beaucoup de peine. Elle en avait souvent, lorsque quelque chose lui rappelait que le temps passait. "Non, se disait-elle à chaque fois, j'ai encore tellement de choses à vivre! Et une personne à retrouver...". Sa mère, quelque part ou pas sur Terre, elle aimerait bien la connaître tout de même.

  Alors que la nostalgie s'emparait du corps frêle de l'adolescente, elle vit un autre petit mot, resté au fond de la boîte.

Amaïde,
  Elle risque de n'être plus très belle lorsque tu la verras, mais elle est là pour t'habituer, car je te promets que tu vas en recevoir, des fleurs.
  Grâce à ton talent, grâce à toi.

  Comme à chaque fois, elle souria en lisant ce message rempli d'amour.

  Elle en avait tant besoin.

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