chapitre 8

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  J'ai modifier le chapitre sept pour qu'il coïncide avec celui-ci, donc si il vous semble qu'il y a quelque chose de bizarre, relisez le chapitre sept, merci!

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Trois semaines s'étaient écoulées, et l'état de Lou s'améliorait tout doucement. Stiles venait la voir tous les jours, espérant par sa présence lui remonter le moral.

- Papa, je ne veux pas y aller.

- Si tu vas y aller, et ne m'obliges pas à t'y traîner par la peau des fesses. Compris? Répliqua le shérif.

Son fils se décida finalement à se lever et à suivre son père sur le trottoir défoncé qui menait jusqu'à l'immeuble où avait lieu le rendez-vous convenus entre le shérif et la psychologue.

- Je viens te chercher dans une heure. Je suis sûr que ça peut te faire du bien.

- Moi, je ne pense pas. J'ai un milliard de problèmes papa, et elle ne peux en résoudre aucun. À moins qu'elle ne soit un druide ou un émissaire capable de comprendre le foutoir qu'est ma vie, ou alors une sorcière qui pourrait résoudre tous mes problèmes, elle ne pourra rien faire!

- Stiles. Tu descends d'un ton immédiatement. Dit son père d'une voix autoritaire.

- Je viens te chercher dans une heure, ce n'est pas négociable. En un coup de vent, le shérif avait disparu, laissant Stiles dans le plus total désarroi. Il leva ses mains au-dessus de sa tête et les laissa redescendre en soupirant.

Il s'installa sur une chaise bien trop rigide à son goût dans la salle d'attente. En face de lui se trouvait une adolescente habillée dans un style gothique. À sa droite il y avait une femme qui portait un vieux pull informe et un jean usé. Elle avait les cheveux qui cachaient son visage et son bras droit n'arrêtait pas de se lever sans explication. Il y avait aussi un homme d'un certain âge habillé dans un magnifique costard luisant et qui de temps en temps lâchait des insultes dont Stiles ne connaissait même pas l'existence.
Et il y avait lui. Il se tenait bien droit sur sa chaise, les yeux cernés comme pas permis, les cheveux en bataille et ses yeux révulsés qui lui donnait l'air d'un fou. Ses doigts jouaient du piano sur sa cuisse pendant que son pied battait la mesure.

À bien y regarder, Stiles était peut être le plus étrange de toutes ses personnes.
On aurait dit un mort qui avait soudainement décidé de transformer son corps en instrument de musique. Il n'était en fait qu'un adolescent super actif qui n'arrivait pas à faire son deuil.

Il aurait préféré être un mort, plutôt que quelqu'un coincé dans la vie qu'il rêvait de quitter. Il soupira de nouveaux et regarda son téléphone.

RDV 16h au parc?

OK.

Scott et lui se verraient donc en fin d'après-midi. Hier, il en aurait eut envie, mais aujourd'hui, il n'avait envie de rien. Son optimisme c'était envolé. Mais il n'allait pas annuler au dernier moment son prétexte qu'il n'en avait pas envie.

- M... Stibinjy? Stiniskly?

- Stilinski. Dit Stiles d'une voix fatigué en se relevant.

- Excusez moi. La dame sourit. C'est l'heure de votre rendez-vous.

Stiles suivit la secrétaire jusqu'au bureau de la psychologue.

- M. Stilinski. Je vous en pris asseyez vous.

Stiles ne se fit pas prier pour s'installer dans le canapé qui était définitivement plus confortable que les chaises de la salle d'attente. Pourquoi n'achetaient ils pas des fauteuils semblables au canapé pour installer dans la salle d'attente? Cela améliorerait grandement le confort des patients. Et normalement, le patient est roi. Enfin, il se dit que c'était plutôt " le client est roi ". Mais quelque part, les patients étaient des clients puisque les séances étaient payantes. Il souffla du nez en se disant que payer pour parler était quand même ridicule. Surtout que son père ne roulait pas sur l'or et que dépense son argent des séances à des prix aussi élevés ne risquait pas d'arranger les choses.

Bref, Stiles s'égarait. Mais laisser son esprit divaguer sur des sujets farfelus était tellement plus intéressant que de se contenter d'observer distraitement le visage vieillis de la psychologue.

Son regard se posa sur la plante verte qui trônait sur le rebord de la fenêtre. Étais-ce une plante araignée ou une aloe verra? Elle ne ressemblait pas du tout à un ficus, alors Stiles élimina cette possibilité. Il n'entendait même pas le silence qui planait lourdement dans la pièce, il était bien trop occupé à se demander qu'elle était le nom de la plante.

- M Stilinski?

-Oui?

- Auriez-vous envie de me parler de quelque chose? Vous pouvez tout me dire. Tout ce qui se dit ici, reste ici.

- Hé bien, en fait, je me demandais... Quel était le nom de la plante verte sur le rebord de la fenêtre?

La psychologue haussa ses sourcils d'un air surpris.

- Heu... C'est une aloe, verra mais je parlais plutôt de quelque chose de personnel, des soucis, des sentiments que vous ressentiriez sans pouvoir les comprendre, ce genre de chose...

- Est ce que c'est dur à entretenir ce genre de plante? J'aimerais bien en mettre une dans la chambre de Lou. Avec la chance que j'ai, elle va la détester. Se serait parfait si tout les jours son regard se posait sur cette plante, ça l'obligerait à penser à moi, et donc elle serai énerver. Un sourire mesquin apparut sur ses lèvres.
Après tout, c'est de bonne guerre. Je la taquine, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas méchant. Mais revenons à nos plantes vertes, est ce qu'il faut souvent l'arroser? Ou lui donner un engrais particulier? Non parce que je n'ai pas dans l'optique de devoir m'en occuper nuit et jour. Ce serait juste une plante de décoration. Parce que vraiment, sa chambre manque de décoration... C'est vrai quoi, les murs sont blancs, le lit et les draps sont blancs... Elle aussi d'ailleurs, elle est blanche. Il faudrait qu'elle mange plus. Mais je comprends bien qu'elle ne le fasse pas, les repas de l'hôpital sont vraiment immondes. Je dirais peut être même pire que ceux de la cantine. Et déjà, c'est du haut niveau. Il n'y a que les frites qu'ils savent faire, et encore, c'est deux fois par an! Je suis bien content que ce soient les vacances, au moins je peux manger de la bonne nourriture, même si je n'ai pas très faim. Au cas ou mon estomac crierait famine, je sais que je pourrais me nourrir correctement.

La psychologue le regarda stupéfait, ne sachant quoi répondre.

- Je vois que vous êtes un garçon très vif.

Stiles ne répondit pas tout de suite, étonné de cette remarque à laquelle il ne s'attendait pas.

Le silence se réinstalla, avant que Stiles ne se décide à le briser pour exprimer la colère qui s'était soudain emparé de son esprit.

- Vous croyez? C'est votre analyse globale? Je suis très vif?! Sans savoir pourquoi, cette remarque l'avait fait rentrer dans une colère noire.

- Je suis un garçon très vif, non sans rire? Je suis hyper actif de naissance! Vous n'étiez pas au courant?! Vous savez quoi, cet entretien est inutile. Je n'ai pas envie de vous parler, je n'ai pas envie que vous notiez quoique ce soit sur moi dans votre calepin rose, ni que vous vous permettiez de me juger. "Je ne juge pas, je fais juste mon travail " me diriez vous, sauf que tout le monde juge tout le monde! Et cette mascarade, je la juge, moi, inutile. En revoir madame, et A dieu.

Stiles se leva et quitta le cabinet tel une toupie. Il n'avait aucune envie de passer ne serais-ce qu'une minute de plus dans cet endroit. Il n'avait besoin de personne pour s'en sortir. D'ailleurs se sortir de quoi? Il était parfaitement normal! Il n'avait rien!

Oui il était normal. C'est pourquoi, une énième fois, il se mit à pleurer et à hurler.

- Je n'ai besoin de personne! Cria-t-il de toutes ses forces dans la rue, faisant se retourner les passants qui le dévisagèrent quelques instants.

Il prit ses gambes à son cou pour se réfugier dans les plus sombres recoins de son esprit, là où il se sentait bien.

Là où il était avec elle.

Parce que l'erreur est humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant