Parce que l'erreur est humaine

Chapitre 36

Stiles n'était pas quelqu'un de nature endurante. Il détestait le sport et n'importe lequel effort physique. Il n'y avait bien qu'une chose capable de le motiver pour courir, c'était la crosse, même s'il n'était pas bon. Il s'essoufflait rapidement, et faisait pâle figure aux côtés de Scott et de son endurance de loup-garou.
Et pourtant, aujourd'hui, il courait plus vite que Scott. Il se surprenait lui-même à gravir les marches sans reprendre son souffle, malgré le sang qui battait à ses tempes.
Même si certaines mauvaises langues continuaient de dire que Stiles était une biscotte, il avait une carrure que plus d'un garçon pourrait lui envier. Ses muscles saillaient sous sa peau, certes moins dessinés que ceux de Scott, mais ils étaient bien là.

Aujourd'hui il courait. Il n'avait pas pensé à Lydia, ni même à son père ou aux monstres qui se tapissaient dans l'ombre. Il avait d'autres préoccupations en cet instant.

Il ouvrit le plus rapidement possible la lourde porte du loft et resta muet devant les deux personnes qui se trouvaient désormais devant lui. Lou avait cessé de faire les cent pas en le voyant débarquer, et Derek avait posé son regard sur lui ainsi que sur Malia Isaac et Scott qui suivaient.

Ils s'observèrent tous en silence sans savoir quoi dire tandis que Lou se demandait si c'était bien normal.

- Derek, qu'est-ce que tu fais là? Demanda doucement Stiles.

- Quel accueil chaleureux! Plaisanta Derek.

- Laisse l'humour à Stiles sérieusement. Dit Isaac se moquant gentiment de son aînée, tandis que l'humain s'approchait du loup-garou suivit du reste de la meute.

Il tendit sa main que Derek s'empressa de serrer.

- Ça fait du bien de te revoir.

Derek sourit avant de faire un rapide câlin masculin à Stiles. Le reste de la meute sortis enfin de la transe dans laquelle ils avaient été plongés et chacun alla à son tour saluer l'Oméga. Deaton et Mélissa débarquèrent soudain, et les effusions reprirent de plus belle.

Dans son coin, Lou ne savait pas quoi dire. Elle ne voulait pas les déranger, ils semblaient être une véritable famille.

- Mais tu n'aurais pas pu nous prévenir? S'indigna Malia qui ne savait pas comment réagir et qui n'avait toujours pas bouger du seuil de la porte.

- J'aurais pu.

- Tu aurais dû. S'exclama Malia avant de rejoindre son cousin et de le serrer dans ses bras. Derek sembla surpris et lui rendit son étreinte quelques instants plus tard.

- Je voulais attendre demain pour vous prévenir, mais j'ai eu une petite surprise en rentrant... Il tourna son regard vers Lou et tous le monde se mit à la dévisager. Elle gratta son bras gêné. Qu'était-elle censé faire?

- Je vais t'expliquer. S'exclama Stiles. Mais d'abord, il y a des choses que tu dois savoir. Rajouta le brun tandis qu'il prenait place dans le canapé suivit de l'Oméga.

La meute s'en alla, tous épuisés et ébranlés par les récents événements, non sans avoir salué Derek.

Stiles fit à Derek un rapide résumé de ce qui s'était passé depuis son départ. Lou s'installa sur le bord du canapé, les écoutant distraitement en se triturant les mains.

Quand Stiles se mit à parler d'elle, elle se crispa mais il ne fit qu'énoncer les faits sans rentrer dans les détails.

- Lou est un amie à moi, on s'est rencontré à l'hôpital et quand j'ai appris qu'elle était SDF, je lui ai proposé de vivre ici.

Il rajouta à voix basse.

- Elle est importante pour moi, et elle l'est aussi pour la meute. Quelque part elle comble le vide qu'elle à laisser derrière elle. Dit Stiles en évitant de prononcer le nom de la rousse qu'il aimait toujours.

Derek hocha la tête.

- Ça fait un an que je suis parti. Vous avez continué vos vies sans moi, je serais qui pour tout faire voler en éclat? Je vais prendre la chambre d'amis.

- Merci, mais vous savez, vous n'êtes pas obliger. Rajouta Lou, surprise par le calme dont faisait preuve le loup-garou en apprenant qu'une parfaite inconnu avait investi son territoire.

- Non c'est vrai. Mais ça ne me dérange pas. J'ai un immeuble entier pour moi, je peux très bien te céder une chambre où tu pourras dormir convenablement. Et puis je n'ai pas vraiment envie d'épiloguer sur le sujet ou de débattre, j'ai donné mon accord, profitez en. Pour l'instant, je vais aller prendre une douche et ensuite je vais dormir.

Ils hochèrent tous deux la tête et se retrouvèrent seuls dans un silence pesant.

- Écoute... Dirent ils en même temps.

- Vas-y, commence dit Stiles en esquissant un sourire. Lou prit une grande inspiration avant de se lancer.

- Ce qui c'est passé la dernière fois, ça a eu des conséquences. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Je n'ai pas réfléchi, j'ai juste agi. Mais je n'aurais pas dû. Je sais que Lydia est toujours très importante pour toi. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne veux pas que l'on ai cette relation. Nous sommes amis, rien de plus. Tout était simple avant, je veux que ça le reste. Deux semaines que l'on s'adresse à peine la parole pour cette stupide histoire. Mais si on l'oubliait hein? Je crois que c'est ce qu'ils nous faut, l'oublier.

- C'est ce que tu veux? Demanda Stiles. Tu veux oublier qu'on s'est embrassé?

Lou fronça les sourcils avant de répondre. Elle n'avait pas le droit de répondre qu'elle voudrait plus. Elle n'avait jamais été bonne dans les relations amoureuses et malgré le lien qui les unissait, elle savait pertinemment qu'elle finirait par tout gâcher. Mais par-dessus tout, il aimait Lydia. Elle n'était qu'une fille qui passait par là, une figurante à laquelle Stiles avait trouvé une utilité pour combler le vide de son cœur. Elle aurait tout donné pour être plus à ses yeux que l'œuvre de charité qu'il avait déniché dans le but de réduire sa culpabilité.
Elle aurait tout donné pour qu'il ressente ce déchirement dont elle était la proie en cet instant, alors qu'elle savait que lui ne ressentait rien.

Son cœur se serra.

Elle l'aimait.

- Oui. Répondit elle finalement à contre-cœur.

- Alors c'est ce que l'on va faire. Répondit calmement Stiles.

Le silence se réinstalla, plus pesant que jamais.

Stiles se rendit compte qu'une colère froide était montée en lui. Elle ne voulait pas de ce baiser. Et il accepte enfin d'admettre que lui le désirait. Il voulait tout de Lou.
Tout aurait dû rentrer dans l'ordre, mais Stiles se rendit compte que ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Il ne voulait pas que tout rentre de l'ordre, il ne voulait pas rentrer chez lui, se coucher en pensant à la tristesse qui avait enveloppé son cœur, ni passer une autre journée à côtoyer Lou comme l'amie qu'elle n'était plus.

Il sortit du loft en trombe, ne pouvant plus retenir ses larmes de peur de tristesse et de colère. Il s'en voulait d'abandonner Lydia, il lui en voulait d'être morte, il en voulait à Lou d'être entré dans sa vie, il en voulait à Scott pour qui tout semblait simple, et il en voulait à sa mère d'être morte.

Il en voulait à la terre entière. C'était plus simple de blâmer les autres que d'accepter la réalité.

Il était amoureux de Lou.