chapitre 32

66 6 4
                                    

Deux semaines de plus s'étaient écoulées. L'air s'était refroidi et ce ne fut pas avec envie que Lou enfila sa veste pour traverser toute la ville.
Son stage avec Deaton se déroulait pour l'instant très bien. Et comme elle avait mis les choses au clair avec Scott, l'ambiance s'était allégée.
Elle avait demandé à son patron si elle pouvait être payée à la semaine, puisqu'elle avait réellement besoin d'argent si elle voulait quitter la maison de Stiles, ou au moins payer ses propres dépenses. Non pas que vivre avec lui et son père était déplaisant, mais elle trouvait qu'elle profitait d'eux et elle n'aimait pas ça du tout. Avec les cent euros qu'elle se faisant par semaine, elle pourrait au moins payer sa nourriture et ses autres achats, même si elle n'avait pas assez d'argent pour se payer un loyer. Pour recevoir ce salaire, elle devait travailler deux heures à la clinique tous les jours malgré son emploi du temps scolaire chargé.

La situation de Stiles ne s'était toujours pas améliorée. De temps en temps, il voyait ou entendait quelque chose et son regard se perdait dans le vide, le ramenant à une époque déchirante pour son esprit en deuil. Mais Lou faisait tout pour lui changer les idées, et ce dernier essayé aussi de l'aider. Il lui avait fait un tour complet de la ville, et lui avait expliqué tout ce qu'elle avait besoin de savoir.

Tout se déroulait parfaitement bien.
Enfin, tout se déroulait parfaitement bien si l'on oubliait qu'un tueur rôdait toujours en ville. Il n'avait pas refait surface depuis la dernière fois, ce qui soulageait et inquiétait à la fois tout le monde.

Lou croqua dans une pomme en s'installant sur une chaise de la cuisine. Elle alluma la radio et l'information qu'elle entendit lui fit froid dans le dos. Une femme d'une vingtaine d'années était portée disparu depuis deux semaines. Sa description physique fut diffusée et Lou se sentit toute chose. Un frisson glacé lui remonta du bas du dos jusqu'à la nuque, la faisant frissonner, comme si un danger insaisissable se tenait derrière elle.

Elle pour qui tout se déroulait désormais bien, se rendit compte que chez les autres aussi la roue tournait. Dans le bon ou dans le mauvais sens.

Mais elle n'allait pas se sentir coupable. Elle avait déjà enduré tellement de choses qu'un peu de bonheur n'allait pas la rendre punissable de quoique se soit.

- Salut. Dit Stiles en bayant. Il entra dans la cuisine avec son indémodable tee shirt star wars et s'installa à table les yeux encore à moitié fermé.

- Salut! Sourit Lou en allant lui chercher de quoi déjeuner.

- Ho merci, je ne sais pas ce que je ferais sans toi...

Lou lui sourit de nouveaux tandis qu'il plongeait son nez dans son bol.

- En parlant de ça, je voulais te dire qu'il va vraiment falloir que je quitte votre maison. Vous avez déjà trop fait pour moi.

- Mais qu'est-ce que tu...

- Est ce que tu aurais un bon plan pour trouver un appartement? La coupa-t-il.

- Tu n'as pas besoin d'un appartement Lou. Tu vis ici, donc arrête de te prendre le chou.

- Stiles. Lou le regarda dans les yeux. Je dois partir. Je ne me fais pas énormément d'argent, juste de quoi vivre. C'est pour ça que j'ai besoin d'un endroit ou le loyer ne serait vraiment, vraiment pas cher. Sinon je vais rester ici et je vais encore plus m'endetter, tu comprends? Je ne veux pas profiter de vous, je l'ai déjà assez fait.

Il soupira et se passa une main dans les cheveux.

- Si tu t'en vas, rien ne sera plus comme avant. Lou eut un sourire triste.

- C'est déjà le cas Stiles. On a tous changé. C'est comme ça, la vie continue, sans se soucier de comment nous la subissons.

Stiles ne répondit rien, préférant contempler son visage qui avait repris des couleurs.

- J'ai peut-être une idée. Dit il finalement en débarrassant son bol et en prenant son téléphone.

***

Ils gravirent rapidement la volée de marches qui menait à l'appartement dont Stiles lui avait parler. Lou fut surprise de tomber devant une porte blindée qui ressemblait à un bunker. Déjà rien qu'à voir l'état de l'immeuble, on pouvait se poser des questions sur l'intérieur.

- Tu es sûr que c'est ici?

- Aussi sûr qu'il est possible.

Il sortit une clé rouillé qu'il inséra dans une grosse serrure. Un grincement horrible se fit entendre tandis qu'il faisait coulisser la lourde porte. Il descendit encore quelques marches et Lou le suivit d'une façon plus réservé.

- Voici le loft!

Lou tourna sur elle-même pour détailler l'endroit du regard. Une épaisse couche de poussière attestait du fait que cet endroit n'avait pas dû être habité depuis longtemps. Les rares meubles étaient recouverts de draps blancs et les fenêtres étaient devenues orange à cause de la crasse.

- Bon, il va falloir donner un petit coup de chiffon mais sinon, c'est parfait! Le proprio m'a confié à moi et Scott les clés de chez lui, il a dit qu'il fallait qu'on s'en occupe en son absence. L'immeuble lui appartient et c'est lui qui paye l'eau et l'électricité. Il m'a distinctement dit que désormais c'était à nous de prendre soin du loft. Alors tu peux t'y installer. Comme ça il y aura quelqu'un pour dépoussiérer tout ça.

- C'est parfait! Lou était aux anges. C'était grand, et après quelques travaux se serait magnifique. Elle avait hâte de le rénover, si toutefois elle avait l'accord de Stiles.

- Est ce que j'aurais le droit de faire quelques aménagements?

- Tout ce que tu veux, c'est ta responsabilité maintenant. Ce sera plus facile d'entretenir cet endroit si quelqu'un y vit. Stiles ne lui précisa pas qu'il était vraiment soulagé de lui prêter le loft car par la même occasion il n'aurait plus à s'en occuper.

- Stiles, merci, merci mille fois! Elle lui sauta au cou et le serra dans ses bras frêles. Il lui rendit son étreinte, savourant ces quelques instants de bonheur. Quand elle se détacha de lui, il l'observait d'un air étrangement heureux.

 Quand elle se détacha de lui, il l'observait d'un air étrangement heureux

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Leurs souffles s'écrasaient sur leur peau, se mélangeaient, créant une tension qu'ils ne pouvaient pas ignorer. Leurs lèvres se touchèrent soudain, dans un simple baiser. Ce n'était rien d'autre qu'un contact, ce n'était rien.

Comme deux étoiles qui implosent dans le même ballet galactiques majestueux, comme deux infinies qui se complètent. Parce que ce simple baiser signifiait bien plus que ce qu'aucun des deux adolescents ne se résolvaient à admettre.

Parce que l'erreur est humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant