chapitre 12

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- Scott, si je t'ai appelé, ce n'était pas pour qu'on s'échange des banalités sur la météo. Dit Stiles d'un ton placide alors que son meilleur ami venait de lui faire une remarque sur l'ensoleillement particulier de cette journée.
En fait, c'est parce qu'il ne savait pas quoi dire qu'il avait lancé ce sujet. Le silence qu'il y avait entre eux deux était devenu beaucoup trop pesant pour ne pas être comblé.

- Alors que voulais-tu me dire? Dit Scott en prenant place sur le lit de Stiles.

- Je sais que tu vas encore me crier dessus, mais je sais qu'il y a quelque chose de surnaturel chez Lou. Hier, on a discuté et elle te connaissait. Elle connaissait Malia, et elle connaissait même Lydia. Je ne lui avais jamais raconté quoique ce soit sur mes amis, mais elle parlait de vous avec un naturel tellement saisissant, que j'aurais juré qu'elle vous connaissait aussi bien que moi. Comme si elle savait tout ce qui nous était arrivé.

Scott fronça les sourcils.

- Elle parlait avec une telle fluidité, que pendant un instant, j'ai cru que ce n'était pas vraiment elle qui parlait, mais plutôt quelqu'un qui aurait traversé les mêmes épreuves que nous.

Scott baissa la tête en réfléchissant.

- Ne lui parle pas de ma venue d'accord. Ne lui parle pas de moi ni de qui que se soit d'autre. Je reviens, je dois vérifier quelque chose. Dit Scott précipitamment en quittant les lieux, laissant Stiles encore plus troublé qu'il ne l'était déjà avant la venue de son ami qui était censé éclaircir ses pensées.

- Ce monde est d'une complexité... Chuchota-t-il en fermant les yeux.

***

Elle rouvrit les yeux et se retrouva dans son lit. Elle était encore bouleversée parce qu'il venait de se passer, mais elle n'était pas estomaqué par ces révélations. Un part d'elle n'arrivait pas à assimilé la vérité, et l'autre n'était pas une véritable part d'elle-même.

Elle partageait son esprit avec celui de Lydia.

Maintenant qu'elle savait, ça ne l'effrayait pas.

- Lydia... Murmura-t-elle. Elle voulait savoir si elle pouvait contrôler la deuxième parti de son Être.

L'effet fut immédiat. Elle venait à peine d'émerger que déjà elle replongeait dans les limbes de l'inconscience.

Elle rouvrit les yeux dans une salle blanche. Encore une salle blanche. Elle commençait sérieusement à détester cette couleur.
Elle se leva et remarqua qu'elle était nue. Elle aurait pu en être gêné, mais après tout, elle se trouvait dans son propre esprit. La seule personne qui pouvait la voir, c'était elle-même. Et Lydia. Mais pour l'instant, elle ne semblait pas là. Elle fit quelque pas incertains avant de se dire que c'était comme rêver. Sauf que pour une fois, elle avait le contrôle sur son rêve.

Elle s'imagina voler, et soudain, elle se trouva coller contre le plafond de la pièce.

Un éclat de rire se répercuta en écho sur tous les murs de la pièce.

Elle volait.
Elle flottait dans les airs comme un oiseau, et elle trouvait cette sensation délicieuse.

Elle se demanda pourquoi Lydia n'était pas là. D'habitude, elle était toujours là. Elle redescendit au sol et commença sérieusement à s'inquiéter. Elle ne savait pas comment se reconnecter à la réalité et l'absence de Lydia la plongeait dans un inexplicable état d'anxiété. Elle c'était habitué à sa présence, et elle savait que si elle n'était pas là, ce n'était pas bon signe.

- Lydia? Seul l'écho de ses paroles lui répondit. Elle marcha sur plusieurs mètres avant de constater que la pièce n'avait aucune profondeur. Plus elle s'approchait des murs, plus ils s'éloignaient. Elle ne pourrait donc pas atteindre les portes qui lui tendait les bras face à elle.

Elle essaya tout de même, peine perdue.

Elle s'arrêta de courir, essoufflée. Elle ne laissa pas la panique monter en elle et garda la tête froide. Elle ferma les yeux et réfléchit. Je veux voir Lydia. Elle se répéter ça en boucle. Quand elle rouvrit les yeux, elle n'était plus dans la pièce vide.

[] Elle se trouvait désormais couché sur un trottoir en mauvais état. Un soleil éblouissant lui brûlait le visage. Elle se redressa, et se rendit compte qu'elle portait des vêtements. Une robe noire à imprimé fleur ainsi qu'un collant léger et une paire de bottine en peaux marron. Sa tenue était ravissante, mais elle n'avait jamais porté de vêtements ainsi. Elle était du genre à mettre sur son dos les premières affaires lui tombant sous la main, sans se soucier de la dégaine qu'elle pourrait avoir avec. Son bras se mouva soudainement sans qu'elle ne comprenne ce qu'elle faisait. Un rire qui n'était pas le sien s'échappa de sa bouche tandis que son oreille prêtait attention au téléphone collé contre celle-ci.

- C'est pas grave, on se remettra ça. Dit Lou sans pouvoir contrôler ses paroles.

- Houai. Tu pourrais venir à la maison? Juste nous deux, un film et du pop-corn. Pour une fois que le surnaturel nous laisse souffler... Elle entendit quelqu'un lui répondre à travers le téléphone. La voix de la personne ressemblait étrangement à celle de Stiles.

- C'est ta définition d'un rencard ça? Elle dit cela d'une voix légère, alors que son esprit était en panique.

- Heu oui... À moins que tu préfères un cinéma? Ou un diner aux chandelles? Quoique je ne sais pas cuisiner...

- Stiles, je te taquine. Un film ça sera super. C'est une activité normale, pour le couple normal que l'on est. Tant que ça n'a rien à voir avec mes dons de Banshee...

Elle s'avança sur la route trop absorbée sur l'échange téléphonique pour vérifier si la voix était libre. Elle n'avait aucune emprise sur son propre corps.

- Alors ça veux dire oui?

Lou poussa un cri effroyable avant de se faire percuter par une voiture. Une douleur aiguë la fit trembler de tout son corps et elle s'effondra sur le sol. Ses cheveux roux lui revinrent dans le visage, l'empêchant d'observer pour une dernière fois le soleil.

Mais Lou n'avait pas les cheveux roux. []



Parce que l'erreur est humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant