chapitre 37

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Ses paupières étaient lourdes. Si lourdes qu'elle finit par les fermer.
La tête de Lou qui reposait sur sa main glissa brusquement de son appui, et elle se reprit de justesse pour éviter de tomber par terre. Son regard parcourut la classe pour vérifier que personne ne l'avait remarquer.

Heureusement, à part Scott qui avait un sourire amusé aux lèvres, personne ne semblait l'avoir vu. Et surtout pas le professeur, sinon elle en aurait entendu encore pendant de longs mois.

Il ne fallait pas lui en vouloir aussi, ces deux dernières nuits, elle n'avait pas beaucoup dormi. Avec Derek qui vivait avec elle, elle n'était pas tranquille. Elle avait confiance en lui, mais elle ne pouvait pas baisser sa garde et sa méfiance en un claquement de doigts. Un seul bruit et elle allumait la lumière, vérifier que ce n'était pas Derek qui était descendu au salon.

Elle avait dormi deux semaines seule dans le loft, et elle l'avait fait comme un bébé, malgré ses soupçons de meurtrier en ville.
Mais le fait que Derek soit dans la même maison qu'elle.... Elle avait un mal fou avec les contacts humains, et la manière dont Derek lui avait été imposé était loin de l'habituer en douceur.
En même temps, elle ne pouvait pas lui en vouloir, c'était chez lui.

Mais malgré tout, elle était fatiguée.

Elle rejoignit Malia qui lui avait fait signe à la fin du cours et toute deux rejoignirent Stiles qui n'avait pas le même cours qu'elles.

- Alors ton cours? Demanda-t-elle sur le ton de la conversation.

- Passionnant. Marmonna ironiquement Stiles.

Scott et Isaac se joignirent ensuite à eux.

- Alors Isaac, ça fait un an que tu es parti, tu as fait quoi là-bas?

- Au début, je suis resté avec Chris qui m'a traité comme son fils. On a emménagé dans un appartement dans le centre de Londres et je suis allé dans un petit lycée. On a totalement raccroché des trucs surnaturels, ce qui nous allait pour le mieux. C'est presque devenu un tabou en fait. On a ignoré tout ce que l'on avait vécu avant notre arrivée à Londres. Il n'y avait aucune photo d'Alison ou de sa femme, et on ne parlait jamais de vous ou de nos mésaventures. Une fois, il m'a demandé si j'allais bien. Je lui ai dit que non et il m'a répondu que lui non plus ça n'allait pas. C'est le seul moment où l'on a évoquer la mort d'Alison et tout ce qui nous était arrivé. Et on n'en n'a jamais reparlé.
Vraiment jamais.
Je n'ai parlé de vous ou de moi à personne. Et puis Chris à retrouvé une amie à lui avec qui il avait appris à chasser. C'était une orpheline que son oncle avait pris sous son aile et à qui il avait tout appris sur la chasse. Ils ont commencé à se voir de plus en plus souvent, il semblait allé mieux avec elle.
Avec elle, il parlait de tout, de ce qui lui était arrivé, à lui, à Alison, à Victoria et même à moi. Pour moi c'était une simple connaissance qui lui permettait de rester les pieds sur terre. Mais moi, je n'avais personne pour m'aider. Chris avait déjà du mal à garder la tête hors de l'eau, je n'ai donc pas cherché à lui faire part de mes problèmes.
Et Scott l'a appelé pour cette histoire avec... Liam c'est ça? Un nouveau bêta. Il m'a dit qu'il devait revenir. il m'a dit qu'il allait vous aider, et essayer de reprendre une vie normale. Il m'a demandé de le suivre, mais je n'étais pas prêt. J'avais tout perdu à Beacon Hills, je ne voulais pas revenir. Alors je ne l'ai pas fait. Il m'a laissé l'appartement, de l'argent et il est parti. Je me suis débrouillé seul après son départ. Son amie, qui se trouvait être ma professeur de français à essayé de m'aider sa façon. Ça a été la seule prof sympa que j'ai connue. Plaisanta Isaac avant de poursuivre.
Il m'a rapidement tenu au courant des événements qui se produisait ici et ça me faisait plaisir d'avoir de vos nouvelles même si j'étais si loin.

Il est revenu.
Il pensait que c'était fini, et qu'il pouvait rentrer à Londres. Et puis il y a eu Kate au Mexique. Après sa mort, il s'est rendu compte qu'il devait arrêter de se voiler la face, ce n'était pas chez lui. Il devait recommencer à vivre, il devait prendre ses responsabilités, il devait arrêter de se cacher. Il m'a demandé de faire pareille, mais je ne le voulais pas. En fait, je le voulais mais j'avais peur. Alors je ne l'ai pas fait.
C'est finalement ma prof de français qui m'a convaincu. Elle m'a ouvert les yeux sur ce dont j'avais vraiment besoin et ce que je devais faire. Alors j'ai quitté le cours et je suis parti de Londres sans un regard en arrière.

Personne ne répondit.

- Sache Isaac que tu a fait et tu fera toujours partis des nôtres. Je comprends que tu es eu besoin de partir. C'était dur, très dur. Et puis, plus rien ne te retenait ici au final. Certes, il y avait nous, mais ce n'était pas ça qui allait te faire faire ton deuil. Dit finalement Scott avant de donner une tape sur l'épaule d'Isaac et de sourire.

- Moi je ne t'aime pas. On a du se voir quoi, quatre fois dans notre vie? Et une de ses fois, tu m'as foncé dedans. Je te connais si peu que je ne t'ai même pas reconnu la dernière fois. Je sais qui tu es, je sais ce que tu as fait. Et je ne t'aime pas.  Répliqua Malia en brisant l'ambiance.

Lou et Stiles eurent un léger rire. Malia était cash, c'était une qualité comme un défaut.

- Je te connais aussi peu que tu ne me connais Malia. Tout ce que je sais de toi, c'est que tu fait parti des amis de Scott. Alors même si tu ne m'aimes pas, moi, j'apprendrais à le faire. On est une meute n'est-ce pas?

Scott parut surpris de ces sages paroles. Isaac avait grandement gagné en maturité.

Et pendant que la conversation continuait, Lou ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs à Stiles, lui faisant de même.

Lou n'avait jamais vraiment su ce qu'était l'amour. Mais maintenant qu'elle était amoureuse, elle pouvait le dire en toute franchise.

Être amoureux, c'est douloureux.

C'est comme foncer dans un mur à pleine vitesse, sans chercher à s'arrêter parce que tu veux savoir, parce que tu veux goûter au délice du bonheur. Tu sais qu'inexorablement, tu fonces vers un désastre qui détruira ton cœur en le brisant en milliers de morceaux, mais tu cours quand même, cherchant à savoir si enfin, tu seras entier quand tu t'abandonneras dans ses bras.

Et Stiles était le premier d'accord, aussi loin de son cœur que près de son corps.

La vie est si imparfaite et si dangereuse. 

 Au temps dangereux que l'illusionniste qui se rapprochait du néméton.

Parce que l'erreur est humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant