Parce que l'erreur est humaine

Chapitre 16

Il courait à une vitesse fulgurante. Les lampadaires qui inondaient le rebord de la forêt de leur lumière ne ressemblaient qu'à des tâches floues. De toute façon, il se fichait royalement de son environnement. Ses yeux et ses sens étaient tous obnubilés par la personne qu'il poursuivait. Elle le devançait d'une dizaine de mètres, et dans la nuit il aurait tôt fait de la perdre de vue s'il n'avait pas eu ses capacités. Il entendait ses halètements essoufflés et ses cris de terreur. Elle savait que c'était fini. Elle avait beau courir, elle allait être attrapée. Et c'était aujourd'hui qu'elle tomberait. Elle le savait, mais elle ne voulait pas l'admettre. C'était tellement dur pour elle de se dire que bientôt elle cesserait de courir, rattrapée par les conséquences de ses ignobles actes et qu'ensuite elle serait tuée. Son instinct de survie avait toujours été le plus fort. Malheureusement, il ne lui servirait à rien contre le fléau qui la poursuivait. Même ses capacités ne lui serait d'aucune utilité, elle avait déjà pu le constater à ses dépends. Dans sa course effrénée, elle remarqua au dernier moment la personne armée qui lui faisait face. Sans aucunes hésitations, elle se jeta hors de la route et surtout hors de portée du fusil chargé sur l'épaule du chasseur. Elle fit plusieurs roulades, se rendant soudainement compte qu'elle s'était jetée dans un ravin. Elle parvint en bas sonnée, blessée, mais en vie.

- Vous ne m'aurez pas! Hurla-t-elle. Mais son ton terrorisé la trahissait. Elle était faite comme un rat. Elle repartit en boitant, traînant sa misérable carcasse encore un peu plus longtemps. C'était toujours mieux d'être tué ici, en se battant, plutôt que vulgairement pendus. Elle mourrait sans abandonner.

Un grognement tout près d'elle lui glaça le sang. Elle n'eut pas le temps d'esquiver les crocs qui déjà s'enfonçaient dans la chair de son avant-bras. Un cri de douleur résonna dans la clairière tandis qu'elle frappait et griffait tout ce qui se trouvait à sa portée, le désespoir pour seul allié. Mais ses coups étaient désordonnés et avaient perdu de leur force. Il n'eut aucun mal à les esquiver et à la faire tomber au sol. Pourtant, il la sous-estima. Un coup dans l'estomac lui fit lâcher un gémissement de douleur. Elle profita de cette distraction pour s'enfuir, sachant pertinemment qu'elle n'aurait jamais l'avantage dans un combat singulier.

Elle se remit à courir, faisant abstraction de la douleur qui lui déchirait le bras et la jambe. Elle serra les dents pour retenir un cri de douleur. Elle ne devait pas trahir sa présence, il la retrouverait.

Soudain elle vit avec étonnement apparaitre un point rouge sur son ventre. Elle releva la tête, et aperçut dans la clarté de la lune, un homme qui pointait sur elle une arme chargée. Ce coup la tuerait. Ce coup achèverait son règne de terreur, elle le savait. Elle reconnut soudain le visage de la personne qui menaçait sa vie, et eut l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Sauf que cette fois, elle n'avait nul part ou fuir.

Elle tomba sur ses genoux.

- Chris... Tu ne peux pas me faire ça, je suis ta sœur.

- Je pensais que tu ne pouvais pas tuer des innocents dans ton unique intérêt. Je me suis trompé. Les gens font des erreurs, les gens changent. Mais toi, tu as changé à un point de non-retour. Et à ce point-là, tu n'es plus ma sœur.

Kate, qui jusque la, avait gardé espoir que son frère fasse preuve de pitié envers elle, fut forcer de constater qu'il était prêt à la tuer. Elle se releva, d'un pas chancelant tentant par tous les moyens de trouver une issue.

Un grognement sur sa gauche attira son regard. Dans l'ombre que les arbres projetaient sur le bord de la plaine, deux yeux bleus glacés l'observait d'un air dégoûté. Un rire dément franchit ses lèvres.

- Je ne vais pas vous laisser faire. Je suis Kate Argent, je suis un jaguar-garou, vous ne pouvez pas m'abattre! Avant qu'elle ne décide de s'enfoncer de nouveaux dans la forêt, le loup bondit de sa cachette et lui arracha avec ses crocs un énorme morceau de mollet. Bizarrement, elle resta debout, à observer d'un air fou sa jambe. Elle parvenait à peine à rester droite. Elle ne pourrait plus marcher.

Un coup de feu partit, personne ne sachant vraiment d'où il venait. Kate eut juste le temps de se retourner et d'entendre le sifflement de la balle avant que cette dernière ne la touche à l'abdomen. Un cri déchira le silence qui avait enveloppé la plaine et elle tomba de nouveaux au sol. Des balles l'accompagnèrent tout le long de sa descente.
Au total, une demi-dizaine s'était logées dans son corps, et quand sa tête toucha le sol, ses yeux toujours ouverts ne reflétaient plus de vie.
Elle était morte.
Là, au milieu de ce pré, sans personne pour la pleurer. Mais après tout, qui aurait voulus le faire? Elle avait suffisamment fui. Elle gisait dans une mare de sang écarlate, qui ne cessait de s'agrandir.

Chris, malgré toux les crimes qu'avait commis sa sœur, versa une larme. Il était totalement seul. Sa famille entière avait était décimée. Son père ne comptait plus comme quelqu'un de sa famille. Il avait tout perdus, réellement. Il ne lui restait rien, et pourtant il trouvait quand même l'envie et la force de se battre. Il essuya d'un revers de manche la larme qui perlait sur sa joue et s'approcha du corps de sa sœur.

- Elle est bel et bien morte. Dit une voix dénuée de tristesse.

Le visage de Chris ne reflétait aucunes émotions. Il ne répondit rien et s'agenouilla près de la dépouille. Il ferma les yeux de sa sœur pour ne plus supporter ce regard dénué de vie.

- Qui a tiré? Demanda-t-il placidement.
Plusieurs chasseurs sortirent de l'ombre. Nombreux étaient blessés; certains boitaient, d'autre saignaient. Mais malgré ça, ils continuèrent de s'approcher de celle qu'ils chassaient depuis des mois.

- C'est moi. Dit une femme qui apparut sur le champ de bataille comme un cheveu au milieu de la soupe. Comparé à ses hommes qui étaient transis, boueux et épuisé, elle, elle resplendissait. À sa main, un glock dernier cri fumait encore des coups qu'il avait tiré. Elle ouvrit la recharge, et constata avec un sourire satisfait qu'elle avait tiré toutes ses balles. Elle eut un grand sourire et ouvrit les bras.

- Et bien lobito, je suis fier de toi.

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Ha ha!!! Voici Derek, le retour!!!!! Je l'aimais tellement, son départ m'a tellement attristé.... Mais dans ma fiction, il va revenir, héhéhé.... On va laisser quelque temps les persos principaux pour mieux situer l'histoire et mettre en place quelque changement qui j'espère vont vous plaire...