Parce que l'erreur est humaine

chapitre 11

- Stiles, je n'arrive pas à te comprendre. Dit Scott qui était venu à l'hôpital sur la demande de son meilleur ami.

Stiles faillit lui dire qu'il ne pouvait pas comprendre, qu'il n'avait pas perdu l'amour de sa vie, mais il prit conscience de ses paroles juste avant qu'elles ne franchissent ses lèvres.
Sa tristesse effaçait complètement le monde autour de lui.

- Hier tout semblait aller bien et aujourd'hui, regarde toi....

- Il n'y a rien à comprendre Scott. Je ne voulais pas me suicider. Je me suis blessé, et il s'avère que je ne suis pas allé voir un médecin après. Mon but premier n'était pas de me tuer.

Scott haussa tellement les sourcils qu'ils faillirent disparaître derrière ses cheveux qui avaient pris de la longueur ces derniers mois.

- Tu vas me faire croire que ses coupures, tu ne te les aies pas fait toit même? Techniquement, c'est impossible.

- Ça a un peu dérapé, je ne pensais pas que j'allais me taillader les veines.

- Même si tu ne voulais pas mourir, tu t'es quand même délibérément blessé.

Stiles resta muet, ce qui était rare chez lui.

- Heureusement que tu étais déjà ici, sinon, tu serais... mort. Scott murmura ce dernier mot, comme s'il avait peur qu'en le prononçant, il ne devienne une réalité. Il était rongé par l'inquiétude, et partagé entre son envie de prendre Stiles dans ses bras et celle de le frapper. Quoique ça n'aurait en rien arranger l'état déjà très faible dans lequel il était.

- J'étais allé voir Lou. Dit Stiles comme une excuse qu'il devait brandir pour se justifier de son acte.

- Qui ça?

- L'inconnu que j'ai sauvé. Il s'avère que tu avais raison, elle ne s'appelait pas Lydia, mais Lou.

- Encore elle?! Mais enfin Stiles, je t'ai déjà dit qu'elle était normale! Pourquoi as-tu eu besoin de l'espionner et de jouer au détective avec elle ?

Stiles fronça les sourcils. Jamais il n'avait été comme ça avec elle. Maintenant qu'il y réfléchissait, la question de Scott n'était pas dénué de sens. Stiles avait toujours été comme ça, toujours à chercher des réponses. Toujours besoin de fouiner, gratter, trouver. Pourtant, alors que Lou représentait à ce jour le plus grand mystère de sa vie, il n'avait jamais endossé son rôle de policier.
L'idée ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Quand il était avec elle, il laissait sa vie au pas de la porte, et il profitait. Il se laissait aller à.... Respirer.

Il respirait.

Avec elle, il respirait. Il n'en prit conscience que maintenant, alors que sa gorge était serrée et que son cerveau ne recevait pas assez d'air pour réfléchir correctement. Sans air, il ne pouvait pas réfléchir. Et sans réfléchir, il ne pouvait pas s'en sortir.

Le peu d'air qu'il réussissait encore à faire parvenir à ses poumons cessa momentanément de l'alimenter en oxygène.

Il était bloqué, incapable de bouger.

Il avait besoin d'elle. Et quelque part, ça lui faisait mal de l'admettre.

- Stiles, ça va? Demanda Scott d'une voix inquiète devant le regard figé de son meilleur ami. Ce dernier battit des paupières et répondit dans un souffle un petit oui.

- Je ne te crois pas. Mais ce n'est pas grave, tu n'es pas obligé de tout me dire. Je veux juste que tu saches que je suis là. Quoiqu'il arrive, je suis là. Et je le serais toujours, peu importe pourquoi tu as besoin de moi. Je t'aiderais, quand tu le voudras.

Les yeux de Stiles se remplirent de larmes. Il n'arrivait pas à réfléchir, ni a parler ni a bouger. Scott se trompait.
Même si Stiles le voulait, Scott ne pourrait pas l'aider.
C'était à lui et à lui seul de s'en sortir.
Et il était malheureusement loin d'y arriver.

***

Elle papillonna des yeux quelque temps avant de pouvoir pleinement détailler du regard l'endroit dans lequel elle se trouvait.

Encore ce hangar.

On aurait dit le même rêve qu'elle avait déjà fait. Un rêve d'une réalité poignante. Cette fois, pourtant, Lydia était déjà près d'elle, et elle la couvait d'un regard étrangement maternel.

Lou dévisagea Lydia, sans comprendre la situation.

- Je veux des explications. Suis-je clair? Je veux savoir où nous sommes, qui vous êtes et pourquoi vous êtes là.

- Je dirais que nous sommes dans ta tête. Et c'est toi qui nous amènes ici, un lieu calme, ou tu n'es pas dérangé ni par ton conscient, ni par ton subconscient. Il n'y a qu'à cette condition que tu es capable d'entrer en contact avec moi. Qui suis-je? Je m'appelle Lydia. Tu le sais déjà.

- Dans ma tête, mais qu'est ce que vous racontez?

Lydia soupira d'un air patient.

- Quand tu as touché Stiles pour la première fois, j'ai vu en toi un vrai potentiel. Il y avait quelque chose chez toi de particulier. Tu m'as tout de suite plu. Je savais que c'était toi.

- Je ne comprends pas.

-Je sais que c'est compliqué et que cela semble irréel. Mais laisse moi une chance de te faire comprendre pourquoi je suis ici, pourquoi je suis en toi.
Parce que c'est vrai, je suis en toi, je suis toi.
Je fais partie de ta personne désormais.
Quand j'ai vu en toi tout ce que tu pouvais lui offrir, et tout ce qu'il désirait, j'ai pris la décision de renoncer au repos qui m'était promis.
Je suis venue te chercher, parce que je savais que tu aurais les capacités d'être celle que je ne serais plus. 
J'ai quitté le purgatoire, le lieu ou les Êtres surnaturelles finissent. Un endroit aussi fascinant qu'effrayant, mais qui m'offrait une sûreté et une paix que je n'avais jusqu'alors jamais pu connaître.
En tant que banshee, lorsque je m'y suis retrouvé, j'ai eut le droit de faire un choix.
Et j'ai fait celui de rester.
Le choix de rester ici, pour lui, pour le protéger.
Il avait besoin de moi, il avait si désespérément besoin de moi que je ne pouvais me résoudre à l'abandonner.
Quand tu es entrée dans sa vie, je suis entrée dans la tienne. Je te donne tout ce que je suis, je te donne le souvenir de mon vivant, et avec la vie qui t'es offerte, tu peux le sauver.
Je t'ai choisie pour lui.
Et je sais que tu sera bonne pour Stiles.
Je le sais.

Lou s'assied en tailleur sur le sol, en prenant sa tête dans ses mains, complétement dépassé par la situation.
Si elle avait correctement compris, l'ex copine du garçon qui l'avait empêché de se suicider, l'avait choisie pour porter le fardeau de la vie de Stiles.

- Tout ceci n'a aucun sens, je suis juste en train de délirer. Dit elle à voix basse en tentant de s'en convaincre.

Parce qu'en réalité, elle avait parfaitement compris.

Aussi bizarre que cela puisse paraître pour la conscience d'un Humain, Lou comprenait.
Elle n'osait juste pas se l'avouer, de peur que tout ceci ne devienne réel, et que sa vie ne prenne un tournant qu'elle était certaine de détester.

- J'en repartirais dès que je saurais Stiles sauf. Je te quitterais, je le quitterais et je pourrais enfin reposer en paix.

Lou resta bouche-bée.

-tu ne te souviens pas, mais quand je suis venu dans ton esprit, tu as vu toute ma vie. Tu as peut-être besoin de la revoir pour tout comprendre.

- Ne me...

Trop tard. Lydia avait placé ses mains sur les tempes de Lou, et toutes deux avait été transporté dans les souvenirs de la rousse.

***

Rien n'était plus étrange que ceci. Dur à croire, dur à comprendre. Mais pourtant, c'était la vérité.

Lydia était morte.

Mais elle était toujours là.