Chapitre 28

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Le réveil eut à peine le temps de sonner que déjà, il fut éteint. Lou qui n'avait pas fermé l'œil de la nuit avait attendu patiemment que l'heure de se lever sonne. Elle frotta ses yeux cernés avant de filer sous la douche. Elle laissa l'eau chaude réveiller ses sens pendant cinq minutes avant de fermer le robinet et de se préparer à sortir.

Le stress lui nouait l'estomac. Elle n'était censée ne rien craindre, elle avait vécus bien pire qu'une rentrée de lycée. Mais elle avait peur du regard que les gens risquaient de poser sur elle, des questions qu'ils pourraient se poser. Elle avait horreur d'être jugé sans que l'on ne la connaisse. Mais avec son caractère bien trempé et sa grande gueule, elle risquait de ne pas se faire beaucoup d'amis. Elle avait toujours été comme ça, sur la défensive 24/24.
La seule personne avec qui elle n'était pas crispée ou stresser était Stiles. Même avec son père, elle avait du mal. Elle était polie, mais elle n'arrivait pas à créer de lien. Peut-être étais-ce parce qu'elle avait peur de souffrir si elle aimait quelqu'un.
Chaque personne qu'elle avait aimée était morte. Son père avait peut-être raison après tout... N'étais-ce pas elle le monstre?

- Lou, tu veux une gaufre? Hurla Stiles.

Lou sourit et lui répondit affirmativement avant de chasser de son esprit ces mauvaises pensées.

Elle descendit en trombe les escaliers pour rejoindre Stiles dans la cuisine. La première chose qui lui sauta aux yeux (enfin surtout au nez) fut l'odeur de brûlé qui flottait dans l'air. Elle regarda la gaufre noircit qui reposait dans son assiette, mal camouflé par de la chantilly.

- Merci... Dit-elle en essayant de rester polie et de ne pas éclater de rire.

- Je te l'avais dit que je ne savais pas cuisiner! Soupira Stiles.

- J'ai encore rien dit!

- Ta tête parle d'elle-même.

Lou secoua la tête de gauche à droite avant d'éclater de rire. Elle mangea finalement sa gaufre qui selon elle était "pas si horrible que ça".

Stiles rigola dans son coin en sortant ses Chocapic. Il en dévora un plein bol avant de sortir, avec un regard dément, la lampe de poche star Wars. Lou pouffa dans son verre de jus d'orange.

- Lou ?

- Quoi ? dit elle en regardant Stiles. Ce dernier braqua sur elle le faisceau de sa lampe. Lou cacha ses yeux dans ses mains.

- Tu es sérieux Stiles? Lou rigola avant de lui arracher habilement sa lampe des mains. Tu vas le payer chère. Elle s'arma de la bombe de chantilly et visa Stiles comme si elle tenait entre ses mains une arme à feu.

- On fait moins le malin maintenant?
Stiles chercha du regard quelque chose qui pourrait le sortir de se mauvais pas, et son regard tomba sur le paquet de farine qu'il n'avait pas rangé pour faire les gaufres.

- Tu n'as pas intérêt. Dit Lou. Stiles pencha la tête sur la droite et un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres. Il se rua sur le paquet tandis que Lou faisait feu. Stiles reçu plein de chantilly dessus et Lou esquiva difficilement les jets de farine qui fusait désormais dans toute la cuisine.

-OK, je capitule! S'exclama Lou qui était couverte de farine de la tête au pied. Ils se regardèrent de longues minutes, sans que rien ne se passe. Le regard de Stiles dévia alors sur l'état de la cuisine et sur l'horloge.

- Si je te dis qu'on a dix minutes pour tout ranger, se changer faire nos affaires et démarrer la jeep, tu réagis comment?

- Il vaudrait mieux que ça reste une hypothèse. Ils échangèrent un regard avant de se jeter sur les produits ménagers. La cuisine finit par ressembler à quelque chose d'autre qu'une gaufre à la chantilly géante. Mais eux deux étaient toujours dans un état pitoyable. Lou se rua sur le balcon pour passer un coup de sèche-cheveux sur son corps crépis de farine. Sa technique marcha plus que bien puisque finalement à part ses cheveux dans un désordre monstre, rien ne paraissait anormal dans sa tenue.
Stiles se changea entièrement et quinze minutes plus tard, ils se trouvaient tout deux dans la jeep.

- Allez, on y croit. Stiles mit le contact, et la voiture dans un horrible vrombissement démarra.

- Yes! Hurlèrent-ils tout deux tandis que la voiture s'éloignait de la maison en cahotant. Le trajet fut d'une lenteur insupportable. Quand enfin le lycée leur apparut, la bonne humeur et la joie de Lou s'était envolé, remplacé par son stress. Stiles prit son sac et sortit de sa jeep en trottinant. Lou le suivit, sans savoir ce qu'elle devait faire.

- Stiles, je vais où? Demanda-t-elle timidement. Il se retourna, gratta sa tête avant d'apercevoir quelque chose ou plutôt quelqu'un derrière Lou.

- Coach! Hurla t il. Le fameux coach se dirigea vers les deux adolescents et Stiles tapota affectueusement l'épaule de Lou.

- Désolé de t'abandonner avec lui, mais je suis vraiment en retard. On se voit à la pause au casier 2046, attends y moi! Stiles partit en courant, laissant Lou en plan en plein milieu de la cour. Elle leva les bras au ciel et se retourna.

- Heu... Coach? Dit-elle en hésitant.

- Du retard, déjà? Hurla-t-il.

- Oui en fait, je suis nouvelle donc je ne sais pas ce que je dois faire...

- Ha, tu es la petite Lou Stilinski? Demanda le coach. Lou haussa les sourcils. Ils lui avaient donné leur nom? Pourquoi, comment? Elle s'en étonna et oublia de répondre à la question, trop frustrée par le nom de famille qu'on lui attribuait.

- Ho, tu m'écoute? Dit le coach en claquant des doigts devant les yeux ébahis de Lou. Cette dernière secoua la tête et se força à reprendre contact avec la réalité, aussi étrange soit-elle.

- Oui pardon c'est bien moi.

Le coach posa une main sur son épaule et renifla.

- Tu sais, je n'ai jamais connu ce que c'était de vivre dans la rue. Mais une fois, je courrais dehors, et il faisait tellement froid que j'ai perdus...

Lou ne l'écoutait plus. Elle se contentait d'acquiescer pour lui faire croire qu'elle était toujours concentrée sur son monologue ennuyant. Le coach était un personnage très étrange, qu'elle n'était pas encore sûre d'apprécier ou de détester.

Mais en ce moment, elle se fichait bien du coach, du lycée, et des cours.

- Je m'appelle Lou Stilinski. Murmura-t-elle avant de sourire.

Lou Stilinski

Parce que l'erreur est humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant