Chapitre 10 ♕

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Salam Aleykum ♕

Sakina

Il regarde mon appartement en entier. Ensuite, il s'allonge sur mon fauteuil tel un gros.

Sakina: Fais gaffe, c'est pas toi qui a payé le fauteuil.

Yani: Ça va ça va.

Yani, c'est mon petit frère, il a 16 ans. Il a aussi une petite barbe, ça me fait bizarre de le voir avec. On était assez proche avant, mais quand je suis partie de la maison, j'ai changé de numéro et de ville. Je voulais plus avoir affaire avec ma famille.
J'ai aussi un grand frère Issam, mais disons que monsieur a déjà sa petite femme.
Il y a aussi Neyla, ma petite soeur, elle a maintenant 11 ans.

Yani: C'est vrai que t'es malade?

Sakina: Je suis pas vraiment malade, c'est compliqué. Je peux pas avoir d'enfant.

Yani: C'est ce que ont dit les médecins ?

Sakina: Ouais.

Yani: Mais, c'est pas eux qui décident. C'est Dieu.

Sakina: On me l'a diagnostiqué Yani. Ils ont pas décidé.

Yani: Je suis sûre, que c'est du mytho, genre comme ça tu paies leurs opérations qui coutent un bras.

Sakina: Je compte pas faire d'opération et je compte pas me marier.

Yani: En parlant de mariage, tu te rappelles de Samir?

Samir, c'était une connaissance du collège, le genre de gars qui a toutes les filles du collège à ses pieds, et qui s'entend avec tout le monde. Il était juste sympa. Au collège, j'étais insociable, complexé par mon corps. Mais, j'ai grandi et muri. Je sais que j'ai mon charme. De plus, je préfère être charmante parce que La beauté est éphémère mais le charme est éternel.

Sakina: Je m'en rappelle et donc?

Yani: Il est venu demander ta main.

Je recrache l'eau que j'avais dans la gorge.

Sakina: Et il le sait...

Yani: Ton infertilité ? Ouais, il a dit que ça changera pas et que si tu peux vraiment pas avoir d'enfant, vous adopterez. Il a même dit qu'il voulait que tu restes à la maison et lui part travailler.

Je sais plus quoi penser.

Yani: Du coup, là il te cherche. T'en penses quoi toi ?

Sakina: J'en pense rien, je sais plus quoi penser. Dis à personne où je vis.

[...]

Je regarde toutes ces petites filles jouées, je suis toujours dans mes pensées. À vrai dire, je sais plus quoi faire. D'habitude, je suis du genre à trouver une solution mais là, j'ai rien qui me passe par la tête.
Je sens une main sur mon épaule. Je relève la tête et vois Saphir.
D'ailleurs, j'aime vraiment travailler pour lui. Sa fille est adorable et complètement dingue, mais je l'aime vraiment.

Saphir: Ça va ?

Sakina: Oui Oui.

Saphir: Ça se voit que t'es pas comme d'habitude. Vas-y viens.

Il me prend la main et m'emmène à l'écart.

Sakina: Et les petites ?

Saphir: T'inquiète Salim est là.

On s'assoit sur l'herbe. L'anniversaire de Saphira se déroule dans un petit parc. Je savais même pas qu'on pouvait privatiser un parc.
On regarde à deux le ciel bleu. Ce n'est pas un silence gênant au contraire, c'est agréable.

Saphir: T'es mystérieuse comme femme.

Sakina: Tu trouves ?

Saphir: Ouep, de base, les filles parlent de leur vie sans aucun problème mais toi, nan. Je connais rien de toi.

Sakina: J'aime pas parler de ma vie au inconnu. Je préfère garder certaines choses dans mon jardin Secret.

Saphir: Mais à force de tout garder pour toi, tu finiras par craquer tôt ou tard.

Sakina: Je sais pas.

Saphir: Ça me fait bizarre. Ma fille grandit super vite.

Sakina: Elle va pas rester petite non plus.

Saphir: Bah, si c'est mon petit bébé.

Sakina: C'est bizarre d'entendre ce genre de parole venant d'un homme.

Saphir: Crois moi, les hommes sont plus sentimental que les femmes. Juste, on montre rien.

Sakina: Ah ouais, bah c'est quand même bizarre.

Il lâche un petit rire. Je me reconcentre sur le ciel, je sens son regard sur moi.

Sakina: Tu sais, j'aime trop travailler chez toi.

Saphir: Ah ouais ?

Sakina: Oui, avec ta fille, vous m'apportez un truc que j'ai pas.

Saphir: C'est quoi ?

Sakina: Le sentiment d'appartenir à une famille.

Des larmes commencent à couler. Il a raison, tôt ou tard, je vais craquer et c'est plus tôt que prévu. En un mouvement, je me retrouve sur son torse. Il me caresse les cheveux.

Sakina: Tu sais, j'ai été rejeter par ma propre famille parce que je suis infertile et que je voulais pas rentrer à fond dans la religion. Je suis juste un peu perdu niveau religion. C'est pour ça que je suis venue vivre ici, pour recommencer une nouvelle vie. Mais, c'est plus facile à dire que à faire. Impure, c'était comme ça qu'ils m'appellaient. Alors, que j'ai rien demandé.

Saphir: C'est bon Sakina, oublie les. Arrête de regarder le passé et regarde le présent et le futur. Ils en valent pas la peine. Avance que avec les vrais.

Sakina: Bah, je vais avancer seule alors.

Saphir: Pas seule, tu seras plus jamais seule. Tu peux compter sur 2 autres personnes.

Sakina: Qui ?

Saphir: Saphira et moi.

Je relève la tête, il me sourit de toutes ses dents. Il a beaucoup de charme Saphir.

Sakina: Sérieux ?

Saphir: Ouep, on est les triples S.

Sakina: Saphira, Saphir et Sakina. Pas mal.

Saphir: Maintenant sèche tes larmes, tu ressembles au Joker.

Sakina: Mais.

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