Aeris - Dans le sens du Vent - tome 1

Prologue (partie mise à jour)

Ses mains se serraient davantage autour de son arme, la peur s'accroissait à chacun de ses pas, s'enfonçant peu à peu dans les ténèbres des bois épais de la petite ville de Deadwood du South Dakota. Son pouls s'accélérait, ses mains devenaient moites tandis que ses jambes chancelaient. Il aurait aimé être chez lui ce soir-là, auprès de sa femme et de son jeune fils, devant un bon rôti alors que les flammes dansantes éclaireraient son chez soi chaleureux. Seulement, pour rêver d'un bon rôti, il devait rapporter la bête. Celle-ci se faisait rare en cette saison habituellement riche en gibier. C'était son rôle de rapporter la nourriture et il ne voulait pas montrer à sa femme que quelque chose le tracassait, que quelque chose d'inexplicable le tourmentait. Un chasseur n'a pas peur du noir, un chasseur n'a pas peur du silence, il n'a pas peur non plus de la solitude et malgré tout, il était terrorisé. Depuis sa découverte quelques temps plutôt, un tas de choses inexplicables lui était arrivées. À plusieurs reprises, il avait échappé à la mort de justesse. Il savait que cela n'allait pas durer, ils finiraient par l'avoir. Ils le retrouveraient et ils lui feraient payer. Il en était persuadé.

Il continua d'avancer de sa démarche incertaine. Derrière lui, un craquement se fit entendre. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Le corps tendu, il se retourna et dirigea son arme vers la source du bruit, ses sens en alerte. Seulement il ne vit rien, rien d'autre qu'un lapin qui fuyait à toute vitesse. Il aurait pu l'avoir, il aurait pu le ramener chez lui. Sa femme aurait été contente, voilà quelques temps qu'il ne ramenait plus rien ; « les jours sont durs, que veux-tu. Elles ne veulent pas se faire manger, ces bêtes » lui répondait-il dans un rire qui sonnait faux. Il souffla et baissa son arme, s'insultant mentalement. Il leva les yeux une dernière fois sur le lapin qui avait déjà disparu. Ce fut à ce moment exact qu'il les remarqua, plus silencieux que le lapin lui-même. Son souffle s'interrompit, la sueur perlait son front et tandis que son cœur battait la chamade, son arme glissa de ses doigts humides. Ils avaient fini par le retrouver, il savait que ça finirait par arriver, il l'avait toujours su.