Kelly
Ça faisait déjà deux mois que Jenna nous avait quittée, j'allais sur sa tombe pour la dernière fois. J'avais pris l'habitude d'y aller depuis sa mort pour me souvenir d'elle et j'en profitais pour arroser la magnifique fleur laissée par Lisa avant son départ pour l'étranger. Ce jour-là, c'était le grand jour pour moi, Jeremy avait trouvé du travail sur Lyon et moi, je venais de recevoir la bourse d'étude que j'avais demandée et nous avions tous les deux été acceptés dans les écoles qu'on voulait. Nous avions trouvé une collocation plutôt pas mal et Jeremy avait déjà commencé à faire connaissance avec nos colocataires puisqu'il était déjà là-bas et quelques heures plus tard, je serais enfin avec eux. Je partis du cimetière comme à mon habitude, sans un mot, et je rentrai chez moi afin de terminer mes bagages. Ma valise était bien plus remplie que lorsque j'allais à l'internat du lycée, j'avais même hésité à en prendre une plus grande puis je m'étais rappelée que mes affaires n'étaient pas perdues ici et que j'allais revenir bientôt, tout du moins je l'espérais, et puis cette valise me rappelait tant de souvenir. Elle fut vite terminée et ma mère m'emmena à la gare. Se déplacer, lorsqu'on est handicapé, c'est compliqué. J'avais dix-huit ans et pourtant je ne pouvais pas conduire. Je ne pouvais pas parce qu'avec mon handicap il me fallait un permis spécial avec une voiture spéciale sauf que ça coûtait trop cher. Alors je prenais les transports en commun sauf que dans la plupart de ces transports en commun, il n'y avait pas de place pour handicapé alors je gênais tout le monde dans l'allée ou je trouvais le moyen de m'assoir sur un siège mais ça restais très compliqué. C'était ce que j'ai faisait dans le train, après tout j'en avais pour plus de deux heures de route et j'étais le dernier arrêt. J'avais pris de quoi m'occuper pendant le trajet, un livre et des écouteurs.
- Prochain arrêt : Lyon Part-Dieu. Prononça la voix SNCF dans le train plus de deux heures plus tard.
Je rangeai mes affaires et me mis sur mon fauteuil avec peine mais y arrivai tout de même. Je sortis du train et entrai dans la gare qui, contrairement à ce que je pensais, était dessous les voies de chemin de fer. Je compris très vite une fois dedans que ce n'était pas la gare qui était enterrée mais les voies de train qui était surélevées. Je cherchai alors Jeremy qui était censé être dans la gare mais celle-ci était immense et bondée de monde alors je l'appelai.
- Oh Kelly tu es déjà là ! Je suis allé te chercher une boisson au Starbucks, me dit-il en répondant.
- Au Starbucks ? Le questionnai-je surprise.
- Oui regarde bien dans la gare et tu trouveras, je t'attends là-bas, répondit-il avant de raccrocher.
Je fis ce qu'il me dit et effectivement, je trouvai un Starbucks alors j'entrai et vis Jeremy avec deux boissons semblable dans les mains. Il vint vers moi dès qu'il me vit et me tendis une des deux boissons.
- Tout le monde dit tellement de bien de Starbucks, je me sentais obligé d'essayer avec toi, se justifia-t-il.
Je pris la boisson et la goutai, elle avait plutôt bon goût. Je remarquai aussi que mon prénom était écrit sur le bout de carton servant à ne pas se geler les doigts sur le gobelet, enfin il était écrit "Kely".
- Il manque un "l", remarquai-je.
- Ça va tu as eu de la chance toi ! Ria-t-il.
Il me montra son gobelet sur lequel était écrit "Jérémie".
- Mon prénom s'écrit à la manière anglaise et pas française, sans accent et avec un "y" à la fin, m'expliqua-t-il.
On continua de parler de choses et d'autres tandis qu'il me guida vers la sortie de la gare et que je sirotais mon jus de fruit mangue passion. Je fus très surprise en sortant de celle-ci, Lyon était vraiment une ville très différente de celle où j'avais toujours vécues jusqu'à maintenant. Il y avait devant moi, un grand mur qui avait été peint et derrière celui-ci se trouvait un imposant bâtiment où plusieurs logos de marques étaient affichés.
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Handicap
Teen FictionLa vision de deux voitures se fracassant l'une contre l'autre, le bruit des engins médicaux et des voix des médecins, je n'avais que sept ans et pourtant ce souvenir reste le plus douloureux. Depuis, je vis assise dans mon fauteuil, les gens ont pit...