Kelly
Depuis que j'avais mon exosquelette, rien n'allait plus aussi bien qu'avant. La maladie de Jeremy s'était bien empirée, il était de plus en plus fatigué, il se mettait à tousser et il augmentait constamment sa dose de médicament et le temps de ses exercices de kinésithérapie qu'il faisait chaque matin sans qu'il n'y ait de réel résultat positif. Chaque jour j'avais un peu plus peur de le perdre, je n'arrivais plus à dormir, il fallait constamment que je surveille son état de santé sans compter que les cours ne s'arrêtait pas pour autant et les partiels arrivaient à grands pas. Lui se foutait de sa maladie, il voyait bien qu'elle empirait mais il continuait d'enchaîner cours, travail et devoirs. Il me rendait folle à tel point que je consultais un psychologue trois fois par semaine et je commençais à prendre des antidépresseur sans qu'il ne le sache pour ne pas qu'il ne s'inquiète de trop.
- Tu devrais prendre un arrêt maladie, lui disais-je à chaque fois qu'il rentrait épuisé du travail.
- Mais si j'arrête de travailler, qui paiera le loyer à ma place, me répondait-il souvent.
- Moi ! J'ai encore assez d'argent sur ma bourse pour payer ta part du loyer en plus de la mienne pendant quelque temps, argumentais-je chaque fois, en plus tu seras toujours payer si tu déclares un arrêt maladie.
- Mais si cet arrêt dure trop longtemps, je peux être viré, terminait-il.
Je n'argumentais jamais plus que ça, non pas que je n'en étais pas capable, je n'en avais juste pas le courage. Il partait alors prendre une douche puis avalais quelques médicaments censés lui redonner quelques forces tandis que moi je prenais quelques antidépresseurs en me disant que ça irait mieux bientôt. Tous les soirs je lui reprochais de ne pas assez prendre soin de lui, que sa maladie l'emporterait plus vite s'il ne se reposait pas plus mais jamais il ne m'écoutait. Jusqu'à ce soir où, comme d'habitude, je n'arrivais pas à dormir, je faisais une crise d'angoisse comme ça m'arrivait de plus en plus souvent alors j'essayais de me calmer et notamment avec des médicaments prévus à cet effet sauf que cette fois-ci, Jeremy était réveillé et je sentais son regard plein d'inquiétude malgré l'obscurité de la pièce.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Finit-il par demander.
- Rien, tout va bien ! Tentai-je de le rassurer mais ma voix fébrile et tremblante me trahit.
Je le sentis alors bouger dans le lit et pensai qu'il m'avait cru et s'était rendormi. Tout du moins c'est ce que j'espérais jusqu'à ce que je vis la lumière d'un téléphone s'allumer du côté de ma table de chevet où je cachais mes médicaments.
- Kelly, qu'est-ce que ceci ? S'inquiéta Jeremy en tenant une de mes boîtes d'antidépresseurs dans les mains ainsi que mes médicaments contre l'angoisse.
- Tu devrais te recoucher Jeremy, ta maladie te fatigue déjà bien assez, esquivai-je.
- Qu'est-ce que ceci ? Répéta-t-il en ignorant ma remarque.
- Ai-je réellement besoin de te le dire ? Tu sais lire, soupirai-je.
Il s'assit dans le lit à sa place et laissa son téléphone allumé entre nous. L'interrogatoire allait commencer et pourtant j'étais plutôt rassurée à l'idée de devoir révéler mes petits secrets.
- Tu prends des antidépresseurs ? Commença-t-il.
- Oui, répondis-je honteuse.
- Depuis combien de temps ?
- Depuis que ta maladie a commencé à s'empirer.
- Et tu as d'autres choses que tu me caches ? Me demanda-t-il. Et pas la peine de mentir.
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Handicap
Fiksi RemajaLa vision de deux voitures se fracassant l'une contre l'autre, le bruit des engins médicaux et des voix des médecins, je n'avais que sept ans et pourtant ce souvenir reste le plus douloureux. Depuis, je vis assise dans mon fauteuil, les gens ont pit...