Chapitre 18

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Jenna

J'ouvris les yeux, je fus éblouie par le soleil. Je décidai de me lever mais je me trouvai étonnement légère. J'observai le paysage autour de moi. J'étais au beau milieu de la route, devant le lycée, je me rappelais encore de mes douloureux adieux avec Lisa. Je regardai encore autour de moi et je vis Lisa, à côté de Kelly, toutes les deux sur la route également, regardant je ne savais trop quoi fixement. A la vue de Lisa je ne pus m'empêcher de courir la prendre dans mes bras mais elle n'avait pas l'air de me voir, ni Kelly, et lorsque j'essayais de l'enlacer, quelque chose que je ne croyais possible se produisit, je passai à travers elle. Je regardai alors ce qu'elles regardaient fixement depuis mon réveil et je vis tout un tas de secouriste accroupis autour de quelque chose, de quelqu'un plus précisément. Curieuse, je m'approchai et découvris que la personne qui est allongée sur le sol et que les secouristes tentaient de sauver, c'est moi. Un haut le cœur me prit à cette vision et tout me revint en mémoire ; j'étais en train de mourir et j'assistai à ma propre mort.

- On l'emmène à l'hôpital, déclara un des secouristes.

Aussitôt dit, aussitôt fait, je fus transportée dans une ambulance sur un brancard alors je rentrai également afin de suivre mon corps. Il y avait deux secouristes autours de moi, un qui surveillait mon état, l'autre qui appelait l'hôpital pour les prévenir de mon arrivée.

- Allo... nous vous amenons une certaine Jenna Kreg, une lycéenne proche des dix-huit ans qui vient d'avoir un grave accident... Préparez-nous un bloc opératoire d'urgence...

J'arrivai à l'hôpital, les secouristes emmenaient mon corps dans un bloc opératoire et je les suivis jusqu'à la porte mais n'entrai pas, je ne voulais pas voir des chirurgiens me charcuter. Je me baladais dans l'hôpital ne sachant que faire. Je passais devant les gens, je pouvais leur parler mais ils ne réagissaient pas, c'est ainsi que je compris qu'il ne me voyait pas, que je n'étais qu'un esprit. Au hasard de ma visite de l'hôpital, je tombai sur une salle d'attente. Je reconnus directement Kelly et Lisa dans celle-ci mais il y avait aussi Jeremy, ses parents, la mère de Kelly et mes parents. Un médecin arriva alors tous mes proches l'écoutèrent avec une grande attention.

- L'opération a été réussite mais il y a tout de même peu de chance qu'elle se réveille, annonça-t-il. Vous pouvez aller la voir si vous le souhaiter mais chacun votre tour.

Alors c'était ça mon destin, me voir mourir sous le regard des gens que j'aimais. Tout le monde se concerta pour savoir qui serait le premier à venir me voir puis je vis ma mère se lever et se diriger vers le médecin. Celui-ci la conduisit vers la chambre alors je les suivis car je ne savais pas où mon corps avait été mis, c'était comme si il n'y avait plus aucun lien entre lui et moi. Lorsque nous arrivâmes près de mon lit, je me mis à côté tandis que ma mère prit une chaise et s'assit en face de moi sans le savoir. Je remarquai alors que mon visage était recouvert de blessures, de même pour mes jambes, mon bras gauche était plâtré, je portais un masque pour respirer, j'étais branchée à tout un tas d'électrodes et entourée de plusieurs machines.

- Ma fille, commença-t-elle, ma pauvre fille. Tu as l'air si paisible et si tranquille ainsi mais tes blessures me rappellent la dure réalité. Je ne sais pas si tu m'entends, le médecin a dit que c'était possible.

Elle souleva ma robe d'hôpital et découvris en même temps que moi, un bandage m'entourant le ventre et la taille, puis elle remis la robe comme il faut.

- Cette voiture, elle ne t'a vraiment pas loupé. Non seulement elle te casse le bras et les côtes, mais en plus, elle te laisse sur la frontière entre la vie et la mort. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait mal de te voir ainsi. On dit que la plus grande douleur pour une mère, c'est de voir sa fille mourir. Au départ, je ne le croyais pas car il me paraissait impossible de te voir mourir mais aujourd'hui je me rends compte que j'ai tort. Je pourrais te supplier de survivre, de rester mais je refuse de croire que c'est toi qui décide, sinon tu serais déjà réveillée, j'en suis sûre. Après tout, je ne parle peut-être qu'à un corps inerte, sans vie et qui ne m'entend pas.

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