Chapitre 7 : Les abdos c'est primordial

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Média : via pinterest → les abdos de Noah
Musique de fond : Prove me wrong, Tyler Joseph
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Le coeur palpitant à cent à l'heure, je regardai ses magnifiques yeux plissés et son beau visage déformés par un rictus de douleur. Il s'aggrippait le poignet, dont des larmes de sang tombaient. Il leva les yeux, se tourna finalement vers moi, sourit pour de vrai, prit ma main dans la sienne et pivota vers le vide. Alors que l'adrénaline faisait de mon corps une pile électrique, il me lança un dernier regard empreint de folie et m'entraîna dans sa chute.

Je me réveillai brusquement avec la voix de Noah qui chantait « Prove me wrong ». J'ouvris les yeux, remontai la couverture sur mon corps et lui jetai un regard noir. Il était adossé au chambranle de la porte et ses lèvres s'étirèrent en un sourire satisfait quand je dis avec fort mauvaise humeur :
« Je vais te tuer. »

Il rit.

« Tu n'oserais pas. Qui profiterait de la vue d'une Alice qui peine à se réveiller si je n'étais pas là ?
— Personne, et ce serait bien mieux ainsi. Il est midi, Noah. Même ma mère me réveille plus tard !
— Eh bien ?
— Eh bien, c'est bien trop tôt pour me réveiller un jour de weekend ! Ah oui, et tu chantes horriblement faux. Rappelle moi de t'offrir des cours de chant pour ton anniversaire », ajoutai-je avec un sourire mauvais.

Je mentais, parce qu'en réalité j'adorais quand Noah chantait. Mais je préférais lui faire croire le contraire. Pour le fun.

« Je te préfère quand tu dors, tu sais ?
— Hum... Comme ça tu peux admirer ma beauté légendaire sans que je ne surprenne ton regard sur moi, ironisai-je.
— Nan, parce que tu te tais. Je préfère même quand tu ronfles, c'est pour te dire ..! »

Je lui jetai un coussin à la tête.

« Qu'est-ce que tu viens de faire, là ?
— Je t'ai balancé un de mes oreillers à la face, pourquoi ?
— Oh. Non, rien. Je me disais, aussi, que tu venais de franchir en toute impunité une certaine limite. Et que je vais devoir me venger.
— Hahaha. En quoi, s'il vous plaît, cher ami ? Vous venez de gâcher ma journée. Cela ne vous suffit donc point ? Aurais-je à souffrir d'interminables discours consistant à condamner mon acte démuni de toute violence ? »

Je levai les yeux au ciel.

« Non, je veux juste que tu me payes un kebab, sourit mon meilleur ami.
— T'es fou ?! T'es déjà bien assez gros comme ça ! Comment est-ce que je vais pouvoir admirer tes abdos si tu manges encore de cette cochonnerie ? »

Je baissai le ton :
« Bon j'avoue, c'est bon. »

Je réhaussai la voix et ajoutai :
« Mais c'est pas une raison ! Et puis, de toute façon, j'ai même pas assez d'argent de poche pour te payer la sauce.
— Alice, je crois que tu as un sérieux problème avec les muscles. Détends-toi ! Et puis d'abord, c'est mes abdos, donc si j'ai envie qu'ils fondent, c'est mon problème.
— J'préfère encore que tu me réveilles samedi prochain. Ou que tu me balances un coussin dessus. Mais pas MES - enfin tes - ABDOS ! »

Noah s'allongea sur mon lit.

« Alice...
- NAN J'SUIS PAS D'ACCORD, T'AS PAS LE DROIT C'EST INADMISSIBLE, POUR QUI TE PRENDS-TU LES ABDOS C'EST PRIMORDIAL T'AS PAS LE DROIT DE FAIRE ÇA T'AS PAS LE DROIT ... -
- Alice.
- ... FOU LUI, LES ABDOS C'EST LA VIE QU'EST-CE QU'ON FAIT SANS ABD- »

Noah rabattit la couverture sur ma bouche, interrompant par là mon discours. Je grognai. Il s'esclaffa. Je me débattis, mais ce traître s'allongea de tout son poids sur mon ventre. J'eus beau tenter de me libérer, mes bras étant coincés avec le reste de mon corps dans la couette, ça devenait compliqué. J'avais l'impression d'être un Mac Wrap de Mac Donalds.

ALICE ET CE SALOPARD DE CUPIDONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant