Chapitre 34 : Le pendentif

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Média : via tumblr → Alice, heureuse
Musique de fond : Skyfall, Adele
Pub aux gagnantes de mon concours (allez les lire, elles gèrent) : Dawntale, JacKeycye, et dancingwithyourghost
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« C'est toi ? Vraiment ? » je demandai, ahurie.

Charlie hocha la tête, et je me replongeai dans la contemplation de la photo que je lui avais volé.

« Ouah. Ouaaah bordel, ce visage !
— J'étais mieux, moi », commenta Alex en regardant l'image par dessus mon épaule.

Je relevai les yeux et me rendis compte qu'il riait. Charlie le regarda d'un air offusqué. Alex recracha un nuage de fumée avant d'écraser sa cigarette dans un cendrier d'un geste désinvolte, comme pour se moquer de sa fausse vexation.

« Vade retro, Satanas ! Emporte ce cendrier loin de moi ! Les fumées sont délétères ! Je décède à l'avance, argh — ah ! » s'écria Charlie.

La démesure, c'était sa meilleure amie.
Quant à moi, je ne parvenais pas à me remettre de la beauté et de l'innocence qui se dégageaient de son portrait.

« Purée, qu'est-ce que t'étais beau ! Je veux un enfant comme toi, je te jure.
— Dis tout de suite que maintenant je suis laid, hein, c'est pas vexant du tout ! »

Je tirai la langue et Charlie ajouta espièglement avec un haussement de sourcils évocateur :
« Et puis, tu sais, le meilleur moyen d'avoir un enfant qui me ressemble, c'est de le faire avec moi ! »

Ses lèvres s'étirèrent et découvrirent sa dentition éclatante en un sourire en coin.

« Nan mais regarde cette bouille ! J'ai envie de t'arracher de la photo pour te prendre dans mes bras ! » continuai-je, imperturbable.

Charlie marmonna quelque chose qui ressemblait à "c'est pas trop tard, tu sais", ce qui m'arracha un ricanement.

« Il faut reconnaître que t'étais quand même mieux avant..
— Oui, 'fin crois pas, j'étais un sale gosse, mes parents ont connu plein de péripéties avec moi.
— Je sais pas pourquoi, Charles-Henri, mais j'ai comme l'impression que t'es toujours un gamin ! C'est curieux. »

Charlie s'étrangla à l'entente du charmant sobriquet que je venais de lui trouver, et Alex, qui se trouvait à côté de nous, recracha la première gorgée d'alcool qu'il tentait d'ingurgiter depuis le début de la soirée, s'étouffant de rire.

« Alice..! Tu peux pas dire ça. Regarde bien mon pauvre visage innocent sur la photo, comme il l'était avant que je te rencontre. Tu m'as traumatisé, c'est évident. Est-ce que j'ai l'air d'un fils de ministre qui sort avec la fille de petite vertu du quartier ? Je crois pas ! »

Il bougonna qu'en plus il était bien plus beau que ce parigot qui ne savait même pas ce qu'était un vecteur.

« Révise tes références, dans LOL, c'est Paul-Henri, pas Charles-Henri, mec », l'informa Adrien, l'ami de Noah aux yeux de bébé qui nous avait rejoints en voyant l'ampleur du désastre.

Alex avait tellement été pris dans son fou rire qu'il avait lâché son verre et que celui-ci, tombant au sol, s'était brisé, et toute la bière qu'il avait un bref instant contenu avait tâché les vêtements des deux garçons.

« Il manque plus que Jean-Waleed et les noms composés règnent sur la planète », déplora Noah qui avait suivi Adrien.

Je sentis soudainement deux bras musclés m'enlacer par la taille. Sam — dont j'avais reconnu l'odeur de fleur d'oranger — posa sa tête sur mon épaule et embrassa mon cou.
Il me retourna face à lui.

« Je t'aime », déclarai-je avec un grand sourire, sans prêter attention aux regards que se jetaient nos amis.
« Moi aussi, je m'aime », s'esclaffa Sam.

Je lui lançai une pichenette sur l'épaule.
« Tu sais quoi ? Je crois que l'amour que je te porte est aussi important que ton ego, et ce n'est pas peu dire.
— J'avoue que ce serait difficile de faire mieux. » rit Sam.

Je pris une longue inspiration, les yeux fermés quelques secondes, comme si ça pouvait empêcher le temps de s'écouler. C'était tellement bon, d'être là. De rire comme si rien de mauvais ne pouvait nous arriver. Ça me paraissait irréel, et pourtant, la présence de tellement de détails semblait démentir mon impression.

J'entendais la respiration profonde de Sam, je sentais une légère brise venir caresser ma peau, j'apercevais jusqu'aux fossettes que les sourires entendus de Noah et Charlie provoquaient à leurs visages, et je respirais à pleines narines le printemps et le bonheur.

Sam attrapa ma main et m'entraîna dans le salon alors que Charlie se faisait plaquer au mur par une fille de la soirée qui semblait avoir exprimé le vœu de lui aspirer le visage avec ses baisers. Le viking qui me servait de petit copain me fit délicatement asseoir dans le canapé à côté de lui, d'où nous avions une vue splendide sur Alix qui dansait à la Lovegood (surprenant, n'est ce pas ?), et je m'appuyai sur son torse. Je fermai les yeux un instant, et un sourire se dessina sur mon visage alors que Sam commençait à jouer avec une mèche de mes cheveux.

La chaleur, la musique et l'alcool me firent tourner la tête et je sombrai progressivement dans un état presque comateux. Tout devint noir. Quand mes yeux se rouvrirent, je me rendis compte que ce que je serrais dans ma main droite n'était pas le Tee-shirt de Sam comme je le pensais, mais ma couverture.

J'étais dans ma chambre, dans mon lit. Des larmes avaient coulé sur mes joues ; ma peau en portait encore les stigmates, je le sentis en me frottant les yeux. Tout cela ne pouvait être un rêve, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?

Je me redressai brusquement, les larmes aux yeux d'angoisse de me rendre compte que tout cela n'avait peut-être été que l'objet de mon imagination, et je sentis quelque chose de froid me faire frissonner en glissant contre la peau du haut de ma poitrine. Je baissai les yeux.
C'était un pendentif.

***

NdA :

Est-ce la fin ? Peut-être, peut-être pas, mais sans doute. Est-ce que vous avez des hypothèses sur ce qui a pu se passer ? Je suis curieuse x) MOI J'AI DEUX TROIS IDÉES. Que je dévoilerai sans doute si vous me le demandez dans la FAQ (j'en parle à la fin).

Puisque c'est la fin probable d'Alice, je voulais en profiter pour vous remercier comme jamais.

Sincèrement (je sais que ça va faire super cliché) mais c'était tellement cool de voir que ça vous plaisait alors qu'à la base cette histoire est partie d'un texte que j'ai écrit à l'arrache parce que j'étais en colère et que j'avais besoin de me défouler sur quelqu'un (en l'occurrence Sam, dans le premier chap - pauvre enfant), ben honnêtement j'ai plus écrit pour vous que pour moi, même si j'avoue que je me suis bien amusée.

Merci, merci infiniment pour vos votes, vos commentaires, vos lectures tout simplement, les messages qu'on a pu partager et tout ce qui fait de vous les personnes qui m'ont le plus fait de bien depuis bien longtemps.

C'est la première fois que j'écris quelque chose d'aussi abouti, dans le sens où d'habitude j'écris seulement des textes courts et sans rapport les uns avec les autre, sauf quand il s'agit d'écrire à propos de celui que j'aime, et c'est pour moi un accomplissement d'être allée jusqu'au bout.

C'était aussi pour moi un moyen de me vider de mes émotions, je suppose que vous avez compris que toute la douleur qu'Alice ressent à un moment de l'histoire, je l'ai ressentie.
Ça a été un peu ma thérapie. Donc c'est pas le genre de livre chef d'oeuvre qui marque les consciences, simplement un bout de moi que j'ai commencé à extérioriser pour me libérer de tout ce qui m'encombrait. Et purée, ça m'a fait du bien.

Après la fin de cette note d'auteur qui fait au moins 3oo mots, je voulais vous proposer un truc, puisque c'est la fin : posez moi toutes vos questions (si vous en avez bien sûr) et j'y répondrai dans une partie prochaine. Oui, en gros ce sera une FAQ :)

ALICE ET CE SALOPARD DE CUPIDONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant