XII

406 36 7
                                        

« Vous ne pouvez pas rester cloitrez dans vos appartements indéfiniment Mademoiselle Belle, et vous laissez mourir de faim ne mènera à rien, avais annoncée Marthe dès son entrée dans ma chambre le lendemain dans l'après-midi.

- Vous le saviez n'est-ce pas ?

- Que voulez-vous entendre Belle.

- La vérité Marthe, je suis lasse que tout le monde soit réduit à des domestiques, des sujets qui exécute lors suprême, je veux entendre une vérité rien qu'une seule fois. Je veux que vous soyez maître de vos propos et de vous-même Marthe. Dîtes-moi. »

La vieille femme avait retiré sa coiffe, l'avais posé sur ma coiffeuse et s'était approchée du lit. Elle s'était assise sur l'édredon et m'avais regardé solennellement, elle savait, et j'en était consciente. Mais je constatais petit à petit que j'étais coincé dans ce château depuis la moitié d'une année pour une raison qui restait purement irrationnelle et inexpliqué.

« J'ai compris, quelques semaines après votre arrivée -lorsque la rose avait fini par fanée- qu'il ne s'agissait plus de cela. J'ai essayé de toucher quelques mots au Maître, mais il ne voulait pas m'entendre, avec le temps, en vous regardant tous les deux mais en l'étudiant d'avantage j'ai compris qu'il vous appréciait.

- Vous ne m'avez rien dit, pourtant Marthe vous étiez ma seule amie ici.

- Il faut me pardonner Belle. Mais voyez-vous j'ai été la nourrice de ce petit avant de devenir sa domestique, je suis son obligée. Il a été malheureux et foudroyé de tristesse la plus grosse partie de sa vie jusqu'à présent, ainsi lorsque je me suis aperçu qu'il vous appréciait et que de cela votre présence le rendait plus souple et moins agressif et bien je n'ai rien fait. Parce qu'avant tout mon devoir, qui résulte de mon bonheur, était de le voir se métamorphoser.

- Vous auriez pu m'expliquer, alors j'aurais revu ma famille et j'aurai écris au Maître, je lui aurais rendu visite quelques fois. Il aurait eu une amie voyez-vous.

- Belle vous ne seriez jamais revenu, et lui ne serez jamais sortis pour autant. Belle s'il vous plait essayer de voir la situation de mes yeux, mon Maître ne sortais plus de ses appartements, sauf pour se rassasier ou répondre à des courriers important, je reste certaine qu'il a appris le plan de son domaine en même temps que vous, elle reprit sa respiration, vous êtes arrivé et vous le poussiez hors de lui, il s'est pris d'amitié pour vous, il sortais dans les jardins, et nous regardaient à l'œuvre -peut-être pour nous gronder il est vrai mais du moins il faisait enfin son devoir de Maître- il a repris goût à la lecture, à présent il ne parle que de bal. Ne voyez-vous donc pas que vous avez rendu cet homme heureux, vous redonnez goût à la vie à un individu qui se haïssait plus lui-même qu'il ne haïssait ses sujets. »

Je ne pouvais répondre, je ne trouvais ni les mots ni l'envie à vrai dire. J'avais envie de prendre ma vieille amie dans mes bras, de lui frotter le dos, d'embrasser son front et de lui dire qu'à présent elle ne connaîtrait plus la peine. Mais j'étais si en colère, contre Harry d'abord, mais contre elle aussi et tous les autres domestiques qui m'entoure depuis six mois déjà, qui me souriaient chaque matin en sachant la réelle fin de ma présence.

« C'est lui qui m'envoi vous voir chaque matin Belle, pour s'assurer de votre confort, de votre bonheur aussi, même s'il vous a certainement semblé assez rustre. Il est enfermé ici depuis tellement de décennies qu'il en oublie ses manières je le crains. Il était si inquiet lorsque vous tombiez malade, il rend visite aux cuisines à la première heure chaque matin et s'assure que vous mangiez à votre faim, des plats somptueux. Il était mort d'inquiétude lorsque vous avez fui dans la forêt, et même si, encore une fois je le conçois, il a pu être insolent ou dur avec vous, il fait preuve d'un intérêt inconditionnelle à votre égard !

La Belle et La BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant