XIV

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« Je suis tellement confuse Mademoiselle Belle, je pensais sincèrement qu'il daignerait descendre vous faire ses adieux, entendis-je une fois encore.

– Madame Lansbury, je ne me sens point offusqué, je savais qu'il n'approuverait pas mon départ et qu'il ne serait pas présent. Il me l'avait dit, il l'a fait, lui répétais-je pour la dernière fois aujourd'hui. Mes bagages étaient attelés à la voiture que l'on m'avait fait préparer pour le grand départ et les domestiques s'étaient tous réunion dans le hall du château pour me faire leurs adieux. Tout le monde était là, sauf le Maître.

– Quand bien même. Je le pensais adoucis, je pensais que vous aviez réussis Belle.

– Madame, votre Maître est quelqu'un de bon. Et malgré ses quelques défauts, son orgueil, sa détermination et son acharnement à bien des égards il est la plus belle personne que la vie m'ait donné de rencontrer jusqu'ici, je m'avançais pour prendre les mains de la domestique dans les miennes et lui souris, je pense qu'il n'y a rien à changer chez cet homme Madame. »

Le garçon d'écurie vînt me prévenir que les cheveux avaient été attelés et que nous étions maintenant fin prêt pour le départ. Après un hochement de tête il disparue dans le groupe de domestiques. Le cocher arriva et se mis en place, prêt à faire face au froid et à la longue route.

Marthe réprima un sanglot et m'encercla de ses bras chaleureux.

« Nous allons beaucoup vous regretter Belle, c'était un plaisir de vous servir ces derniers mois. Êtes-vous certaine de vouloir partir ? Réfléchissons ce départ est peut-être un peu précipiter.

– Ma famille a besoin de moi Madame... et elle me manque infiniment aussi. Je pense que je suis resté suffisamment longtemps déjà, vous me manquerez tous beaucoup.

– Vous reviendrez nous rendre visite. Le Maître a maintenant une amie n'est-ce pas ? Demanda-t-elle.

– Nous nous reverrons lorsque Harry se sentira prêt. Le moment venu. »

On m'appela de nouveau et me pria de m'installer avec hâte où nous risquerions de rester piégés par la nuit ou les bêtes. Je fis mes derniers adieux en vitesse et serra une dernière fois Marthe dans mes bras. Elle déposa un baiser sur mon front et me remis un petit sac en tissus entre les mains. Un en-cas, avait-elle dit.

Impossible de dire un au revoir à tout le monde et je découvrais bien pour la première fois quelques nouvelles têtes. Big Ben, Lumière, l'écuyer, les cuisinières et la très jeune lingère étaient présent. Marthe évidemment pleurait, mais j'étais intimement persuadé que quelques heures après mon départ elle trouverait déjà beaucoup de travail pour s'occuper et rapidement elle ne penserait plus à moi.

J'étreignis très rapidement Big Ben avant de partir pour de bon, il ne me prit pas dans ses bras en retour mais je n'en attendais pas moins du vieil homme, j'eu tout de même le temps de lui demander de prendre soin du Maître avant de disparaître pour de bon.

Le cocher hurla, j'entendis le bruit du fouet claquer sur la croupe du cheval et c'est ainsi que nous étions partis. J'étais confortablement installé sur un siège couvert d'un tissu de velours rouge, les portes étaient solidement fermées et couvertes contre le froid. Je n'aurai rêvé mieux.

Par la fenêtre de la voiture, j'aperçu le château au loin derrière nous et par-dessus tout, Harry, qui de son ultime habit bleu se tenait sur le balconnet de sa chambre. Il tenait la rambarde en pierre entre ses mains, vouté par l'avant il semblait regarder ma voiture s'effacer vers l'infini.

Je me redressais et posa la paume de ma main contre la vitre glacée de l'habitacle. Avant de prendre le virage, je le vis hocher la tête et tourner le dos.

La Belle et La BêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant